Pire qu'en 2 002.

Bonsoir à toutes et à tous,

Un sondage à paraître demain dans Le Parisien donne 23% à Marine Le Pen au premier tour de la prochaine présidentielle, Aubry et Sarkozy étant à 21%. Pas de quoi s'affoler : ce n'est qu'un sondage, très loin de l'échéance. On en a connu d'autres, tout aussi surréalistes. Sauf que celui-ci est un signe inquiétant, très inquiétant de l'état politique et moral de notre pays.

Car qu'une avocaillonne facho arrive en tête des présidentiables, c'est à la fois stupéfiant, honteux et incompréhensible, pire qu'en 2 002. Rien, je dis bien absolument rien ne le justifie. Qu'on veuille faire péter le système, renverser la table, je peux le comprendre, même si personnellement ce n'est pas mon truc. Alors, on vote pour l'extrême gauche révolutionnaire, à laquelle je n'adhère évidemment pas mais que je respecte. Les fachos, non !


La fille Le Pen (je l'appelle ainsi parce qu'elle ne doit rien à ses talents et tout à son facho de père) vogue sur "la vague bleue Marine", c'est son slogan pour les élections cantonales. Couleur police et gendarmerie, tout un programme ! Je respecte les forces de l'ordre mais n'en fais pas un argument électoral. Et puis, elle veut rejeter à la mer les immigrés des pays du Maghreb qui aborderaient nos côtes, mais pas les noyer, précise-t-elle offusquée. Menteuse et hypocrite en plus ! Que des Français accordent le moindre crédit à un personnage qui représente historiquement ce que la politique française a produit de pire, c'est consternant.

Et que croient-ils donc que va leur apporter la fille Le Pen, ceux qui ont un faible pour elle ? Au bout du bout de sa logique extrême, la haine et la guerre civile. Est-ce cela qu'on veut ? Le Front National n'a jamais rien apporté de positif à notre pays. Il se reconnaît en Pétain, l'OAS et le détail concentrationnaire, il conteste la plupart des conquêtes sociales, il s'en prend aux plus pauvres de notre société. Le vote FN, c'est du vomi d'ivrogne.

La faute à qui, cette montée de ce qu'il y a de plus bas ? Pour en arriver là, la responsabilité est évidemment collective. Mais ceux qui ont fait joujou avec l'identité nationale, la chasse aux Roms et le débat sur l'Islam sont les premiers à incriminer. A gauche, nous ne sommes pas non plus tout blanc : l'idée nationale a imprégné certains d'entre nous (nation, national, nationalisme, le pas est vite franchi), le défoulement anti-européen de 2 005 a préparé le terrain, nous avons délaissé la lutte anti-FN, nous n'avons pas su défendre un projet social moderne qui retienne à gauche l'électorat populaire.

Mais le fond du problème est encore ailleurs, pas dans la classe politique de gauche ou de droite : notre pays ne croit plus en lui, a peur de tout, redoute l'avenir. Il y a des gangrènes qui ne se développent que sur un corps malade, affaibli. C'est la situation actuelle de la société française, qui va au suicide en préférant un courant, l'extrême droite, liquidateur de la patrie et négateur de la République en même temps que manipulateur de ces deux termes. Gauche et droite doivent fermement le combattre. Il n'est pas trop tard.


Bonne soirée anti-FN.