Rappelez-vous.
Bonsoir à toutes et à tous.
En lisant Mes fauves de Jean-Marie Rouart, il y a d'utiles rappels de mémoire qui font réfléchir (page 94). La plaie de notre société, c'est qu'on oublie très vite. Se souvient-on qu'en 2006, pendant plusieurs semaines, Ségolène Royal battait Nicolas Sarkozy dans les sondages 52 contre 48? Se souvient-on que l'unique argument de nombreux socialistes étaient celui-là: ton DSK est bien gentil, très compétent, fort expérimenté, admirablement intelligent, incontestablement de gauche, profondément socialiste, mais un défaut efface toutes ces qualités, il n'a pas les sondages pour lui. Le décrochage de Ségolène à partir de 2007 reste un mystère. Elle était la même, pourquoi la magie a-t-elle beaucoup moins opéré?
Autre rappel fort utile: en 2004, dans un sondage IFOP-Journal du Dimanche, 31% des français se déclaraient prêts à voter pour l'extrême gauche. 31%! Même Lénine n'aurait pas rêvé d'un tel chiffre. La France révolutionnaire? On a vu ce qu'il en est advenu aux présidentielles de 2007.
Je reviens à Ségolène et l'entretien de Michel Rocard dans Paris-Match cette semaine: en mars, dit-il, les socialistes n'y croyaient plus, c'était fichu pour elle au vu des sondages qui donnaient Sarkozy invariablement gagnant. Que fît Rocard? Il proposa de remplacer Royal, qui lui répondit qu'un éventuel retrait ne pouvait se faire qu'au profit du Premier secrétaire!
Rocard dit bien d'autres choses qui me semblent profitables de la part de celui qui préfigura, dans les années 70, cette social-démocratie qu'incarne aujourd'hui DSK:
"La gauche ne s'est toujours pas défaite de son rêve d'une économie administrée (...) Il faudra des années pour construire une pensée critique de l'économie de marché."
Tout est là, rien à redire, mais un souhait pour finir ce soir: que plus jamais, je dis bien plus jamais, les socialistes ne fassent des choix, n'élaborent des stratégies, ne définissent des programmes uniquement en vertu des sondages.
Bonne soirée.
En lisant Mes fauves de Jean-Marie Rouart, il y a d'utiles rappels de mémoire qui font réfléchir (page 94). La plaie de notre société, c'est qu'on oublie très vite. Se souvient-on qu'en 2006, pendant plusieurs semaines, Ségolène Royal battait Nicolas Sarkozy dans les sondages 52 contre 48? Se souvient-on que l'unique argument de nombreux socialistes étaient celui-là: ton DSK est bien gentil, très compétent, fort expérimenté, admirablement intelligent, incontestablement de gauche, profondément socialiste, mais un défaut efface toutes ces qualités, il n'a pas les sondages pour lui. Le décrochage de Ségolène à partir de 2007 reste un mystère. Elle était la même, pourquoi la magie a-t-elle beaucoup moins opéré?
Autre rappel fort utile: en 2004, dans un sondage IFOP-Journal du Dimanche, 31% des français se déclaraient prêts à voter pour l'extrême gauche. 31%! Même Lénine n'aurait pas rêvé d'un tel chiffre. La France révolutionnaire? On a vu ce qu'il en est advenu aux présidentielles de 2007.
Je reviens à Ségolène et l'entretien de Michel Rocard dans Paris-Match cette semaine: en mars, dit-il, les socialistes n'y croyaient plus, c'était fichu pour elle au vu des sondages qui donnaient Sarkozy invariablement gagnant. Que fît Rocard? Il proposa de remplacer Royal, qui lui répondit qu'un éventuel retrait ne pouvait se faire qu'au profit du Premier secrétaire!
Rocard dit bien d'autres choses qui me semblent profitables de la part de celui qui préfigura, dans les années 70, cette social-démocratie qu'incarne aujourd'hui DSK:
"La gauche ne s'est toujours pas défaite de son rêve d'une économie administrée (...) Il faudra des années pour construire une pensée critique de l'économie de marché."
Tout est là, rien à redire, mais un souhait pour finir ce soir: que plus jamais, je dis bien plus jamais, les socialistes ne fassent des choix, n'élaborent des stratégies, ne définissent des programmes uniquement en vertu des sondages.
Bonne soirée.
posted by Emmanuel Mousset at
8:12 PM
5 Comments:
Difficile d'attendre de ce blog une critique objective de Rocard, inspirateur drect de DSK et de sa sociale-démocratie en crise.
POur moi, qu'un type qui revient de la mort ne trouve rie d'autre à nous dire pour sa première prise de parole publique qu'un déchainement de haine envers d'autres m'en dit beaucoup de l'état d'esprit de certains... Comme michel Rocard (pour qui j'ai par ailleur un estime)
Croire que lui, à 77 ans, pouvait espèrer quoi que ce soit relève de la pure idiotie ! Quid du vote démocratique des militants ? La presupposée réponse attribuée à Ségolène Royal par Rocard meriterait une certaine distance, je pense !
Je n'ai plus qu'à souhaiter à notre cher Michel Rocard de bien se reposer, de récupérer totalement de son état de santé.
On se souvient du même qui avant le premier tour plombait encore plus la campagne de Royal en appelant un désistement Royal-Bayrou. Est-ce après fait son offre de service indécente à madame Royal ?
Qu'est-ce qu'ils peuvent parfois en faire des bétises nos ainés socialistes... Mais il nous ont habitué à ces genres de bouffonneries.
Bonnne soirée !
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Anonyme, at 11:04 PM
On se souvient très bien de la candidate manipulant l'opinion par le biais de son fan club « Désirs d'avenir » montant dans les sondages comme une marque de savonnette grâce à la science d'expertes en marketing. Regardez mon blog pour vous en convaincre et mon refus d'assimiler la politique à une sorte de magouille populiste: http://avenirlorraine.canalblog.com/archives/2006/11/09/3112692.html
La magie du marketing ne dure qu'un temps, jusqu'à ce que l'acheteur teste en direct le produit et se rende compte qu'on tente de lui refourguer de la camelote, aucun mystère donc...
Les Français sont prêts à voter pour n'importe qui, homme, femme, de gauche, de droite, du centre ou de n'importe où. Tout dépend de la qualité de la personne et du projet qu'elle propose, ils n'ont pas d'oeillère ni d'à priori, il veulent juste la meilleure personne, c'est normal ils sont devenus des consommateurs exigeants. Si je traduis bien Rocard, la gauche rêve encore à la Russie, avec des postes d'apparatchik. Il faut laisser partir à la dérive les marxistes attardés du PS, du PC et autres ligues pseudo-communistes afin de prendre de la hauteur et de dégager le modèle qui permette de créer plus de richesse que le pouvoir en place.
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jpbb, at 11:35 AM
- Ce blog a en effet pour mission de défendre la social-démocratie et en l'occurrence l'un de ses représentants, Michel Rocard. La critique, je la laisse aux spécialistes, qui sont très nombreux.
- "Déchaînement de haine"? Si donner une information et dire la vérité, c'est de la haine, alors nous sommes très mal partis. Ce que je crois, c'est que la vérité blesse toujours ceux qui n'y sont pas habitués.
- "Pure idiotie", "bêtises", "bouffonneries", là en revanche nous sommes plus proches d'un "déchaînement" dont je ne peux pas dire, n'étant pas non plus spécialiste, s'il est haineux mais qui est à coup sûr très virulent.
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Emmanuel Mousset, at 12:33 PM
Nous nous définissons en tant que sociaux-démocrates proches de la pensée de DSK comme des réformistes, adeptes du compromis, et désireux de réduire les inégalités sociales ayant comme but d'y parvenir en exerçant le pouvoir par le biais d'élections libres, et donc dans le cadre d'un parti qui pour des raisons historiques est le Parti Socialiste. Il y a un gros travail de rénovation à faire, qui passe par un énorme dépoussiérage, et le redéploiement d'une nouvelle vision en accord avec le réel. Fatalement, cela ne peut pas plaire à tout le monde...
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jpbb, at 2:00 PM
pouvez vous sourcer l'information selon laquelle Royal a dominé Sarkozy pendant de longues semaines ??
ceci est un pur Mythe. Avant et après Sarkozy l'a toujours emporté sur tout le monde. UN SEUL sondage à ma connaissance à envisagé l'inverse en faveur de Royal.
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Anonyme, at 11:29 AM
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