L'Aisne avec DSK

24 décembre 2006

Hommage à Robert Fabre.

Bonjour à toutes et à tous.

Qui se souvient encore de Robert Fabre, à l'heure de sa disparition? C'était dans mes jeunes années soixante-dix, le PRG était le MRG, son symbole le sapin, son leader un pharmacien à l'accent chantant, Robert Fabre. C'était surtout le 3ème partenaire, le plus petit parti de la puissance Union de la Gauche. Avec lui, c'était un peu les commercants, le centre-gauche, le bon vieux et rassurant radical-socialisme qui ralliaient les enfants terribles du Programme commun, tout de rouge et de marxisme vêtus.

Et rassurer, il le fallait, à une époque où le Ministre de l'Intérieur affirmait sans rire que la victoire des "socialo-communistes" verrait défiler les chars soviètiques sur les Champs Elysées! Je me souviens aussi qu'à l'époque, drôle d'époque, les trotskystes de l'OCI dénonçaient les "ministres bourgeois" du MRG, demandant à ce que ce parti soit exclu de l'Union de la Gauche. Toujours aussi marrants, les lambertistes!

N'empêche qu'il a fallu un certain courage à Robert Fabre pour parapher le Programme commun en 1972, alors qu'une partie des radicaux allaient rallier le moderniste et faussement progressiste VGE. Et je me souviens encore (j'avais 17 ans!) de cet autre courage de Robert Fabre au moment de la rupture de l'Union de la Gauche, lorsqu'il a damé le pion à Georges Marchais devant les caméras de télévision, osant prendre la parole à sa place pour dire son fait au terrible secrétaire général du grand Parti communiste français. Incident suivi quelques jours après d'un débat à la télévision opposant les deux protagonistes autour de l'actualisation du Programme commun, du jamais vu à la télé, deux leaders de gauche se tutoyant, s'interpellant devant des millions de spectateurs... Je sais, c'est loin, très loin, mais je dois à ces événements ma culture politique. Adieu donc Robert Fabre.

Bon dimanche.