L'Aisne avec DSK

16 février 2007

Lucidité: rien n'est joué.

Bonsoir à toutes et à tous.

Alors que la campagne est entrée dimanche dans le vif du sujet, c'est-à-dire projet contre projet, il ne faut céder à aucun mirage, aucun pessimisme, aucun triomphalisme. La politique doit fonctionner à la lucidité. Sarkozy, de voyage à La Réunion, déclare qu'il "sent bien" cette campagne. Le ton est sans ambiguité, il nous dit qu'il va gagner. Mais rien pourtant n'est joué.

Qu'est-ce que la lucidité oblige à reconnaitre? La gauche, toutes tendances confondues, est dans les sondages à 40% au 1er tour, son plus bas niveau depuis 1969. Il faut en avoir conscience. Ce n'est pas qu'une question de chiffres mais de fond. Dans un livre récent, "A droite toute", Eric Dupin développe une thèse qui m'est chère: la société française est soumise depuis quelques années à une puissante vague de droite. La défaite de Jospin, alors que son bilan était largement positif, était un signe, vite masqué par les victoires socialistes en 2005, aux régionales et cantonales, qui ont manifesté une exaspération sans réelles conséquences politiques mais certainement pas une adhésion à la gauche. La victoire du non en 2006 a contribué à faire croire en une "vague antilibérale" là où ne s'exprimait que le refus d'un texte pour de multiples et confuses raisons.

La France est traversée par un mouvement de contestation dont le fond est beaucoup plus droitier que gauchiste.

La lucidité nous oblige à reconnaitre une deuxième chose. Hormis 1988, jamais un candidat socialiste n'a obtenu d'aussi hautes intentions de vote au 1er tour. Ségolène Royal oscille actuellement entre 26 et 28%. Même si une baisse a eu lieu, le niveau reste très bon. Alors, où est le problème? Dans cette gauche non socialiste qui voit ses scores fondre comme neige au soleil, les communistes, les écologistes et l'extrême gauche. Je mets de côté cette dernière, qui a toujours combattu les socialistes. En revanche, communistes et écolos font partie de la majorité de gauche sans laquelle il n'y a pas de victoire possible. Les uns et les autres stagnent à 2%. Pour le PCF, rien de très étonnant: son idéologie ne semble plus adaptée au siècle. Les Verts eux, on le voit avec l'engouement pour Nicolas Hulot, exprime une préoccupation contemporaine.

J'ai toujours pensé que la bataille contre Sarkozy serait difficile, avec Royal ou avec DSK, et je l'ai écrit sur ce blog. Mais j'ai toujours pensé aussi que l'opinion publique était plus versatile que jamais, qu'en ce sens rien n'est joué.

Bonne soirée.

3 Comments:

  • Effectivement, rien n'est joué, car les électeurs oscillent et passent facilement d'un candidat à l'autre tant leur inquiétude est grande. Peur d'un avenir de SDF pour les plus fragiles, peur de la mondialisation pour les plus lucides, peur de l'absence d'un lien clair qui montrerait comment la France par le biais de l'Europe peut s'intégrer au plus haut niveau demain dans le concert des nations. Plus que les promesses, on attend un scénario vraisemblable qui rassure et qui nous indique la voie à suivre. Le candidat qui l'incarnera, homme ou femme l'emportera.

    By Anonymous Anonyme, at 8:37 PM  

  • Rien n'est joué effectivement et heureusement!!!

    2 remarques pour moi:

    1) La statégie de campagne de notre candidate. Elle fait une excellente prestation dimanche, même TF1 le reconnait et puis...plus rien, elle disparait, elle envoie hollande faire le SAV chez moati dimanche à 18h sur France 5 (quelle ambition..) quand sarkosy avait fait le 20h de TF1 pour transformer l'essai. Curieuse stratégie!!! Il nous faut maintenant tous remiser sur le dangeureux "j'ai une question à vous poser" de lundi soir prochain

    2) Une qualification pour le 2° tour est très problable, La difficulté de ségolène est de rassembler au moins 50% des gens aux 2° tour. Une bonne nouvelle à cela, alors que la gauche de 1° tour tourne autour de 40% (surement le plus inquiétant à 9 semaines de l'élection), Ségolène obitient une prévision de 46-47% au second. Il va lui falloir encore piquer des reports de voix à Bayrou et Le pen (les autres scores sont anecdotiques...)


    Mais pourquoi nos amis de gauche et d'ultra-gauche sont ils aussi bas? Peut être tout cela va changer au moment du dépot des signatures. Je fais le pari que tous ne pourront pas se présenter, ce qui ammènera une partie de ses électeurs vers ségolène mais surtout gonflera le score des autres et provoquera peut être une dynamique sur un des candidats (Bové par exemple) qui pourra nous servir au 2° tour.

    Encore 9 semaines palpitantes...

    By Anonymous Anonyme, at 10:37 PM  

  • - Ségolène Royal traverse une période de relative difficulté, voilà pourquoi tous les socialistes doivent la soutenir avec la plus grande énergie, ce que je fais modestement à travers ce blog et mes actions militantes dans l'Aisne.
    - Il reste deux mois de campagne, avec le temps fort de la campagne officielle, qui retiendra l'attention de tous les Français. Tout peut donc changer, et l'auto-satisfaction à peine dissimulée de Sarkozy peut se retourner contre lui.
    - Je ne crois pas en une dynamique José Bové. Malgré quelques défections faute de signatures suffisantes, la gauche de la gauche restera morcellée. Et pourtant, si la maturité politique l'avait emporté, elle avait avec Bové le meilleur candidat, qui aurait efficacement contribué au rassemblement de la gauche au second tour.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:20 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home