OGM dans l'Aisne.
Les OGM arrivent dans l'Aisne! Deux communes sont visées, Mont d'Origny et Septvaux. Responsable: la société BASF, qui va s'adonner à la culture expérimentale de pommes de terre génétiquement modifiées. Réactions négatives: les Verts, le Collectif des faucheurs volontaires et la vice-présidente du Conseil régional Anne Ferreira (c'est la première fois que les OGM s'installent en Picardie).
D'emblée, je me méfie, je privilégie la prudence... et la réflexion. Je sens monter immédiatement les passions, qui ne sont pas toujours bonnes conseillères en politique.
Première question: les collectivités locales ont-elles été informées de l'implantation d'OGM? (les opposants dénoncent le "manque de transparence").
Le maire de Mont d'Origny Gérard Allart répond que non, dans l'Aisne Nouvelle de jeudi dernier. En même temps, il évoque "une enquête publique sur internet", ce qui contredit sa thèse du secret. Le maire de Septvaux Christophe Lautout, dans le même journal mais samedi, déclare: "j'ai été parfaitement informé dans un premier temps par le service de protection des végétaux et dans un second temps par la société BASF".
Deuxième question: les OGM sont-ils rejetés par les représentants des collectivités concernées? Le maire de Mont d'Origny répond là encore de façon contradictoire: "je ne veux pas alarmer la population", "j'appellerai au calme", mais aussi "il est temps d'arrêter, on ne veut plus de poison".
Le maire de Septvaux, qui est agriculteur, n'a pas du tout la même réaction: "dans le prolongement des essais en laboratoire, on doit pouvoir passer à l'expérimentation en plein air". Le journaliste qui l'a rencontré souligne sa confiance en la science et l'espoir qu'il met dans la génétique car "les agriculteurs sont obligés de traiter tous les huit jours contre le mildiou" les pommes de terre.
Encore une déclaration de Christophe Lautout, dans L'Union cette fois-ci de ce dimanche: "pour l'heure, je n'ai pas reçu d'avis positif ou négatif au sein de la population [...] Globalement, j'estime qu'il faut laisser la science faire son travail. C'est un essai encadré par des professionnels à qui je fais confiance. Je répète donc que je ne suis ni pour, ni contre les OGM."
Voilà, je vous ai donné les réactions des premiers concernés. Ce débat est politique et fondamental. Je ne suis pas familier de ce dossier, mais faire de la politique, c'est prendre partie. L'argumentation qui emporte ma conviction, c'est celle du maire de Septvaux parce que guidée par la raison alors que le maire de Mont d'Origny semble plus inspiré par la crainte sinon la peur.
Ceci dit, le débat ne fait que commencer.
Bonne soirée.
D'emblée, je me méfie, je privilégie la prudence... et la réflexion. Je sens monter immédiatement les passions, qui ne sont pas toujours bonnes conseillères en politique.
Première question: les collectivités locales ont-elles été informées de l'implantation d'OGM? (les opposants dénoncent le "manque de transparence").
Le maire de Mont d'Origny Gérard Allart répond que non, dans l'Aisne Nouvelle de jeudi dernier. En même temps, il évoque "une enquête publique sur internet", ce qui contredit sa thèse du secret. Le maire de Septvaux Christophe Lautout, dans le même journal mais samedi, déclare: "j'ai été parfaitement informé dans un premier temps par le service de protection des végétaux et dans un second temps par la société BASF".
Deuxième question: les OGM sont-ils rejetés par les représentants des collectivités concernées? Le maire de Mont d'Origny répond là encore de façon contradictoire: "je ne veux pas alarmer la population", "j'appellerai au calme", mais aussi "il est temps d'arrêter, on ne veut plus de poison".
Le maire de Septvaux, qui est agriculteur, n'a pas du tout la même réaction: "dans le prolongement des essais en laboratoire, on doit pouvoir passer à l'expérimentation en plein air". Le journaliste qui l'a rencontré souligne sa confiance en la science et l'espoir qu'il met dans la génétique car "les agriculteurs sont obligés de traiter tous les huit jours contre le mildiou" les pommes de terre.
Encore une déclaration de Christophe Lautout, dans L'Union cette fois-ci de ce dimanche: "pour l'heure, je n'ai pas reçu d'avis positif ou négatif au sein de la population [...] Globalement, j'estime qu'il faut laisser la science faire son travail. C'est un essai encadré par des professionnels à qui je fais confiance. Je répète donc que je ne suis ni pour, ni contre les OGM."
Voilà, je vous ai donné les réactions des premiers concernés. Ce débat est politique et fondamental. Je ne suis pas familier de ce dossier, mais faire de la politique, c'est prendre partie. L'argumentation qui emporte ma conviction, c'est celle du maire de Septvaux parce que guidée par la raison alors que le maire de Mont d'Origny semble plus inspiré par la crainte sinon la peur.
Ceci dit, le débat ne fait que commencer.
Bonne soirée.
posted by Emmanuel Mousset at
8:19 PM
4 Comments:
Ah, là vous vous mettez en contradiction avec le projet de Ségolène Royal qui veut du bio à tous les étages. Ce n'est pas parce qu'on utilise trop de pesticides et trop d'engrais azotés qu'il faut s'embarquer dans une fuite en avant qui a toutes les chances de détruire l'ensemble du programme génétique sur lequel toute la vie repose. Sauf désir profond d'un suicide généralisé pour toute l'humanité, bien évidement... :-(
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Anonyme, at 9:53 AM
J'avoue mal connaitre le dossier OGM, je ne serai donc pas affirmatif.
En revanche, je tiens beaucoup au principe de la liberté de la science et de ses expérimentations, sans lesquelles jamais aucun progrès ne se serait produit.
A quoi s'ajoute une réticence à céder à des arguments anti-OGM qui me semblent parfois irrationnels, métaphysiques et quasi religieux (le respect absolu d'une bonne et pure nature).
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Emmanuel Mousset, at 3:20 PM
Bonjour, je vis à Septvaux. Ma porte fenètre est à 50 mètre du champ qui permettra les essais OGM. Et bien voyez-vous, je n'aurais pas préféré que ce champ soit face à votre porte fenètre. Car je ne me bats pas pour que les OGM ne soit pas à Septvaux, je me bats pour que mes enfants ET les votres mon bon monsieur, n'aient pas la bonne surprise d'apprendre dans 10 ans que la terre est polluée, vidée de son potentiel nourricier. Vous parliez de réticence "quasi religieuse", vous n'étiez pas loin. Le mot juste est SACRE. Mais ça... comment dire... tout le monde n'a pas accès au sacré. Marie CURIE avait accès au sacré. Lorsqu'elle a fait ses découvertes elle a tout de suite su quels pouvaient en être les avantages pour la médecine. Ceux qui en ont fait des bombes, eux, n'avaient aucune idée de ce qui peut être sacré. La vie est sacré mon bon monsieur. Et c'est bien pour ça que le principe de précaution doit être mis en place concernant les OGM. Tout simplement.
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Anonyme, at 3:40 PM
Je comprends votre réaction et je la respecte, puisque vous êtes directement concerné, et je trouverai normal qu'on vous demande votre avis avant d'implanter des OGM à votre porte.
Mais, en dehors de cela, je reste persuadé que la science a besoin de liberté. Prenez l'exemple de la médecine: pendant longtemps, cette discipline n'a pas progressé parce que l'église catholique interdisait la dissection des cadavres, au nom du respect pour le corps considéré comme "sacré". La précaution, d'accord, mais la peur qui ne repose pas sur des arguments scientifiques, non.
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Emmanuel Mousset, at 2:20 PM
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