L'Aisne avec DSK

25 décembre 2006

Joyeux Noël?

Bonjour à toutes et à tous.

En ce jour de Noël, je relis le sondage BVA-Emmaüs- l'Humanité sur les sans-abris. Les résultats sont stupéfiants. 48% pensent qu'ils pourraient un jour devenir SDF. 48%! Dans un talk show, Jean-Jacques Beneix a parlé de "névrose sociale". Je crains en effet que la France en soit venue là. Objectivement, être SDF ne menace qu'une petite minorité, et c'est déjà trop.

Mais que des personnes, près de la moitié des français, vivant dans une relative sécurité et même un certain confort, en viennent à redouter le pire de la déchéance sociale, voilà qui en dit long sur la crise morale que traverse notre pays. Car il n'y a pas que la crise économique. Celle-ci sévit depuis maintenant un quart de siècle et c'est la première fois qu'elle produit des réactions aussi angoissées et désespérées.

Les ouvriers sont touchés par cette peur à 74% et les 35-49 ans, l'âge de la maturité et de tous les projets, à 62%. Comment une société qui vit dans l'inquiétude et la désespérance pourrait-elle se redresser, affronter positivement l'avenir? DSK a eu raison de faire campagne sur la confiance, l'optimisme, l'espoir, sans lesquels aucune sortie de crise ne sera possible.

Je retiens aussi de ce sondage la cause principale qui conduit à la pauvreté: le surendettement. Là encore, la réponse est riche d'enseignements politiques. Pendant des millénaires, la pauvreté résultait du manque de richesses, aujourd'hui de leur abondance. La société d'hyper-consommation suscite toutes les envies, y compris celles qu'on ne pourra jamais financièrement satisfaire et qu'on réalise malgré tout en s'endettant lourdement et durablement, au grand profit de certains organismes. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, on devient pauvre à force de vouloir être riche.

Un point positif pour terminer: dans une opinion souvent en quête d'ordre et d'autorité, la demande de répression envers les SDF ne représente que 5% alors que l'augmentation du nombre des travailleurs sociaux est plébiscitée à 92%. Le jour de Noël, il n'est pas interdit d'espérer.

Bon Noël à toutes et à tous.

1 Comments:

  • Pour un ouvrier se retrouver sans emploi, au RMI avec une maison à finir de payer et ne pas pouvoir le faire n'est pas du domaine de l'impossible, avec les délocalisation, c'est devenu banal.

    Quand les revenus s'évaporent, tout s'écroule.

    Avoir confiance dans l'avenir, c'est s'appuyer sur une vision, un cheminement, une possibilité de rebondir quel que soit la réalité qui s'affiche.

    Si on rajoute le réchauffement climatique, la fin de l'ère du pétrole, comment imaginer une autre vie si aucune solution n'est esquissée ni proposée ?

    Il faut mettre en oeuvre des solutions suffisantes pour gommer ces angoisses. Ne pas attendre d'être le nez dans le mur pour s'y atteler. C'est du domaine du politique que de les financer.

    Passer de l'imprécation à la réalisation.

    Les transports, l'habitat, la nourriture et la santé. Il y a suffisamment de chantier à réactiver pour que tout le monde travaille et s'instruise.

    By Anonymous Anonyme, at 10:32 AM  

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