L'Aisne avec DSK

28 janvier 2007

La campagne m'inquiète.

Bonjour à toutes et à tous.

La campagne des présidentielles prend une inquiétante tournure. Un humoriste piège Ségolène Royal en se faisant passer pour le premier ministre canadien et lui arrache ainsi des propos sur l'indépendance de la Corse qui font polémique. Au nom de la liberté et de l'humour, j'accepte que l'amuseur fasse une blague de potache, mais l'usage qu'en fait Nicolas Sarkozy n'est pas honnête. Faire un usage public d'un entretien privé, prendre pour argument une boutade sortie de son contexte, non ce n'est pas honnête et ce n'est pas l'idée que je me fais du débat politique. Faut-il donc que Sarkozy n'est rien à dire d'autres contre Ségolène Royal? Après l'affaire des Renseignements généraux, après l'affaire de la situation fiscale de Ségolène Royal, voilà l'affaire du Québec et de la Corse...

Et ce n'est pas fini... Pierre Lellouche, député UMP, spécialiste de la Défense, reproche à la candidate socialiste de ne pas connaitre le nombre exact de sous-marins nucléaires français. Sarkozy connait-il le nombre exact de nos forces militaires engagées sur les terrains extérieurs? Je ne crois pas. Bayrou sait-il précisément le nombre de missiles à ogives nucléaires du plateau d'Albion? Je ne crois pas non plus. La politique n'est pas un quiz où les candidats seraient départagés par un jeu de questions-réponses comme à la télévision. La politique est une confrontation de convictions et de propositions.

Evidemment, je ne sous-estime pas la dimension technique des dossiers et leur bonne connaissance. Mais la politique et la technique ne se confondent pas. Je me souviens de ces années 70 où la droite attaquait régulièrement Mitterrand sur son incompétence économique. Je me souviens particulièrement de ce débat durant lequel Giscard osa demander au candidat socialiste le cours de la monnaie allemande et celui-ci de refuser de répondre, avec raison. Au bout du compte, c'est Mitterrand au pouvoir qui jugula l'inflation, et pas Giscard.

Dans un autre registre, je suis toujours irrité par les questions du type "Quel est le prix de la baguette de pain ou du ticket de métro?", comme si les réponses assuraient de la valeur et de la crédibilité d'un homme politique. Cette démagogie (on parle plus volontiers aujourd'hui de "populisme") m'est insupportable.

Pour finir, la lecture du Parisien -Aujourd'hui en France de ce matin, avec l'interview de Bernard-Henri Lévy, est surprenante. BHL lui aussi se met à douter de Ségolène Royal, qu'il soutenait cependant il y a quelques mois. Et d'évoquer cette hypothèse extravagante, dont on ne sait s'il la redoute ou la désire: un congrès exceptionnel du PS remplacant Ségolène Royal par François Hollande!

Quand je vous dis que la campagne m'inquiète... Pour ma part, je ne partage pas les états d'âme de BHL. A la différence de lui, mon choix s'était porté sur DSK, mais les socialistes ont tranché et l'heure est au rassemblement derrière notre candidate. Soutenons la encore plus fort aujourd'hui, au moment où la droite a lancé une sérieuse offensive pour la déstabiliser.

Bon dimanche.

3 Comments:

  • Il n'y a plus de missiles au plateau d'Albion et l'ignorance n'est pas une qualité recquise pour occuper le poste.

    Ségolène Royale doit faire la preuve devant les Français qu'elle a de meilleures réponses aux problèmes actuels des Français. C'est elle la candidate, pas moi.

    Je ne suis pas tenté par le poste, mais nous pouvons lui indiquer les bonnes réponses, à elle de les reprendre.

    By Anonymous Anonyme, at 2:10 PM  

  • Décidemment, je ne suis pas au mieux de ma forme ce dimanche, où deux erreurs se sont glissées dans mon billet du jour. Merci à jpb pour sa lecture assidue et attentive.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:05 PM  

  • L'erreur est humaine ;-)

    By Anonymous Anonyme, at 11:41 PM  

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