SuperSarko.
Supersarkozy! Il vient de libérer les infirmières prisonnières de Khadafi, alors que les négociations traînaient depuis huit années. Et pour bien faire comprendre que ce dénouement vient de son action, le président dépêche son épouse auprès des autorités libyennes. Pourquoi pas; il n'y a que le résultat qui compte. Sans ironie, j'applaudis. Tout le monde devrait se réjouir et pourtant, sur RTL, aux Auditeurs ont la parole (mon baromètre de l'opinion), une électrice de Sarkozy regrette son vote. Ah bon? Elle est déçue de le voir négocier avec un dictateur!
Pourquoi vous relater cette anecdote sans intérêt ni signification particulière (on trouve toujours des mécontents)? Parce que je veux en tirer une leçon général, en direction de tous ceux qui, dans ce pays, s'opposent comme moi à Sarkozy. L'hyperprésidentialisation, qui n'est en réalité qu'une hyperpersonnalisation médiatique (les institutions n'ont pas changé), fait aujourd'hui la force de Sarkozy et fera demain sa faiblesse. J'affirme même que sa mort politique viendra de cette hyperpersonnalisation. De tous ces dossiers qu'il aborde personnellement, laissant ses ministres et le premier d'entre eux dans des rôles de figuration, il y en a un , un jour, dans un mois, un an, deux ans, peu importe, qui lui explosera entre les mains et qui suscitera alors la réprobation des français et la disqualification de l'actuel président. C'est mathématiquement inévitable, la loi des probabilités pourrait aisément le démontrer.
Je ne me réjouis pas d'un tel cas de figure, je ne le souhaite pas, je dis simplement qu'il arrivera parce que notre société est ainsi, et l'attitude de Sarkozy y encourage: l'opinion réagit au quart de tour et au coup par coup. Il n'y a pas si longtemps, un analyste politique pouvait prévoir sans trop se tromper les résultats électoraux, dans leurs grandes lignes, deux ans à l'avance, en regardant les résultats des élections intermédiaires (cantonales, municipales, régionales) et des élections partielles. Ce n'est plus vrai aujourd'hui, on l'a bien vu ces dernières années. Il n'existe plus d'adhésion globale et durable à un projet mais des jugements ponctuels, particuliers, temporaires, révisables.
Sarkozy sera aussi vite déboulonné qu'il aura été statufié. Encore une fois, il n'y a pas lieu de s'en réjouir, mais il l'aura bien cherché, plus qu'un autre, en laissant croire à cette illusion, qu'un homme seul pourrait régler tous les problèmes de la France et de la Terre entière. Même dans la libération des infirmières, il y a eu une démarche collective, longue, patiente et finalement, ce jour, couronnée de succès. Sarkozy périra par où il aura péché, l'instauration en France un hyper-individualisme politique qui se brisera à un moment donné sur la réalité.
Ce qui s'est passé avec la TVA sociale donne une petite idée de ce qui se passera demain. Il a suffit d'une question posée par Fabius un soir d'élections, une réponse incertaine de Borloo, pour que la rumeur se répande, les prix vont augmenter, et que la gauche remonte dans l'opinion, quelques heures après un cinglant échec. En attendant, la gauche doit adopter une attitude modeste et austère, faire son devoir d'opposant sans se faire d'illusion sur le résultat. Car c'est l'opinion, et elle seule, qui décidera de la disgrâce du président, et sur quel sujet.
Bon après-midi.
Pourquoi vous relater cette anecdote sans intérêt ni signification particulière (on trouve toujours des mécontents)? Parce que je veux en tirer une leçon général, en direction de tous ceux qui, dans ce pays, s'opposent comme moi à Sarkozy. L'hyperprésidentialisation, qui n'est en réalité qu'une hyperpersonnalisation médiatique (les institutions n'ont pas changé), fait aujourd'hui la force de Sarkozy et fera demain sa faiblesse. J'affirme même que sa mort politique viendra de cette hyperpersonnalisation. De tous ces dossiers qu'il aborde personnellement, laissant ses ministres et le premier d'entre eux dans des rôles de figuration, il y en a un , un jour, dans un mois, un an, deux ans, peu importe, qui lui explosera entre les mains et qui suscitera alors la réprobation des français et la disqualification de l'actuel président. C'est mathématiquement inévitable, la loi des probabilités pourrait aisément le démontrer.
Je ne me réjouis pas d'un tel cas de figure, je ne le souhaite pas, je dis simplement qu'il arrivera parce que notre société est ainsi, et l'attitude de Sarkozy y encourage: l'opinion réagit au quart de tour et au coup par coup. Il n'y a pas si longtemps, un analyste politique pouvait prévoir sans trop se tromper les résultats électoraux, dans leurs grandes lignes, deux ans à l'avance, en regardant les résultats des élections intermédiaires (cantonales, municipales, régionales) et des élections partielles. Ce n'est plus vrai aujourd'hui, on l'a bien vu ces dernières années. Il n'existe plus d'adhésion globale et durable à un projet mais des jugements ponctuels, particuliers, temporaires, révisables.
Sarkozy sera aussi vite déboulonné qu'il aura été statufié. Encore une fois, il n'y a pas lieu de s'en réjouir, mais il l'aura bien cherché, plus qu'un autre, en laissant croire à cette illusion, qu'un homme seul pourrait régler tous les problèmes de la France et de la Terre entière. Même dans la libération des infirmières, il y a eu une démarche collective, longue, patiente et finalement, ce jour, couronnée de succès. Sarkozy périra par où il aura péché, l'instauration en France un hyper-individualisme politique qui se brisera à un moment donné sur la réalité.
Ce qui s'est passé avec la TVA sociale donne une petite idée de ce qui se passera demain. Il a suffit d'une question posée par Fabius un soir d'élections, une réponse incertaine de Borloo, pour que la rumeur se répande, les prix vont augmenter, et que la gauche remonte dans l'opinion, quelques heures après un cinglant échec. En attendant, la gauche doit adopter une attitude modeste et austère, faire son devoir d'opposant sans se faire d'illusion sur le résultat. Car c'est l'opinion, et elle seule, qui décidera de la disgrâce du président, et sur quel sujet.
Bon après-midi.
3 Comments:
Si vous pouviez indiquer la démonstration mathématique de la mort politique de Sarkozy que vous avez trouvé, vous êtes bon pour la médaille Fields. Si par contre c'est en vous appuyant sur un témoignage entendu sur RTL que vous basez votre démonstration, vous pouvez en trouver sans doute d'autres affirmant le contraire. Un simple calcul de ratio devrait alors être déterminant, genre sondage d'opinion. Pour la gauche avec une attitude modeste et austère, c'est d'Arlette que vous parlez ? Dire qu'on a faillit l'avoir comme Président... non, je plaisante, c'est Ségolène me semble-t'il, aussitôt apparue, aussitôt disparue. Paraît qu'elle envisage un remake du dernier plantage, l'opinion n'en est pas encore lassé et en redemande alors, sinon je ne vois pas d'autre explication. Le soap opéra, cela peut durer des siècles, le public en est friand.
By jpbb, at 4:57 PM
Démonstration mathématique assez simple: Sarkozy traite "en direct" plusieurs dossiers fondamentaux par semaine (quand ce n'est pas, parfois, par jour)et en assume la responsabilité complète (Le Premier ministre ne joue plus le traditionnel rôle de "fusible"). Il est alors inévitable, en 5 ans, sachant l'esprit capricieux et frondeur de l'opinion publique nationale, que l'un de ces dossiers lui pète au nez. Ou alors, il faudrait une chance inouïe, qui relèverait alors de la superstition.
By Emmanuel Mousset, at 9:46 PM
La réponse classique: seuls ceux qui ne font rien se trompent toujours.
By jpbb, at 8:26 AM
Enregistrer un commentaire
<< Home