PS en crise.
Bonjour à toutes et à tous.
Manuel Valls, à la suite de quelques autres, demande le départ de François Hollande après les législatives. Il ne sert à rien de le cacher puisque c'est flagrant: le PS traverse une crise. Rien que de très normal d'ailleurs. Après une telle défaite, la crise est inévitable. J'ajouterais que le PS en a vu d'autres. La crise doit déboucher sur notre renforcement, pas sur notre affaiblissement. C'est possible.
Les plus paresseux ou les plus craintifs dénoncent un conflits des egos. Si c'était vrai! Les grandes ambitions s'accommodent facilement de petits arrangements et tout se règle très vite. Là, c'est plus grave parce que plus sérieux. Le PS est traversé par des forces idéologiques qui se contredisent. Le débat sur la Constitution européenne a été le révélateur spectaculaire de cette situation.
Avec Manuel Valls, je partage l'idée qu'il faut en finir avec la culture de la "synthèse", qui gomme les différences, instaure un consensus mou et empêche de trancher sur les points les plus importants. De ce point de vue, le congrès du Mans a été catastrophique. Personne ne voulait la synthèse, tout le monde (sauf Montebourg) l'a acceptée. Je me souviens encore, lors de la réunion de la motion majoritaire au Mans, François Hollande nous expliquer que la synthèse ne devait pas nous laisser diluer nos idées dans les motions minoritaires, NPS et fabiusiens. On sait ce qu'il en est advenu: la montée de Ségolène Royal, le ralliement du NPS et même de Montebourg à la candidate.
Il faut désormais une majorité aux contours nettement définis, et la plus large possible, avec une minorité, de façon à ce que les choix soient clairs. Que doivent faire les strauss-kahniens? Tenter de développer de leur côté le courant social-démocrate en visant la majorité, par le dépôt d'une motion au prochain congrès? Pourquoi pas mais l'opération me semble périlleuse. La désignation interne pour la présidentielle a montré que notre courant, du moins pour l'instant, était minoritaire. Il ne me semble pas que nous ayons vocation à rester en marge, dans une posture essentiellement critique. Notre courant est constructeur, pas protestataire.
Alors, que faire? Lors de notre dernière réunion à Paris, la veille du Conseil national, un camarade strauss-kahnien a donné une réponse qui a retenu mon attention. Selon lui, nous devrions nous rapprocher de Ségolène Royal et composer avec elle la future majorité qui gouvernera le Parti et préparera la prochaine présidentielle. Idéologiquement, Ségolène a ouvert la voie d'un socialisme moderne, qui soulève certes beaucoup de questions et même quelques critiques. Il n'empêche qu'elle a eu ce mérite. Je vois mal DSK s'allier avec Fabius!
Cette alliance pourrait être prometteuse. Notre courant peut apporter au courant "royaliste" ce qui lui manque le plus, un projet structuré et cohérent, principalement en matière économique et sociale. Car le "ségolènisme" est surtout une rénovation morale du socialisme, avec parfois des accents blairistes. Sa dimension morale lui a attiré un certain soutien des classes populaires, alors qu'une partie des classes moyennes, déconcertées par ce positionnement inédit, ont préféré se tourner vers François Bayrou. DSK, de par ses idées, est en capacité de ramener vers le PS cet électorat qui nous a fait défaut pour gagner.
Bon après-midi.
Manuel Valls, à la suite de quelques autres, demande le départ de François Hollande après les législatives. Il ne sert à rien de le cacher puisque c'est flagrant: le PS traverse une crise. Rien que de très normal d'ailleurs. Après une telle défaite, la crise est inévitable. J'ajouterais que le PS en a vu d'autres. La crise doit déboucher sur notre renforcement, pas sur notre affaiblissement. C'est possible.
Les plus paresseux ou les plus craintifs dénoncent un conflits des egos. Si c'était vrai! Les grandes ambitions s'accommodent facilement de petits arrangements et tout se règle très vite. Là, c'est plus grave parce que plus sérieux. Le PS est traversé par des forces idéologiques qui se contredisent. Le débat sur la Constitution européenne a été le révélateur spectaculaire de cette situation.
Avec Manuel Valls, je partage l'idée qu'il faut en finir avec la culture de la "synthèse", qui gomme les différences, instaure un consensus mou et empêche de trancher sur les points les plus importants. De ce point de vue, le congrès du Mans a été catastrophique. Personne ne voulait la synthèse, tout le monde (sauf Montebourg) l'a acceptée. Je me souviens encore, lors de la réunion de la motion majoritaire au Mans, François Hollande nous expliquer que la synthèse ne devait pas nous laisser diluer nos idées dans les motions minoritaires, NPS et fabiusiens. On sait ce qu'il en est advenu: la montée de Ségolène Royal, le ralliement du NPS et même de Montebourg à la candidate.
Il faut désormais une majorité aux contours nettement définis, et la plus large possible, avec une minorité, de façon à ce que les choix soient clairs. Que doivent faire les strauss-kahniens? Tenter de développer de leur côté le courant social-démocrate en visant la majorité, par le dépôt d'une motion au prochain congrès? Pourquoi pas mais l'opération me semble périlleuse. La désignation interne pour la présidentielle a montré que notre courant, du moins pour l'instant, était minoritaire. Il ne me semble pas que nous ayons vocation à rester en marge, dans une posture essentiellement critique. Notre courant est constructeur, pas protestataire.
Alors, que faire? Lors de notre dernière réunion à Paris, la veille du Conseil national, un camarade strauss-kahnien a donné une réponse qui a retenu mon attention. Selon lui, nous devrions nous rapprocher de Ségolène Royal et composer avec elle la future majorité qui gouvernera le Parti et préparera la prochaine présidentielle. Idéologiquement, Ségolène a ouvert la voie d'un socialisme moderne, qui soulève certes beaucoup de questions et même quelques critiques. Il n'empêche qu'elle a eu ce mérite. Je vois mal DSK s'allier avec Fabius!
Cette alliance pourrait être prometteuse. Notre courant peut apporter au courant "royaliste" ce qui lui manque le plus, un projet structuré et cohérent, principalement en matière économique et sociale. Car le "ségolènisme" est surtout une rénovation morale du socialisme, avec parfois des accents blairistes. Sa dimension morale lui a attiré un certain soutien des classes populaires, alors qu'une partie des classes moyennes, déconcertées par ce positionnement inédit, ont préféré se tourner vers François Bayrou. DSK, de par ses idées, est en capacité de ramener vers le PS cet électorat qui nous a fait défaut pour gagner.
Bon après-midi.
3 Comments:
On ne s’allie pas avec une perdante, à moins de vouloir s’inscrire dans la répétition. Ségolène a ouvert la boite de pandore, et les ténèbres envahissent le PS. L’obsession de gagner pour gagner en est le symptôme le plus évident. Il faut d’abord une vision en politique sur laquelle les personnes puissent adhérer. Le vide ne le constitue pas. Désolé...
By Anonyme, at 2:56 PM
Je partage votre analyse. Reste à savoir si l'égo de DSK ou de Royal vont pouvoir s'accomoder dans un rapprochement éventuel...
De toute évidence Ségolène est tellement populaire dans le parti auprès des militans qu'il nous faudra bien tenter un rapprochement pour l'espèrer plus...
By Anonyme, at 4:18 PM
"On ne s'allie pas à une perdante". Certes, mais au PS, nous avons tous, collectivement, perdu. Alors, rester seul ou se rapprocher des plus proches? La seconde alternative me semble la meilleure. C'est bien sûr un avis personnel, qui n'engage pas DSK, comme toutes les réflexions de ce blog.
Oui, Ségolène, quoi qu'on pense d'elle et de sa défaite, demeure populaire dans les rangs du Parti. C'est ainsi. Faire de la politique, c'est faire avec.
By Emmanuel Mousset, at 6:20 PM
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