L'Aisne avec DSK

05 novembre 2010

Projet contre projet.

Bonsoir à toutes et à tous.


Il existe sans doute de nombreux motifs qui conduisent à faire de la politique, y compris les plus inavouables (quête de la "place", jouissance du pouvoir, bénéfice d'indemnités, soif de reconnaissance personnelle, ...). Pour moi, la seule et unique justification de l'engagement politique, c'est la défense d'un projet. Sans lui, pas de politique, seulement des gesticulations vaines ou narcissiques.

C'est pourquoi je suis heureux de constater que cette semaine a vu la politique française renouer avec la définition de projets. Il y a d'abord eu celui de la droite en matière d'éducation, que je n'approuve pas mais qui a le mérite d'exister, de clarifier les positions. Il y a ensuite et surtout celui du Parti socialiste en matière de lutte contres les inégalités, qui sera discuté lors des prochaines semaines dans toutes nos sections.

Projet contre projet, voilà comment je comprends la politique. J'en profite donc pour dénoncer trois illusions qu'on trouve fréquemment à gauche et qui toutes les trois consistent curieusement à une introduction néfaste de l'esprit religieux au sein du combat politique :

1- L'antisarkozysme rédempteur : l'idée erronée est d'encourager à s'opposer radicalement à Sarkozy et principalement à sa personne en pensant que cette attitude entraînera sa défaite. Non, ce genre de réaction compulsive renforce généralement l'adversaire plus qu'elle ne le déstabilise.

2- Le sauveur suprême : c'est l'envers du comportement précédent ; on s'identifie à un leader, on le pare de toutes les vertus, on en fait son champion, on ne jure que par lui. Ségolène Royal a connu ce phénomène de groupies. Aujourd'hui, toute chose égale par ailleurs, c'est DSK qui est porté par cet enthousiasme suspect et souvent aveugle. L'homme DSK ne m'intéresse pas plus que ça ; ce que je soutiens en lui, c'est tout un courant d'idées, le réformisme social-démocrate, et pas l'individu.

3- Le balancier providentiel : c'est la paresse devenue tactique politique de ceux qui croient que le mouvement de balancier finira inéluctablement par les faire gagner. Il suffit alors d'attendre, il est même conseiller de ne rien faire pour ne pas contrarier le retour du balancier. L'histoire dément cette croyance. La politique, c'est un travail, et de longue haleine, sauf quand on ne souhaite pas gagner.

Contre ces trois incursions de la religion dans le domaine politique, je défends une position profane et laïque, celle du projet. C'est comme ça que les citoyens s'y retrouvent, c'est comme ça que fonctionne la démocratie.


Bonne soirée.

4 Comments:

Enregistrer un commentaire

<< Home