L'Aisne avec DSK

20 novembre 2006

Les deux ailes.

Bonjour à toutes et à tous.

J'espère que la reprise a été bonne, après ces semaines d'intenses actualités et militantisme politiques. Profitons-en pour faire le point, réfléchir à la nouvelle situation politique.

Sylvain nous expliquait hier qu'avec la désignation de Ségolène Royal, il y avait un risque de pertes de voix sur nos deux ailes, droite et gauche. Peut-il s'exercer une séduction Bayrou sur notre électorat? Je ne le crois pas. François Bayrou incarne l'aile gauche du libéralisme et Ségolène Royal l'aile droite du socialisme, ou si vous préférez l'un est de centre-droit et l'autre de centre-gauche. Si Fabius avait été désigné, lui qui représente l'aile gauche du PS et s'appuie sur le non à la Constitution européenne, il est certain qu'une partie de notre électorat n'aurait pas adhéré et se serait réfugiée dans le vote Bayrou. Avec Ségolène, le contraire se produira. Des électeurs démocrates-chrétiens vont se sentir proches d'une candidate préoccupée comme eux par les questions morales et s'inspirant de Jacques Delors.

La déperdition de voix à gauche est en revanche plus réelle puisque Ségolène Royal est considéréé comme "blairiste" et libérale par le PCF et l'extrême gauche. Si la "gauche de la gauche" ne parvient pas à une candidature unique, hypothèse pour l'instant la plus vraisemblable, elle ne séduira pas un électorat qui demeure très marqué par le traumatisme du 21 avril 2002, qui n'a plus envie d'être obligé de voter Chirac et qui ne se dispersera pas cette fois-ci entre trois candidats trotskystes, une candidate communiste et peut-être d'autres candidatures alternatives.

Mais si la "gauche de la gauche" s'accorde sur une candidature unitaire et médiatique (je pense à José Bové), elle peut faire un très bon score face à Ségolène Royal. Et cela ne me dérange pas car la situation aurait le mérite de la clarté politique. D'un côté le socialisme de gouvernement, de l'autre la gauche de protestation: à chacun de faire son choix. Et puis, José Bové a toujours dit, aussi critique soit-il envers les socialistes, qu'il ne ferait rien pour faire perdre la gauche au second tour (ce n'est pas l'avis des trotskystes, qui refusent de se désister en 2007). José Bové peut amener à voter socialiste au second tour des électeurs qui ne voteront jamais socialiste au premier tour.

Bref, le PS n'a rien à craindre de son aile droite et de son aile gauche. Les faiblesses et les dangers ne sont pas sur ses ailes mais en lui, si le projet n'est pas assez consistant, si la campagne n'est pas suffisamment dynamique.

Bonne fin d'après-midi.

PS: je retrouverai sans doute certains d'entre vous ce soir à Château pour commémorer les 70 ans du Front Populaire.