La fin du capital.
Bonsoir à toutes et à tous.
J'exposais hier, en citant Jacques Attali, la théorie de la plus-value chez Marx. Je terminerai ce soir les extraits de son ouvrage en évoquant la théorie découlant de la précédente, et tout aussi complexe et discutable: la baisse tendancielle du taux de profit. Pour le dire autrement, la création de la plus-value, à la base de l'exploitation des salariés, va épuiser l'économie capitaliste et la conduire à sa perte. Voilà les explications que donne Attali (il faut un peu s'accrocher...), aux pages 353 et 354 de son ouvrage:
"Du fait de la concurrence, les entreprises utilisent de plus en plus de capital, sans dégager proportionnellement plus de profit, ce qui veut dire que le rapport entre la quantité de capital et la quantité de travail utilisées dans la production, la "composition organique du travail", augmente, entraîne mécaniquement une baisse du "taux de profit". Il devient alors économiquement impossible d'assurer aux propriétaires du capital la plus-value qu'ils peuvent politiquement exiger. C'est la crise."
Attali souligne alors une limite de cette pensée:
"La vérification empirique de sa théorie est impossible, car elle supposerait de pouvoir mesurer la valeur-travail, la plus-value et la composition organique du capital. Or ces grandeurs se mesurent, selon lui, en durées de travail, qui ne sont ni égales ni proportionnelles aux prix de ces biens, en raison des monopoles et de tout ce qui fausse la concurrence. Le profit n'est donc pas identique à la plus-value; la composition organique du travail n'est pas non plus égale à la rentabilité du capital, et le salaire n'est pas égal à la valeur d'échange de la force de travail."
Bon, il faut jouer avec les concepts, ce n'est pas évident. Marx, conscient de cette limite, va tenter en vain d'y remédier:
"Pour tenter de mesurer cet écart entre prix du marché et valeur d'échange, il griffonne des équations et imagine deux grandeurs intermédiaires entre la valeur d'échange d'un bien et son prix de marché: sa "valeur sociale" et son "prix de production". Il s'aperçoit alors que le "prix de production" n'est pas proportionnel à la "valeur sociale", et que les biens produits dans les industries utilisant le plus de capital ont un prix de production plus élevé que leur valeur sociale. De surcroit, il constate que les prix du marché diffèrent des prix de production parce que le marché n'est pas en concurrence parfaite. Il n'y a donc jamais,il ne peut y avoir proportionnalité entre le prix de marché d'un bien et sa valeur-travail. Et les prix, seules grandeurs mesurables, restent donc sans relation directe avec les valeurs-travail, seules grandeurs obéissant aux lois économiques qu'énonce Marx."
Je vous laisse digérer tout ça et je retiens très sommairement trois réflexions:
1- Le marxisme n'est pas le romantisme révolutionnaire à quoi on le réduit trop souvent. Qu'on l'approuve ou le conteste, c'est une analyse économique d'un système de production.
2- La contradiction de ce système, c'est l'écart entre le prix d'un produit et le coût de sa production.
3- Le capitalisme, aussi formidable soit-il, ne trouve pas l'équilibre, la parfaite adéquation entre ses moyens et ses fins. Il ne peut pas se maintenir en l'état, il est voué à se transformer.
Ne peut-on pas s'accorder là-dessus?
Bonnse soirée.
J'exposais hier, en citant Jacques Attali, la théorie de la plus-value chez Marx. Je terminerai ce soir les extraits de son ouvrage en évoquant la théorie découlant de la précédente, et tout aussi complexe et discutable: la baisse tendancielle du taux de profit. Pour le dire autrement, la création de la plus-value, à la base de l'exploitation des salariés, va épuiser l'économie capitaliste et la conduire à sa perte. Voilà les explications que donne Attali (il faut un peu s'accrocher...), aux pages 353 et 354 de son ouvrage:
"Du fait de la concurrence, les entreprises utilisent de plus en plus de capital, sans dégager proportionnellement plus de profit, ce qui veut dire que le rapport entre la quantité de capital et la quantité de travail utilisées dans la production, la "composition organique du travail", augmente, entraîne mécaniquement une baisse du "taux de profit". Il devient alors économiquement impossible d'assurer aux propriétaires du capital la plus-value qu'ils peuvent politiquement exiger. C'est la crise."
Attali souligne alors une limite de cette pensée:
"La vérification empirique de sa théorie est impossible, car elle supposerait de pouvoir mesurer la valeur-travail, la plus-value et la composition organique du capital. Or ces grandeurs se mesurent, selon lui, en durées de travail, qui ne sont ni égales ni proportionnelles aux prix de ces biens, en raison des monopoles et de tout ce qui fausse la concurrence. Le profit n'est donc pas identique à la plus-value; la composition organique du travail n'est pas non plus égale à la rentabilité du capital, et le salaire n'est pas égal à la valeur d'échange de la force de travail."
Bon, il faut jouer avec les concepts, ce n'est pas évident. Marx, conscient de cette limite, va tenter en vain d'y remédier:
"Pour tenter de mesurer cet écart entre prix du marché et valeur d'échange, il griffonne des équations et imagine deux grandeurs intermédiaires entre la valeur d'échange d'un bien et son prix de marché: sa "valeur sociale" et son "prix de production". Il s'aperçoit alors que le "prix de production" n'est pas proportionnel à la "valeur sociale", et que les biens produits dans les industries utilisant le plus de capital ont un prix de production plus élevé que leur valeur sociale. De surcroit, il constate que les prix du marché diffèrent des prix de production parce que le marché n'est pas en concurrence parfaite. Il n'y a donc jamais,il ne peut y avoir proportionnalité entre le prix de marché d'un bien et sa valeur-travail. Et les prix, seules grandeurs mesurables, restent donc sans relation directe avec les valeurs-travail, seules grandeurs obéissant aux lois économiques qu'énonce Marx."
Je vous laisse digérer tout ça et je retiens très sommairement trois réflexions:
1- Le marxisme n'est pas le romantisme révolutionnaire à quoi on le réduit trop souvent. Qu'on l'approuve ou le conteste, c'est une analyse économique d'un système de production.
2- La contradiction de ce système, c'est l'écart entre le prix d'un produit et le coût de sa production.
3- Le capitalisme, aussi formidable soit-il, ne trouve pas l'équilibre, la parfaite adéquation entre ses moyens et ses fins. Il ne peut pas se maintenir en l'état, il est voué à se transformer.
Ne peut-on pas s'accorder là-dessus?
Bonnse soirée.
4 Comments:
Je m'accroche mais je m'attends au pire...
Une suite d'affirmation données de façons péremptoires:
A implique B qui entraîne C à cause de E ce qui confirme A.
Je connais une entreprise qui ne dégage pas suffisamment de bénéfices bien qu'employant du personnel et le payant au tarif syndical. Les employés font de la présence en attendant le client...
1 - Ce cas de figure n'est pas pris en compte par la théorie de Marx. Or un seul contre exemple suffit pour invalider une théorie scientifique. Alors soit la théorie de Marx n'est pas scientifique, vraisemblablement, soit en plus elle constitue une analyse économique fausse.
2 – Si on supprime le bénéfice, pourquoi travailler ?
3 – Pour se lever le matin et aller au turbin, il faut une motivation.
Le salaire, le bénéfice escompté pour l'investisseur l'est.
By jpbb, at 9:32 PM
Si vous regardez Apple qui après avoir vendu des iMacs et des iPods viens de s'introduire sur un marché très concurrentiel, celui de la téléphonie mobile, secteur très concurrentiel avec un produit particulièrement innovant, l'iPhone. La marge dégagée est de 55 %
http://www.silicon.fr/fr/silicon/news/2007/07/04/succ-s-marge-de-l-iphone
Pour vous montrer la tête du prolétariat utilisé pour les fabriquer:
http://www.logicielmac.com/news3658/Vendredi__technologie.html
C'est la lutte finale...
Et pour finir, bientôt dans votre hôpital les nouvelles infirmières à temps plein:
http://www.logicielmac.com/news3697/Vendredi__technologie.html
Marx manquait cruellement d'imagination tout simplement, il ne savait pas que l'innovation permet au capitalisme de poursuivre sa route d'une façon exponentielle, créant toujours plus de richesses, et donc en conclusion l'innovation permet d'éloigner la crise. Désolé Karl...
By jpbb, at 9:56 PM
J'ai parfois à suivre le raisonnement de JPB car il n'a pas vraiment les mêmes valeurs que moi (et ce n'est pas Bordeaux Chesnel!!). Je ne suis pas l'homme d'un livre et je ne me retrouve pas plus dans Marx que dans Jésus, pour parler de deux socialistes du passé! Ma conception de la richesse n'est pas une affaire de fortune, ni d'argent. L'innovation selon JPB est de nature à lutter contre la crise (oui mais laquelle!!) en créant des richesses de manière exponentielle. Mais qui profite de ces richesses ?
- l'argent (les bénéfices, la plus values, les dividendes ou tout ce qu'on voudra )va aux dirigeants et bien peu aux salariés sans qui, pourtant, cette richesse n'existerait pas!
- la production n'est là que pour reprendre l'argent qu'a gagné le salarié à la produire!
Pour moi la richesse c'est être en bonne santé, avoir un environnement sain et naturel, un toit pour me réchauffer et dormir, une famille que je peux nourrir et protéger. Je veux bien travailler, et il faut travailler, mais j'exige que les bénéfices que mon travail engendre servent à créer une service de santé efficace, un monde écologique dans lequel mes enfants et petits enfants.... seront protégés, un service du logement pour tous, de la nourriture saine... Taxons donc tous les bénéfices, ils sont improductifs et ne servent qu'à engraisser quelques uns ! Peut-on imaginer que les seuls bénéfices de l'industrie pétrolière suffisent à combler le trou de la sécurité sociale, les bénéfices de Bouyghes, d'Eiffage et autres suffisent à créer les logements manquants!... Certes il faut laisser aux nantis ce qu'il faut pour les inciter à innover, à créer de l'emploi mais il est scandaleux qu'un dirigeant gagne en un an plus qu'en une vie d'un de ses salariés smicards qu'a t il fait pour mériter cela! Rien, il a eu l'opportunité!. Il n'est pas plus intelligent que moi (j'ai un bac +5), ni plus courageux que moi (j'effectue deux emplois à temps plein pour avoir assez pour subsister et encore, sans compter le travail de restauration de ma maison et de mobiliers je n'ai pas les moyens d'utiliser les services de professionnels, sans compter aussi le jardin et l'élevage de quelques animaux qui me donnent viande et oeufs), ni même plus innovateur (dans sa grande majorité!)!!!!
MD
By md, at 8:25 PM
MD, c'est la crise dont parle Marx « ...la plus-value qu'ils peuvent politiquement exiger. C'est la crise." » qui fait partie de la phrase cité par Attali dans son livre page 353 et 354 et que commente notre ami Emmanuel Mousset. C'est toujours en référence à ses propos que je répond, en général point par point, bien que cela puisse déraper d'une façon incontrôlable. Communiquer, c'est aussi un jeu. :-)
Emmanuel Mousset accorde du crédit à la pensée de Marx par une approche disons littéraire et philosophique qu'il emploie en économie politique. Malheureusement à mon goût, un prof de philo n'a pas dans son cursus professionnel dirigé une entreprise employant du personnel en tant que patron. Je considère la pensée de Marx comme une pure invention poétique et je mets en relief la vacuité de sa consistance. Le drame, c'est qu'elle a servie de modèle à gauche, pour des hommes de bonne volonté, révoltés par l'injustice, mais qui les a conduits fatalement à l'échec. Il est temps pour le PS de faire un vrai Bad Godesberg et de virer Marx et tout son bazar de pacotille. Cela obligera à faire un nouveau parti social démocrate progressiste en refoulant tous les infiltrés marxistes qui pourront aller à la LCR.
La richesse produite (les biens de consommations), c'est pour les hommes, car c'est l'humain au la finalité de ce que produit les entreprises. Quand au bénéfice, c'est l'entreprise qui les fait et qui les répartit. Et c'est sur la répartition que peut se faire le clivage. Soit on tends à donner beaucoup au salariés et peu au patron, et l'on penche à gauche, soit on pense que le patron doit se servir largement et laisser les miettes aux salariés et l'on vote à droite.
Avoir un « environnement sain et naturel, un toit pour me réchauffer et dormir, une famille que je peux nourrir et protéger » fait partie du cadre idéal dans lequel et pour lequel on doit exercer la politique afin de le conserver et de l'améliorer pour plus de bien être à laquelle nous avons tous droit, patrons, salariés, fonctionnaires, retraitée, hommes, femmes, animaux, nature...
Les bénéfices finissent bien dans la poche des individus et sont taxés au final par l'impôt sur le revenu. Mais une fois que l'on a défini le mode de taxation, pour disposer de plus d'argent pour les programmes sociaux par exemple, il faut augmenter la quantité de bénéfices. Donc avoir plus d'entreprises vendant des produits innovants, car les vieux coucous, personne n'en achète...
C'est là que le « Nouveau Parti Socialiste » avec la devise « + et mieux » se propose d'améliorer le bénéfice, le + afin d'éradiquer la pauvreté, et « mieux » qui constitue le respect du cadre écologique.
Les salaires sont fonction des performances que les entreprises atteignent. Si quelqu'un veut gagner beaucoup, qu'il s'arrange pour créer une entreprise qui dégage beaucoup de bénéfices (dans le respect des normes environnementales et éthiques bien évidement).
Il faut permettre à des pauvres de créer des entreprises vendant des produits innovants. Là est la justice sociale réelle. Cela demande des capitaux, et seul l'État peut les fournir. Dans le cadre de la mondialisation pour avoir dès le départ la taille nécessaire et un marché suffisant, c'est l'Europe qui constitue la référence.
By jpbb, at 10:25 AM
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