Républicains contre fascistes.

Bonjour à toutes et à tous,


Que faire face à l'incroyable et inquiétante montée de l'extrême droite ? D'abord ne pas rester passif, ne pas se dire que ce n'est qu'un sondage, que le vote Le Pen va de toute façon baisser : non, pas de ça ! La situation est grave, il faut réagir, cesser de fermer les yeux, de se rassurer à bon compte. Une stratégie, que je ne partageais pas, a échoué : celle qui consistait à banaliser le Front National, à le considérer comme un parti à l'image des autres, en pensant que les Français alors s'en désintéresseraient, s'en détourneraient.

Faux archi-faux, car facile trop facile. En vérité, il faut ostraciser, exclure, bannir le Front National, autant que la légalité nous le permet. Faute d'avoir agi ainsi, nous avons donné à l'extrême droite ce qu'elle recherche depuis 1945 : la reconnaissance, la respectabilité. Désormais, nous devons appeler un chat un chat et un facho un facho (ce que je n'ai jamais pour ma part cessé de dire et d'écrire).

Il faut dire la vérité sur le FN : c'est un parti xénophobe, ce n'est que ça, il n'a aucun programme économique ou social sérieux. Son unique ressort, c'est la haine de l'étranger. D'autre part, tous les républicains, de droite et de gauche, doivent se réunir dans un vaste front républicain pour dénoncer et rejeter le FN anti-républicain. La République appartient aux républicains, pas aux fascistes, même si ceux-ci se cachent maintenant derrière un langage new look !

Ensuite, ne discutons plus avec les dirigeants FN (le débat Mélenchon-Le Pen a profité à cette dernière), refusons toute rencontre médiatique avec eux, adressons-nous seulement à leurs électeurs pour les tirer de cette fatale attraction. Enfin, la gauche doit revoir son projet si elle veut reconquérir les catégories populaires qui votent FN : en finir avec la vieille rhétorique socialiste qui ne trompe plus personne (laissons-là à Mélenchon), proposons un programme social en phase avec les aspirations contemporaines des ouvriers et des employés. Cessons de faire les yeux doux à une classe moyenne dont nous sommes à peu près tous issus, concentrons-nous sur les besoins souvent vitaux de ces millions de femmes et d'hommes des catégories populaires et apportons des solutions à leurs problèmes. Si nous sommes socialistes, c'est pour ça non ?

La gauche doit renouer aussi avec son idéal internationaliste, auquel elle a renoncé pernicieusement au nom de la critique de la mondialisation et du rejet de l'Europe. La nation, c'est aussi un poison quand elle est synonyme de peur, d'enfermement, d'esprit cocardier, de furie nationaliste.


Bonne fin de journée.