L'Aisne avec DSK

24 février 2007

UDF+PS+Verts?

Bonjour à toutes et à tous.

Je reviens sur le phénomène (épiphénomène?) Bayrou et je fais trois remarques:

- A part la dénonciation du système politico-médiatique et l'appel à l'union nationale, je ne vois rien de remarquable ou d'original dans le "programme" de François Bayrou, rien qui ne justifie, en tant que socialiste, un engouement pour lui.

- Un homme de droite qui critique la droite, faut-il avoir courte mémoire pour s'en extasier! Giscard en son temps critiquait le gaullisme finissant, Chirac a prôné un "travaillisme à la française" contre le libéralisme giscardien, Barre s'est opposé à Chirac en 1988, Chirac a combattu Balladur en 1995. La droite a toujours généré des anticorps qui ne la détruisent pas mais au contraire la fortifient. Il en sera probablement de même avec Bayrou.

- Daniel Cohn-Bendit a appelé cette semaine à une union UDF-PS-Verts contre Sarkozy. J'apprécie le plus souvent les analyses audacieuses de Dany. Là encore, je réponds pourquoi pas? Au second tour, une telle coalition, centristes, écologistes, socialistes contre le candidat conservateur, me conviendrait tout à fait. C'est d'ailleurs ce qui se pratique dans de bonnes et vieilles social-démocraties.
Le problème, c'est que la question ne se pose pas aux socialistes mais à Bayrou. Accepterait-il d'entrer dans une telle configuration politique? Pour le moment, ce que je comprends de son message, c'est qu'il renvoie dos à dos la droite et la gauche, s'assurant ainsi le soutien des mécontents des deux camps. Mais ce n'est pas ainsi qu'on se construit une stratégie et une assise politiques sérieuses.

Bon samedi.

1 Comments:

  • Certes, mais sa dynamique semble reposer sur des assises solides. Il ne récuse pas la solidarité entre les hommes, le fond de commerce de la gauche, ni la création de richesse par l'entreprise, fond de commerce de la droite. Il fait la synthèse entre les deux, à un moment où la mondialisation détruit nos ressources économiques par la délocalisation et la production à bas prix vers la Chine. Je le crédite alors d'une meilleure synthèse que celle figurant dans le programme du PS. Il manque cruellement à ce dernier la possibilité de relancer la croissance par le biais de nouvelles entreprises innovantes disposant à leur création de suffisamment de capital risque pour envahir le marché européen puis le marché mondial.

    Je pense alors que le PS a un train de retard, d'abord en n'ayant pas effectué sa mutation à marche forcée vers la sociale démocratie et en n'ayant pas inscrit dans sa démarche le financement réel de son projet. Chiffrer, c'est bien, dire comment l'argent va pleuvoir, c'est mieux.

    C'est sans doute cette fuite devant le réel qui a contribué à la démission de Besson.

    By Anonymous Anonyme, at 2:36 PM  

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