Vive la contre-démocratie!
Bonjour à toutes et à tous.
Parmi les lectures de vacances, je retiens et vous conseille "La contre-démocratie" de Pierre Rosanvallon, dont les travaux depuis une trentaine d'années ont nourri le courant rocardien. La contre-démocratie, ce n'est pas l'anti-démocratie, avec laquelle on la confond souvent, même si celle-ci est parfois la dégénérescence ce celle-là. Au contraire, Rosanvallon nous explique que la contre-démocratie, c'est à dire les procédures de surveillance, d'empêchement et de jugement du pouvoir démocratique, sont à l'origine de la démocratie.
Cette contre-démocratie, appelée autrefois démocratie directe, aujourd'hui démocratie participative, ne peut plus être ignorée ou disqualifiée. Il faut l'intégrer pleinement à la démocratie représentative dont elle doit être le stimulant et pas la négation. De ce point de vue, le "manifeste social-démocrate" de DSK devra explorer cette indispensable voie.
On se souvient de la polémique il y a quelques mois à propos des "jurys citoyens" évoqués par Ségolène Royal, dont certains commentateurs avaient attribué la paternité à Rosanvallon. Je vous renvoie à la page précise (308) et cite deux passages:
"On pourrait [...] imaginer que se développent des agences citoyennes de notation pour apprécier les actions de certains organismes publics".
"Il pourrait [...] être prévu dans certains domaines que des citoyens tirés au sort soient constitués en commissions d'enquête".
On est tout de même très loin ici d'un réflexe populiste ou anti-élus.
Bon week-end.
Parmi les lectures de vacances, je retiens et vous conseille "La contre-démocratie" de Pierre Rosanvallon, dont les travaux depuis une trentaine d'années ont nourri le courant rocardien. La contre-démocratie, ce n'est pas l'anti-démocratie, avec laquelle on la confond souvent, même si celle-ci est parfois la dégénérescence ce celle-là. Au contraire, Rosanvallon nous explique que la contre-démocratie, c'est à dire les procédures de surveillance, d'empêchement et de jugement du pouvoir démocratique, sont à l'origine de la démocratie.
Cette contre-démocratie, appelée autrefois démocratie directe, aujourd'hui démocratie participative, ne peut plus être ignorée ou disqualifiée. Il faut l'intégrer pleinement à la démocratie représentative dont elle doit être le stimulant et pas la négation. De ce point de vue, le "manifeste social-démocrate" de DSK devra explorer cette indispensable voie.
On se souvient de la polémique il y a quelques mois à propos des "jurys citoyens" évoqués par Ségolène Royal, dont certains commentateurs avaient attribué la paternité à Rosanvallon. Je vous renvoie à la page précise (308) et cite deux passages:
"On pourrait [...] imaginer que se développent des agences citoyennes de notation pour apprécier les actions de certains organismes publics".
"Il pourrait [...] être prévu dans certains domaines que des citoyens tirés au sort soient constitués en commissions d'enquête".
On est tout de même très loin ici d'un réflexe populiste ou anti-élus.
Bon week-end.
posted by Emmanuel Mousset at
1:17 PM
3 Comments:
Homme libre, toujours tu chériras la mer:
http://jeanpierre.becker.free.fr/theboat/index.html
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Anonyme, at 2:59 PM
Attention à ne pas confondre démocratie directe et démocratie participative, ces termes sont bien différents
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Anonyme, at 4:08 PM
C'est vrai, les deux termes sont à distinguer. Dans la démocratie directe, le citoyen ne délégue pas son pouvoir à un représentant, il décide "directement", et cela me va.
En revanche, le concept de démocratie participative me semble beaucoup plus flou. J'ai l'impression que la "participation", c'est la prise de parole du citoyen et l'écoute de l'élu, sans cependant prise de décision directe, sans responsabilité. Et cela me rend sceptique sur la démocratie participative, et parfois un peu inquiet. Mais peut-être pouvez-vous me préciser ce concept et me rassurer?
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Emmanuel Mousset, at 9:18 PM
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