Ne pas oublier.
Bonsoir à toutes et à tous.
Faire de la politique, c'est commencer par se souvenir, ne pas oublier. Je suis souvent surpris de voir à quel point les gens ont la mémoire courte. Prenez, au hasard, Sarkozy. Certains de ses adversaires socialistes, à la veille de notre université d'été, disent: il faudrait faire comme lui, rénover et rassembler notre propre camp, ce que nous n'avons pas su faire et ce qui nous a conduit à la défaite.
Mais c'est faux, archi-faux! Ne tressons pas involontairement des lauriers au chef de l'Etat, n'inventons pas sa légende. Nicolas Sarkozy n'a pas rénové la droite, à aucun moment. Il a simplement assumé, notamment en matière fiscale, des idées que la droite, en accord avec les catégories sociales qu'elle défend, traîne depuis trente ans et plus. Avez-vous vu un seul colloque dans lequel la droite s'est modernisée, avez-vous lu un seul ouvrage dans lequel Sarkozy ait fait preuve d'audace intellectuelle, d'ingéniosité théorique?
Sarkozy rassembleur? Là encore, "y'a la mémoire qui flanche", comme dit la chanson. En 1993-1995, Sarkozy trahit son propre parti en soutenant Balladur contre Chirac, manquant totalement d'intuition politique. Pendant des années, il sera accueilli par les siens dans les meetings sous les sifflets. En 1999, à la tête de la liste de droite aux élections européennes, il réalise le plus mauvais score. En 2004, malgré ses efforts pour soutenir aux régionales et cantonales les candidats de son parti, ceux-ci sont la plupart du temps battus. C'est la "vague rose", contre laquelle il se casse les dents. En 2005, rebelote: il soutient le oui à la Constitution européenne mais ne réussit pas à l'imposer dans le pays.
Sarkozy est plus un diviseur qu'un rassembleur. A partir de 2006, sinon avant, il décide de ne pas attendre la position du chef de l'Etat dont pourtant il dépend et avance sa propre candidature à la présidentielle. Du jamais vu! Alors, la droite se déchire, Villepin ne renonce pas à être candidat, l'affaire Clearstream montre à quel point on est à couteaux tirés dans la majorité. Bref, Sarkozy n'a rien rénové, son programme, c'est de la vieille droite réchauffée, et il n'a pas rassemblé, son adage, c'est diviser pour mieux régner. N'avez-vous pas remarqué que c'est sa stratégie à l'égard des socialistes?
Bonne nuit.
Faire de la politique, c'est commencer par se souvenir, ne pas oublier. Je suis souvent surpris de voir à quel point les gens ont la mémoire courte. Prenez, au hasard, Sarkozy. Certains de ses adversaires socialistes, à la veille de notre université d'été, disent: il faudrait faire comme lui, rénover et rassembler notre propre camp, ce que nous n'avons pas su faire et ce qui nous a conduit à la défaite.
Mais c'est faux, archi-faux! Ne tressons pas involontairement des lauriers au chef de l'Etat, n'inventons pas sa légende. Nicolas Sarkozy n'a pas rénové la droite, à aucun moment. Il a simplement assumé, notamment en matière fiscale, des idées que la droite, en accord avec les catégories sociales qu'elle défend, traîne depuis trente ans et plus. Avez-vous vu un seul colloque dans lequel la droite s'est modernisée, avez-vous lu un seul ouvrage dans lequel Sarkozy ait fait preuve d'audace intellectuelle, d'ingéniosité théorique?
Sarkozy rassembleur? Là encore, "y'a la mémoire qui flanche", comme dit la chanson. En 1993-1995, Sarkozy trahit son propre parti en soutenant Balladur contre Chirac, manquant totalement d'intuition politique. Pendant des années, il sera accueilli par les siens dans les meetings sous les sifflets. En 1999, à la tête de la liste de droite aux élections européennes, il réalise le plus mauvais score. En 2004, malgré ses efforts pour soutenir aux régionales et cantonales les candidats de son parti, ceux-ci sont la plupart du temps battus. C'est la "vague rose", contre laquelle il se casse les dents. En 2005, rebelote: il soutient le oui à la Constitution européenne mais ne réussit pas à l'imposer dans le pays.
Sarkozy est plus un diviseur qu'un rassembleur. A partir de 2006, sinon avant, il décide de ne pas attendre la position du chef de l'Etat dont pourtant il dépend et avance sa propre candidature à la présidentielle. Du jamais vu! Alors, la droite se déchire, Villepin ne renonce pas à être candidat, l'affaire Clearstream montre à quel point on est à couteaux tirés dans la majorité. Bref, Sarkozy n'a rien rénové, son programme, c'est de la vieille droite réchauffée, et il n'a pas rassemblé, son adage, c'est diviser pour mieux régner. N'avez-vous pas remarqué que c'est sa stratégie à l'égard des socialistes?
Bonne nuit.
posted by Emmanuel Mousset at
9:14 PM
8 Comments:
Je me souviens quand j'ai commencé à militer,il y a plus de 20 ans, je distribuais un journal socialiste "la mémoire courte". déjà en ce temps là c'était un fait! Pour ne pas oublier, il faut travailler, raisonner sur les faits et sur les événements. La mémoire n'est pas acquise, il faut l'entretenir et même l'enrichir. Tu es enseignant, tu sais bien que rien n'est acquis et durable sans effort! Le Français suit la "mode" au sens mathématique du terme c'est à dire la valeur qui a l'effectif le plus grand (rappelle toi la vague rose de 1981 même un chien avec un chapeau aurait été élu s'il était soutenu par le PS!). Il a ainsi le sentiment qu'il a raison car les contradicteurs sont minoritaires et si en plus ces mêmes contradicteurs sont muets ou se déchirent, ce sentiment d'être dans le vrai est conforté. Un jour il zappera et il faudra que la gauche soit présente solidaire, constructive et efficace. Sarkozy ne durera pas, rien ne dure en ce monde! Sarkozy ne pourra pas toujours jouer l'illusionniste. Il ne pourra pas masquer éternellement son bluff! Déjà je remarque en clientèle des observations négatives à son égard ( sur les réductions d'impôt qui ne se font pas, sur le pouvoir d'achat qui ne monte pas, sur son hyperactivité qui donne mauvaise conscience aux "paresseux"....)
Pour ne pas être destructeur comme tu me l'as dit il y a peu (je ne pense pourtant pas l'être car je suis plutot du genre à examiner les faits avec réalisme et chercher des solutions pour construire), le Parti socialiste doit donner une image posée, réfléchie, d'unité, de rassemblement et par seulement une image (elle s'effacera dans le temps). Ce doit être une réalité! Et c'est là que je suis pessimiste, nos dirigeants et nos élus la jouent trop perso pour le moment!
MD
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md, at 8:18 AM
Le nouveau PS a rendez-vous en 2012. Il faut construire du neuf sur les cendres du PS. Ce n'est pas en déblatérant à l'infini sur les états d'âme de Nicolas Sarkozy que l'on y arrivera. Première question, aimez-vous Margo ? Si la réponse est non, c'est que vous n'avez plus rien à faire au PS.
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jpbb, at 9:08 AM
JPB qui est Margo? excuse mon inculture!
MD
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md, at 9:32 AM
totalement d'accord avec l'analyse. ils ont fait du neuf avec du vieux. toutefois, j'ai ressenti pendant un petit bout de temps un malaise par rapport au décalage entre l'hyper activité et l'indolence. j'ai ressenti une impression de passer à côté de qq chose et de ne pas savoir quoi.et ce matin , en promenant mon chien , j'ai compris la source de ce malaise : nous avons tous les éléments mais nous faisons fausse route!!! il est toujours question de refondation MAIS que nenni, les fondations sont là, solides; c'est une consolidation qu'il faut envisager. et il est tout à fait compréhensible que des militants de la 1ére heure se mettent en sommeil car ils ne veulent pas abjurer et dans le doute, ils s'abstiennent.
Actuellement, j'ai l'impression que le PS joue secret story... ne jouons pas le jeu de la droite qui a refondé càd : changé de nom .
consolidons nos fondations : les principes fondamentaux sont là. tirons des enseignements de l'histoire, respectons nos ainés, faisons fi de l'égotisme, assumons nos valeurs républicaines, mettons de côté l'ostracisme et acceptons de demander de l'aide à des externes compétents car parfois l'orgueil mal placé est la pire des plaies.
pour cela il y a des pistes réalisables : DSK est un excellent économiste: créer un groupe dans lequel ses compétences seraient reconnues en lui donnant les moyens de s'entourer de conseils quelque soit leur obédience politique. Peillon, valls , Montebourg sont d'excellents rhéteurs, laissons les s'exprimer en leur donnant du solide. d'autres exemples me viennent en tête mais trop long à développer.
il ne faut pas se prendre pour ou copier, il faut être.... VAL
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Anonyme, at 10:09 AM
Margo c'est le nouvel emblème du PS, c'est la brave bête qui a mangé la rose fanée et qui tel un sphinx renaît nouveau de ses cendres, avec un programme clair et net pour affronter l'année 2012. Toute l'histoire de Margo est sur le site: http://avenirlorraine.canalblog.com/
Cet après midi je sors lui faire prendre l'air à l'Encan...
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jpbb, at 10:27 AM
On a eu l'IMPRESSION de Sarkozy a rassemblé son camp. Je crois plutôt que la droite gaulliste et l'ex-UDF a rejoint le candidat populiste par dépit (et opportunisme), puisqu'il était le seul capable de les maintenir au pouvoir.
De même, le jour où La Gauche se trouvera enfin un(e) candidat(e) aussi PROVIDENTIEL(LE) que Sarkozy, elle arrêtera de faire la fine bouche. Et étrangement, les électeurs d'extrême-gauche et de centre-gauche se trouveront des tas de points communs...
Thierry
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Anonyme, at 11:50 AM
Merci à toutes et à tous pour vos commentaires de ce jour, avec lesquels je suis en phase (bon, Margo, c'est autre chose...).
Je ne vous en dis pas plus pour ce soir, ma journée a été prise par plusieurs rendez-vous. Vraiment, ça sent la rentrée, ce qui signifie que le blog sera moins abondamment alimenté que cet été. Je vais m'efforcer cependant de garder le rythme d'au moins un article par jour. Ce n'est pas l'actualité à commenter qui fera défaut, mais mon temps disponible.
Une dernière chose: un ami facétieux me demande si les commentaires signés VAL proviennent de Philippe VAL, dont les lecteurs savent toute l'estime que je lui porte. Eh bien non, ce n'est pas lui. Mais continuez à lire quand même...
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Emmanuel Mousset, at 10:38 PM
C'est normal, je suis en avance... ;-)
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jpbb, at 10:06 AM
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