Le Pen à l'Elysée.
Ce n'est pas un événement, ce n'est pas une tragédie, c'est simplement un acte gratuit, un geste désintéressé, une rencontre révélatrice, celle de Nicolas Sarkozy avec Jean-Marie Le Pen ce matin dans les salons de l'Elysée. C'est la première fois qu'un président de la République recevait le leader de l'extrême droite. Mitterrand bien sûr ne pouvait pas le faire, idéal de gauche oblige, Chirac ne voulait pas le faire, honneur de la droite oblige.
Sarkozy n'a eu de problème, ce matin, ni avec son idéal, ni avec son honneur. Rien ne l'obligeait, pourtant, à recevoir le chef vieillissant d'une extrême droite en voie de marginalisation. Officiellement, le chef de l'Etat voulait connaitre son avis avant la prochaine réunion du Conseil de l'Europe. Vous imaginez ce que peut avoir d'intéressant pour la France l'opinion de Le Pen sur le sommet européen de Bruxelles! Un peu comme si on demandait à un laïque ses pronostics sur le successeur de Benoit XVI ou à Arlette Laguiller son point de vue sur la modernisation de l'armée de terre!
Soyons sérieux, car Nicolas Sarkozy est un homme sérieux. Il n'a pas reçu Le Pen pour rien, Sarkozy ne fait rien pour rien, il est trop pressé pour cela. La petite réception de ce matin est un grand signe de gratitude, le seul que pouvait faire Sarkozy pour remercier l'extrême droite de l'avoir placé à l'endroit même où il a reçu Le Pen. Je sais bien que notre président ne doit pas son élection à la seule extrême droite. Quand il nomme Kouchner, Besson et Bockel au gouvernement, ce n'est pas parce qu'il a une attirance soudaine pour la gauche mais parce qu'il sait qu'une partie de son électorat vient de ce côté là.
Avec l'extrême droite, c'est encore plus flagrant. Sarkozy a rompu avec l'interdit chiraquien d'aller chercher des voix à l'extrême droite, il s'est fait toute une stratégie, qui a parfaitement réussi, de "siphonner", comme dit bizarrement la presse, l'électorat lepéniste. La création d'un grotesque ministère de l'identité nationale et de l'immigration en est la manifestation la plus évidente. Il est dans la tradition républicaine, pour un nouvel élu, de remercier ses électrices et électeurs. C'est ce que vient de faire ce matin Nicolas Sarkozy, à sa façon, sauf que l'intermédiaire frontiste est tout sauf républicain.
Celui-ci en était tout heureux. Le Pen n'a aucune dignité, il attaque l'establishment et ne rêve qu'à être reconnu par lui, comme ce matin dans les dorures du palais présidentiel. Aucune dignité parce qu'il est tout content de rencontrer celui qui l'a politiquement défait en lui volant une partie de ses idées et les trois quarts de son électorat. L'extrême droite est la mendiante de la République, qui devrait la congédier sans ménagement. La présidence de la République n'a pas à être salie par un anti-républicain.
Bonne soirée, je m'empresse d'aller regarder Sarkozy à la télé.
Sarkozy n'a eu de problème, ce matin, ni avec son idéal, ni avec son honneur. Rien ne l'obligeait, pourtant, à recevoir le chef vieillissant d'une extrême droite en voie de marginalisation. Officiellement, le chef de l'Etat voulait connaitre son avis avant la prochaine réunion du Conseil de l'Europe. Vous imaginez ce que peut avoir d'intéressant pour la France l'opinion de Le Pen sur le sommet européen de Bruxelles! Un peu comme si on demandait à un laïque ses pronostics sur le successeur de Benoit XVI ou à Arlette Laguiller son point de vue sur la modernisation de l'armée de terre!
Soyons sérieux, car Nicolas Sarkozy est un homme sérieux. Il n'a pas reçu Le Pen pour rien, Sarkozy ne fait rien pour rien, il est trop pressé pour cela. La petite réception de ce matin est un grand signe de gratitude, le seul que pouvait faire Sarkozy pour remercier l'extrême droite de l'avoir placé à l'endroit même où il a reçu Le Pen. Je sais bien que notre président ne doit pas son élection à la seule extrême droite. Quand il nomme Kouchner, Besson et Bockel au gouvernement, ce n'est pas parce qu'il a une attirance soudaine pour la gauche mais parce qu'il sait qu'une partie de son électorat vient de ce côté là.
Avec l'extrême droite, c'est encore plus flagrant. Sarkozy a rompu avec l'interdit chiraquien d'aller chercher des voix à l'extrême droite, il s'est fait toute une stratégie, qui a parfaitement réussi, de "siphonner", comme dit bizarrement la presse, l'électorat lepéniste. La création d'un grotesque ministère de l'identité nationale et de l'immigration en est la manifestation la plus évidente. Il est dans la tradition républicaine, pour un nouvel élu, de remercier ses électrices et électeurs. C'est ce que vient de faire ce matin Nicolas Sarkozy, à sa façon, sauf que l'intermédiaire frontiste est tout sauf républicain.
Celui-ci en était tout heureux. Le Pen n'a aucune dignité, il attaque l'establishment et ne rêve qu'à être reconnu par lui, comme ce matin dans les dorures du palais présidentiel. Aucune dignité parce qu'il est tout content de rencontrer celui qui l'a politiquement défait en lui volant une partie de ses idées et les trois quarts de son électorat. L'extrême droite est la mendiante de la République, qui devrait la congédier sans ménagement. La présidence de la République n'a pas à être salie par un anti-républicain.
Bonne soirée, je m'empresse d'aller regarder Sarkozy à la télé.
3 Comments:
tu as raison.
Sarkozy a voulu remercier le Pen de toutes ses voix et cela confirme sa volonté d'ouverture tous azimuts y compris à l'extrème droite. Comment peut-on accorder sa confiance à Sarkozy?
MD
PS tu as été prolixe hier la journée a été riche en infos!....
By md, at 7:17 AM
Non je ne partage pas votre analyse à tous les deux; je suis socialiste et comme beaucoup de socialistes je sais gré à Sarkosy d'avoir ramené l'électorat frontiste dans le giron républicain.C'est simple non? par ailleurs j'aime autant l'ouverture de Sarkosy avec Kouchner que celle de F.Mitterrand avec Jean-Pierre Soissons non?
By Anonyme, at 12:39 AM
Je me réjouis moi aussi que certains électeurs de Le Pen votent désormais Sarkozy, car je n'ai jamais tiré un trait d'égalité entre Le Pen et Sarkozy.
Je condamne cependant la réception de Le Pen à l'Elysée, que rien ne justifiait.
Quant à l'ouverture, celle effectuée par Mitterrand ne s'est pas très bien terminée. Il en ira peut-être de même avec Sarkozy.
By Emmanuel Mousset, at 12:37 PM
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