Les élections selon Todd.
Bonsoir à toutes et à tous.
Emmanuel Todd est un penseur original et radical, historien et démographe aux thèses souvent dérangeantes et provocatrices. Maios il est toujours bon que la pensée se laisse provoquer, même si je ne suis pas toujours d'accord avec Todd. Il était sur France-Inter il y a deux jours, au journal du matin, ce qui est plutôt rare pour un intellectuel. Je relève au passage quatre de ses idées:
1- Il n'y avait pour la première fois que des candidats de droite à la présidentielle, parmi les plus importants: Le Pen pour l'extrême droite, Sarkozy pour la droite classique, Bayrou pour le centre droit et Royal pour l'aile droite de la social-démocratie.
2- Cette droitisation du scrutin a été doublée d'un anéantissement des familles politiques traditionnelles, d'un "vide idéologique" lui aussi inédit, même s'il a commencé son travail de sape à partir des années 60: plus de droite catholique, plus de parti gaulliste, fin du socialisme traditionnel, mort du communisme.
3- La gauche pourtant peut retrouver un impact, pourvu qu'elle soit elle-même, la gauche, c'est à dire qu'elle parle de social. Il a suffi que Fabius piège Boorlo sur la TVA sociale et la menace d'une augmentation des prix pour que la "vague bleue" soit contenue au second tour des législatives.
4- A la différence de l'Allemagne et de la Grande Bretagne, la France a un problème avec l'ordre: au fond, notre peuple est anarchiste mais aspire à l'ordre. Sarkozy, dont on ne sait pas exactement qui il est (bonapartiste?), est l'étrange solution de cette contradiction.
Voilà ce que je voulais soumettre à votre réflexion. Pour ma part, le dernier point me semble le plus fécond, le troisième n'entraine pas ma conviction, le deuxième n'est pas faux, le premier est à nuancer.
Bonne nuit.
Emmanuel Todd est un penseur original et radical, historien et démographe aux thèses souvent dérangeantes et provocatrices. Maios il est toujours bon que la pensée se laisse provoquer, même si je ne suis pas toujours d'accord avec Todd. Il était sur France-Inter il y a deux jours, au journal du matin, ce qui est plutôt rare pour un intellectuel. Je relève au passage quatre de ses idées:
1- Il n'y avait pour la première fois que des candidats de droite à la présidentielle, parmi les plus importants: Le Pen pour l'extrême droite, Sarkozy pour la droite classique, Bayrou pour le centre droit et Royal pour l'aile droite de la social-démocratie.
2- Cette droitisation du scrutin a été doublée d'un anéantissement des familles politiques traditionnelles, d'un "vide idéologique" lui aussi inédit, même s'il a commencé son travail de sape à partir des années 60: plus de droite catholique, plus de parti gaulliste, fin du socialisme traditionnel, mort du communisme.
3- La gauche pourtant peut retrouver un impact, pourvu qu'elle soit elle-même, la gauche, c'est à dire qu'elle parle de social. Il a suffi que Fabius piège Boorlo sur la TVA sociale et la menace d'une augmentation des prix pour que la "vague bleue" soit contenue au second tour des législatives.
4- A la différence de l'Allemagne et de la Grande Bretagne, la France a un problème avec l'ordre: au fond, notre peuple est anarchiste mais aspire à l'ordre. Sarkozy, dont on ne sait pas exactement qui il est (bonapartiste?), est l'étrange solution de cette contradiction.
Voilà ce que je voulais soumettre à votre réflexion. Pour ma part, le dernier point me semble le plus fécond, le troisième n'entraine pas ma conviction, le deuxième n'est pas faux, le premier est à nuancer.
Bonne nuit.
3 Comments:
Voir le commentaire à propos de ton article précédent.Tu dis tout et le contraire à propos de Fabius:
1)il n'y a aucun fonds idéologique chez Fabius. Seul DSK etç..etç...
2)Fabius c'est la vieille gauche classique et idéologique...
3)La gauche doit etre elle meme et parler de social.C'est ce qu'a fait Fabius et la gauche peut lui etre reconnaissante de lui avoir permis de sauver 50 ou 60 députés dimanche dernier.
C'est ça la politique,l'intuition et l'expérience politique.
By Anonyme, at 12:23 AM
Dès qu’on touche au porte feuille, le citoyen consommateur réagit. Il suffit d’agiter le chiffon rouge devant les yeux pour l’influencer. Mais l’attirer vers une société du bien-être est plus difficile à mettre en place, car cela implique non pas de le faire fonctionner sur du refus, mais sur un accord.
Et c’est là que se situe la ligne de fracture au sein du PS. D’un coté Fabius qui appuie sur le frein, et de l’autre DSK qui n’arrive pas à appuyer sur l’accélérateur. Il reste Ségolène en roue libre qui perd les pédales...
By jpbb, at 11:55 AM
Je ne sais pas à quel article il est fait référence, dans lequel je dirais "tout et le contraire de tout" sur Fabius. S'il s'agit de l'article consacré aux idées d'Emmanuel Todd (et je suppose que c'est ça), ce ne sont pas mes idées mais celle de Todd, je crois avoir été clair.
Mais pour l'être encore plus, je précise cette fois mon point de vue sur Fabius:
1- Il y a un fonds idéologique chez Fabius, pas nouveau, pas très consistant, pas très cohérent, mais réel. Par comparaison, je trouve le courant de Mélenchon beaucoup plus construit, beaucoup plus fort intellectuellement.
2- Le fonds fabiusien, c'est la gauche traditionnelle des années 70,la revendication du SMIC à 1500 euros est chez elle une revendication classique.
3- La gauche doit parler de social, oui, mais pas à la façon de Fabius, qui n'est plus en phase avec les aspirations nouvelles. Quant à la TVA sociale, c'est effectivement Laurent qui a lancé l'attaque mais tous les socialistes ont suivi et ont partagé cet avis. Ce n'est pas lui et lui seul qui a "sauvé" des députés. D'ailleurs, en politique, les "sauveurs", ça n'existe pas.
By Emmanuel Mousset, at 12:10 PM
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