Nouveau gouvernement.
Bonjour à toutes et à tous.
Le nouveau gouvernement est dans la logique du précédent, habile, très habile. L'ouverture continue, et elle ne peut que faire mal à des socialistes lorsque nous constatons la présence de deux des nôtres, Jean-Marie Bockel et Fadela Amara. Bien sûr, le petit courant social-libéral de Bockel ne pèse pas bien lourd au sein du PS, mais c'est tout de même une personnalité socialiste.
Plus difficile encore à encaisser, la nomination de l'ancienne présidente de Ni putes, ni soumises, mouvement manifestement socialiste, jeune, médiatique, influent, un peu le SOS-racisme des années 2000, mais tourné vers les revendications féminines. Le ralliement de Ramana est du même ordre que celui de Martin Hirsch, cette "société civile" pragmatique qui veut avant tout se montrer utile et efficace et n'attend pas pour cela une prochaine victoire de la gauche. Nous aurions tort de les disqualifier en les assimilant à des "traitres", comme certains socialistes, au plus profond de la rancoeur, y sont tentés.
Et puis il y a le départ d'Alain Juppé et l'étrange nomination comme n°2 du gouvernement de celui qui n'a pas été pour rien dans sa victoire contrariée, Jean-Louis Boorlo, parlant le premier de TVA sociale et déclenchant ainsi la polémique que vous savez. Le départ de Juppé n'est pas une bonne nouvelle. C'était l'un des rares hommes d'Etat de ce gouvernement, quelqu'un de sérieux et soucieux de l'intérêt général, un homme injustement attaqué parce que non médiatique. Encore hier, il n'a pas su séduire les journalistes lorsqu'ils lui ont demandé comment il allait. Juppé ne sera jamais un homme de communication, c'est ainsi. Les habiles et les onctueux sont nombreux dans ce gouvernement, prenez Xavier Bertrand. Juppé, c'est la rigueur transformée en raideur: on se souvient de l'expression qui lui collera définitivement à la peau, "droit dans ses bottes". C'est pourtant une belle expression, peut-être un peu martiale.
Attention, je n'ai aucune indulgence particulière pour Juppé, homme de droite parmi d'autres, dont je combats à ce titre les idées. Mais je répète que cet homme de droite est aussi un homme d'Etat, avec des compétences et une vision, ce qui n'est pas commun. DSK, hier sur RTL, est allé dans ce sens, quand il a étrangement dit qu'il aurait aimé que notre camarade bordelaise qui a fait chuter Juppé en fasse battre un autre. C'était la fin de l'interview, Dominique n'en a pas dit plus, mais je pense qu'il avait à l'esprit ce que je viens de vous dire. Avec le départ de Juppé, la droite perd l'un de ses meilleurs éléments, et la gauche aurait tort de s'en réjouir.
Bonne fin d'après-midi.
Le nouveau gouvernement est dans la logique du précédent, habile, très habile. L'ouverture continue, et elle ne peut que faire mal à des socialistes lorsque nous constatons la présence de deux des nôtres, Jean-Marie Bockel et Fadela Amara. Bien sûr, le petit courant social-libéral de Bockel ne pèse pas bien lourd au sein du PS, mais c'est tout de même une personnalité socialiste.
Plus difficile encore à encaisser, la nomination de l'ancienne présidente de Ni putes, ni soumises, mouvement manifestement socialiste, jeune, médiatique, influent, un peu le SOS-racisme des années 2000, mais tourné vers les revendications féminines. Le ralliement de Ramana est du même ordre que celui de Martin Hirsch, cette "société civile" pragmatique qui veut avant tout se montrer utile et efficace et n'attend pas pour cela une prochaine victoire de la gauche. Nous aurions tort de les disqualifier en les assimilant à des "traitres", comme certains socialistes, au plus profond de la rancoeur, y sont tentés.
Et puis il y a le départ d'Alain Juppé et l'étrange nomination comme n°2 du gouvernement de celui qui n'a pas été pour rien dans sa victoire contrariée, Jean-Louis Boorlo, parlant le premier de TVA sociale et déclenchant ainsi la polémique que vous savez. Le départ de Juppé n'est pas une bonne nouvelle. C'était l'un des rares hommes d'Etat de ce gouvernement, quelqu'un de sérieux et soucieux de l'intérêt général, un homme injustement attaqué parce que non médiatique. Encore hier, il n'a pas su séduire les journalistes lorsqu'ils lui ont demandé comment il allait. Juppé ne sera jamais un homme de communication, c'est ainsi. Les habiles et les onctueux sont nombreux dans ce gouvernement, prenez Xavier Bertrand. Juppé, c'est la rigueur transformée en raideur: on se souvient de l'expression qui lui collera définitivement à la peau, "droit dans ses bottes". C'est pourtant une belle expression, peut-être un peu martiale.
Attention, je n'ai aucune indulgence particulière pour Juppé, homme de droite parmi d'autres, dont je combats à ce titre les idées. Mais je répète que cet homme de droite est aussi un homme d'Etat, avec des compétences et une vision, ce qui n'est pas commun. DSK, hier sur RTL, est allé dans ce sens, quand il a étrangement dit qu'il aurait aimé que notre camarade bordelaise qui a fait chuter Juppé en fasse battre un autre. C'était la fin de l'interview, Dominique n'en a pas dit plus, mais je pense qu'il avait à l'esprit ce que je viens de vous dire. Avec le départ de Juppé, la droite perd l'un de ses meilleurs éléments, et la gauche aurait tort de s'en réjouir.
Bonne fin d'après-midi.
2 Comments:
il est fort le gnome, trés fort. mais potentiellemnt dangereux. sa stratégie est habile : j'arrive, je joue l'ouverture, je fais passer en juillet mes lois les plus injustes, septembre réaction des citoyens, excuse " j'ai tout fait avec ministres d'ouverture, octobre : rentrée universitaire, fort mouvement, répression, et je gouverne tout seul. belle revanche sur la vie n'est ce pas?
By Anonyme, at 7:00 PM
Certains parlent d'autocratie, je n'irais pas jusque là, nous sommes tout de même toujours en République! Mais il est vrai que nous subissons une hyper présidentialisation dans un régime qui n'est pas fait pour ça puisqu'il est de nature parlementaire. Je n'ai rien contre une présidentialisation de nos institutions, mais il faut aller jusqu'au bout et renforcer alors les droits du parlement. Sinon, l'autocratie pointera le bout de son nez.
By Emmanuel Mousset, at 10:41 PM
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