L'Aisne avec DSK

16 juin 2007

Les deux révolutions au PS.

La campagne législative des socialistes s'est terminée hier à Gonesse, où Ségolène Royal et DSK étaient côte à côte. L'image était symbolique de ce qu'il faut faire et où le PS doit aller dès lundi matin. Je m'explique. Ségolène Royal a fait souffler sur le Parti socialiste une véritable révolution, nécessaire mais pas suffisante, raison d'ailleurs pour laquelle nous avons perdu. Il faut une seconde révolution, non moins importante que la première, peut-être même plus décisive. Et celle-là, seul DSK peut la conduire, pour la simple et bonne raison qu'il la prépare depuis longtemps.

Je précise. Depuis un an, Royal a mené une révolution politique chez les socialistes, que nous pouvons décliner en plusieurs points:
- Le Parti se prenait à gauche, selon une règle intangible et non écrite formulée et appliquée par François Mitterrand. Ségolène a démontré que désormais le Parti se prenait à droite (pour utiliser un langage simpliste mais que chacun comprend).
- Le leader s'appuyait sur l'appareil et ses élus. Ségolène a fait entrer des milliers de nouveaux adhérents et a contourné l'appareil en s'appuyant sur l'opinion. Les apparatchiks ont finalement suivi.

Une page de notre histoire interne est ainsi tournée. Il reste certes encore beaucoup à faire mais un seuil psychologique a été passé. Notre culture politique ne sera plus la même avant et après. Mais cette révolution politique ne sera complète qu'avec une révolution économique. C'est là qu'intervient DSK. Que nous dit-il?

- Que le social n'est pas étrangé ou hostile à l'économie, que le premier est au coeur de la seconde. La position traditionnelle des socialistes sur cette question est tout autre. Pierre Mauroy, socialiste traditionnel s'il en est, quoique non radical, l'exprimait à sa façon, le 11 février 2007, telle que rapportée par Bacque et Chemin dans leur ouvrage La femme fatale, Albin Michel, page 195: "l'économie ne compte pas. Nous autres, socialistes, nous ne devons penser qu'au social. Il ne faut pas s'attacher aux chiffres, on trouvera toujours des techniciens pour les adapter." Ce désastreux précepte influence une grande partie des socialistes. Dans ma ville, quand j'évoque avec quelques camarades les élections municipales et les compétences de celles et ceux qui figureront sur la liste, la préoccupation fait sourire et est rapidement reléguée au second plan.

- Que le socialisme doit dire clairement ce qu'il est, à quoi il se réfère, dans quelle histoire il s'inscrit. C'est très simple: depuis 150 ans, trois systèmes économico-politiques se partagent le monde, le capitaliste, le communiste, le social-démocrate. Il n'y a pas de quatrième voie, ou alors je ne la connais pas. Je sais que l'autogestion titiste a intéressé, que le castrisme a suscité des espoirs, que le maoïsme a enthousiasmé, que le tiers mondisme algérien a retenu l'attention, mais toutes ces "expériences" et ces espérances ont été balayées. DSK n'entretient pas un socialisme mythique, d'autant plus parfait qu'il est impossible. Il dit précisément où il veut aller, de quoi il s'inspire et ce qu'il veut faire vivre en France: la social-démocratie.

Voilà pourquoi DSK doit réaliser ce que Ségolène n'a pas fait ou pas pu faire, la révolution économique. Voilà pourquoi je verrais bien ces deux-là s'allier, comme ils l'ont été hier soir à Gonesse.

Bonne fin d'après-midi.

4 Comments:

  • Je partage ton point de vue, il faut une révolution au PS, qui intègre l’économique au social. Il faut optimiser l’outil économique pour qu’il serve le social, et ce en liant l’entreprise à l’humain. L’entreprise est le lieu ou s’unissent des efforts pour produire des richesses. Tout doit être fait pour que des entrepreneurs jeunes et talentueux puissent disposer du capital nécessaire à créer en continu de nouvelles entreprises. Je propose un mixt de moitié capital d’état et moitié capital privé pour amorcer les start-up, de telle façon à disposer d’une économie mixte, permettant une compétition qui seule permet la survie réelle sans perfusion des entreprises. La faiblesse du capital-risque français étouffe la créativité. Du coup beaucoup de projets restent dans les cartons, ou pire sont initiés ailleurs. C’est donc autour d’un projet économique qui améliore le réel que l’on peut proposer un challenge à une opposition qui rencontrera le pouvoir en place dans cinq ans. Le scénario sera à peu près identique pour les deux camps, et l’issu du match fonction de la qualité des équipes nous fera ainsi avancer. Je vais un peu plus loin que DSK, car j’ai une expérience de la création d’entreprise et de recherche innovante qu’il ne possède pas.

    By Anonymous Anonyme, at 5:54 PM  

  • oui mais qui va décider quelles "start up" seront dignes d'une moitié de capital de l'état ?
    Les sempiternels copains des copains, genre Balligand, toujours avides de disposer à ma place de mes cotisations si peu spontanées ?

    By Anonymous Anonyme, at 9:44 PM  

  • Les créateurs d'entreprise sont les plus à même à juger des projets et donc à dire lesquels peuvent bénéficier des capitaux de départ. Et n'importe qui peut concourir... il suffit d'avoir un projet et un bon plan d'affaire.

    By Anonymous Anonyme, at 10:55 PM  

  • Dire que les createurs d'entreprise sont les plus a meme de juger des projets et dire lesquels peuvent bénéficier des capitaux de départ me fait furieusement penser a Ségolène Royal et ses citoyens-experts; lesquels seraient les mieux placés pour trouver des solutions a leur problemes.On reve.Et jpb nous dit avoir une expérience en matière de création d'entreprise. Ca se saurait non? En plus se comparer a DSK dont il ne connait pas le cursus c'est quand meme un peu grave.

    By Anonymous Anonyme, at 9:46 PM  

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