L'Aisne avec DSK

18 février 2007

Antifascisme toujours.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je suis allé vendredi soir à Pouilly-sur-Serre, à l'invitation de Jean-Michel Wattier qui organisait une réunion-débat autour de Christian Duplan, auteur il y a quatre ans d'un ouvrage de référence sur le vote Front National, "Mon village à l'heure Le Pen". Son village, c'est Aramont, dans le sud de l'Aisne, dont il fait un tableau sociologique et psychologique d'une grande finesse. Mine de rien, c'est un livre de haute politique, indispensable à tout militant de gauche.

De plus, Duplan est un type très sympa, modeste, que l'on a plaisir humainement à rencontrer (je l'avais fait venir il y a deux ans à St Quentin).

Comment lutter contre la menace toujours présente de l'extrême droite? C'est la grande question depuis bientôt 25 ans, sur laquelle on se casse les dents. Je fais une suggestion, que Duplan d'ailleurs ne partage pas entièrement: ne faudrait-il pas réactiver le vieil antifascisme, qui était autrefois une réaction naturelle, "viscérale" de la gauche?

Je m'explique. Vouloir débattre avec le FN pour le combattre, le banaliser en croyant dissiper sa force d'attraction, refuser de manifester lors de ses réunions au prêtexte de sa légalité, ne pas le "diaboliser", tout cela a échoué. Je dirais même que cela a "normalisé" le FN, lui a donné un vernis d'honorabilité. A force de se mettre à "l'écoute" des citoyens, au nom du respect de toutes les opinions, on a légitimé un courant d'idées détestable et dangereux. A force d'être obsédé par le "concret", on a oublié que les aspirations frontistes ne sont pas "concrètes" mais largement irréelles, irrationnelles, fantasmatiques et anxiogènes.

Je sais que la vogue du "participatif" ne va pas dans le sens de ma remarque. Mais je demande à chacun d'y réfléchir: l'opinion n'a pas nécessairement raison, d'autant qu'il s'agit d'une minorité, certes et hélas importante mais ne traduisant pas, heureusement, le sentiment général.

Ma suggestion, dont j'ai conscience des limites et qui ne saurait être exclusive, est de combattre l'adversaire sur son terrain, celui de l'idéologie, de l'imaginaire, des valeurs. Il faut réactiver les anciens mots qui demeurent en sommeil dans l'inconscient collectif, qui renvoient à la mythologie nationale: République, démocratie, antiracisme, antifascisme, droits de l'homme, égalité. Non, Le Pen n'est pas un homme politique comme un autre, oui, il faut décrédibiliser son organisation qui n'est pas digne de la République, qu'importe sa légalité.

Bonne soirée.

1 Comments:

  • Pour combatre les maux, il n'y a pas que les mots, tout le monde le sait, et DSK l'a martelé pendant la pré-campagne, sans croissance, rien n'est possible.

    La misère pousse aux dernières extrémités.

    Existe-t'il une corrélation entre le nombre de chômeurs et le nombre de votants pour l'extrémiste breton ? Il serait intéressant de comparer ces deux courbes.

    By Anonymous Anonyme, at 11:50 AM  

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