L'Aisne avec DSK

13 janvier 2007

Politique fiscale, politique sociale.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je ne sais pas si François Hollande a raison de proposer la suppression des allègements fiscaux accordés par la droite aux catégories aisées. Il faut voir. Je me réjouis que Ségolène Royal ait fait appel à DSK pour mener une réflexion sur la fiscalité et l'endettement public. Voilà un geste concret de rassemblement, que j'appelais de mes voeux il n'y a pas si longtemps sur ce blog.

Quant au fond de la question, il ne faut pas isoler une hausse des prélèvements de l'ensemble de la politique économique et sociale. Faire payer les riches, pourquoi pas, à condition de dire pour quoi faire. Car l'emploi doit rester, à mon avis, le premier objectif.

Mais ce qui m'amuse le plus dans cette affaire, ce sont les réactions de la droite, fidèle à elle-même et à ses intérêts de classe. Elle est choquée qu'on puisse envisager de taxer les revenus de 4000 euros nets mensuels, elle y voit une intolérable atteinte aux classes moyennes! Certes, les très riches gagnent beaucoup plus que cette somme, mais les classes moyennes ne l'atteignent pas.

Selon l'Office français de la conjecture économique, cette catégorie oscille entre 1200 et 1840 euros. Le sociologue Louis Chauvel, auteur de l'excellent "Les classes sociales à la dérive", fait commencer les classes moyennes à 1500 euros, jusqu'à 3000 euros, soit un bon tiers de la population.

Pour terminer, une petite question: combien de salariés du privé gagnaient-ils plus de 2959 euros en 2004? 10%... (statistique INSEE). Alors, la droite n'a pas à s'inquiéter du sort des classes moyennes, sauf si ce sont les intérêts des catégories supérieures qui la préoccupent.

Bonne soirée.

2 Comments:

  • Cette catégorisation de la population Français a comme seul intérêt de pouvoir stigmatiser une partie de la population vis à vis d'une autre. Les gens disposent de plus ou moins de revenus, sans que la nature intime de leur être humain soit différente. C'est reproduire la même erreur faite par le biais du racisme.

    L'idée de taxer spécifiquement ceux que l'on désigne par rapport à d'autres est donc à combattre pour tout citoyen, et encore plus par tout socialiste, et encore plus spécifiquement par chaque social démocrate.

    Par définition, on ne peut prendre les euros que dans la poche de ceux qui en ont. Plus il y en a, et plus proportionnellement on peut puiser, sachant qu'ensuite cet argent est utilisé pour le bien-être collectif.

    Il convient donc d'appliquer une formule mathématique pour déterminer le montant à payer, et non se servir de pallier et de classe permettant de stigmatiser des citoyens qui ne sont ni responsables d'être pauvres, ni coupables d'être riches.

    By Anonymous Anonyme, at 10:48 AM  

  • Remarques qui stimulent la réflexion, même si l'analogie avec le racisme me semble aller trop loin.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:35 PM  

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