Une rencontre amicale.
Bonjour à toutes et à tous.
J'ai rencontré hier une amie, qui voulait discuter politique. Son esprit est vif, sa volonté forte, son enthousiasme très grand. Elle a une envie: "agir". Notre discussion part dans un peu tous les sens. Je me rends compte combien il est difficile d'expliquer la politique à quelqu'un qui n'en a qu'une vision externe, qui n'a jamais vécu, comme moi, de l'intérieur d'un parti, la politique. Comment expliquer le PS, ses tendances, son histoire, ses règles, ses comportements, sa culture, en une heure de temps! J'invite toujours à la prudence, à la patience, à la réflexion personnelle, à quelques lectures de base. J'ai tellement vu de nouveaux adhérents quitter le parti... au bout de six mois!
J'ai aussi une crainte: voir des qualités, curiosité, fraîcheur, disponibilité, gâchées, manipulées et finalement découragées. La politique, au PS ou ailleurs, est un monde à part, noble et terrible, où les échanges intellectuels ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux, où les rapports humains n'ont pas la richesse qu'on pourrait attendre. Il y a une formule du moraliste Chamfort, au XVIIIème siècle, qui vaut encore aujourd'hui et dont on comprend toute la vérité en politique: "dans chaque ami, il y a la moitié d'un traître". Je n'exagère pas et ne sombre pas dans le pessimisme. Ce n'est qu'un banal et triste constat. La politique favorise les réflexes courtisans, les allégeances personnelles, les ambitions médiocres, les querelles mesquines. Comme dans la vie? Oui, mais pire que dans la vie, parce que la quête d'un bout de pouvoir, d'une place quelque part, d'un titre souvent dérisoire, tout cela renforce des sentiments bas, des attitudes médiocres.
Ne croyez pas que je baisse les bras, c'est tout le contraire! La politique est la plus belle chose au monde: se battre pour des convictions, essayer d'être utile aux autres, s'ouvrir à des problèmes souvent passionnants, rencontrer des personnes très différentes de soi, être persévérant, ambitieux au bon sens du terme, tout cela est formidable, et je crois qu'hier, avec mon amie, je n'ai pas assez insisté sur cette dimension-là. J'aurais bien du mal à renoncer à l'activité politique, qui pourtant, là où je suis, dans la situation qui est la mienne, est difficile, ingrate et même désespérante. Mais pas une seconde je ne suis désespéré! Peut-être parce que la politique, c'est la vie (mais ma vie ne se réduit pas à la politique, heureusement!).
Bonne matinée.
J'ai rencontré hier une amie, qui voulait discuter politique. Son esprit est vif, sa volonté forte, son enthousiasme très grand. Elle a une envie: "agir". Notre discussion part dans un peu tous les sens. Je me rends compte combien il est difficile d'expliquer la politique à quelqu'un qui n'en a qu'une vision externe, qui n'a jamais vécu, comme moi, de l'intérieur d'un parti, la politique. Comment expliquer le PS, ses tendances, son histoire, ses règles, ses comportements, sa culture, en une heure de temps! J'invite toujours à la prudence, à la patience, à la réflexion personnelle, à quelques lectures de base. J'ai tellement vu de nouveaux adhérents quitter le parti... au bout de six mois!
J'ai aussi une crainte: voir des qualités, curiosité, fraîcheur, disponibilité, gâchées, manipulées et finalement découragées. La politique, au PS ou ailleurs, est un monde à part, noble et terrible, où les échanges intellectuels ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux, où les rapports humains n'ont pas la richesse qu'on pourrait attendre. Il y a une formule du moraliste Chamfort, au XVIIIème siècle, qui vaut encore aujourd'hui et dont on comprend toute la vérité en politique: "dans chaque ami, il y a la moitié d'un traître". Je n'exagère pas et ne sombre pas dans le pessimisme. Ce n'est qu'un banal et triste constat. La politique favorise les réflexes courtisans, les allégeances personnelles, les ambitions médiocres, les querelles mesquines. Comme dans la vie? Oui, mais pire que dans la vie, parce que la quête d'un bout de pouvoir, d'une place quelque part, d'un titre souvent dérisoire, tout cela renforce des sentiments bas, des attitudes médiocres.
Ne croyez pas que je baisse les bras, c'est tout le contraire! La politique est la plus belle chose au monde: se battre pour des convictions, essayer d'être utile aux autres, s'ouvrir à des problèmes souvent passionnants, rencontrer des personnes très différentes de soi, être persévérant, ambitieux au bon sens du terme, tout cela est formidable, et je crois qu'hier, avec mon amie, je n'ai pas assez insisté sur cette dimension-là. J'aurais bien du mal à renoncer à l'activité politique, qui pourtant, là où je suis, dans la situation qui est la mienne, est difficile, ingrate et même désespérante. Mais pas une seconde je ne suis désespéré! Peut-être parce que la politique, c'est la vie (mais ma vie ne se réduit pas à la politique, heureusement!).
Bonne matinée.
5 Comments:
ma réflexion personnelle sur la politique est différente. "agir" ou " réagir" sont des réflexes humains comme retirer sa main d'une bougie si elle nous brule. les événements actuels: envolée de l'hyper actif et apathie de l'opposition ne sont pas arrivées comme un cheveu sur la soupe . il s'agit tout simplement du résultat d'une mort annoncée précédée d'une longue angonie depuis 1988. certes il y a le marxisme, le gaullisme voire le fachisme mais les politiques ont occulté le darwinisme social. les sociologues et les psychologues ont révélé ce phénomène mais considérés comme des sciences humaines mineures et de " gentils penseurs ", on ne les a pas pris au sérieux, un peu comme les 1ers écolos.
il ne faut pas que la " refondation " soit un sursaut de gloire mais une action constructive.
Je crois qu'il faudrait dans un premier temps travailler sur le fond : travailler l'humanisme, apprendre à dire nous et non je, respecter et écouter les autres, transmettre nos connaissances aussi humbles soient-elles, ne pas considérer l'entraide comme de la faiblesse. puis la théorie : analyses, bilans, constats et résultats . et enfin proposer, s'exposer et assumer : économie, social et projets .
il n'est jamais trop tard pour bien faire... VAL
By Anonyme, at 9:23 AM
Là encore je me sens plus proche du raisonnement de VAL que de celui d'Emmanuel. L'avenir ne peut passer que par un travail approfondi sur le fond. Il faut aussi gommer la forme actuelle du PS.Il faut remplacer le "j'agis et je pense pour moi" par "nous pensons et agissons pour vous".
MD
By md, at 9:48 AM
Les points de vues de chacun ne sont pas inconciliables, tout dépend duquel on se place pour analyser la chose.
By jpbb, at 9:56 AM
cher md. j'ai rajouté 1 commentaire sur l'article impôt plancher. je pense avoir une vision objective de l'impact de cet impôt. plusieurs sites net en parlent. val
By Anonyme, at 9:59 AM
Je ne vois pas très bien en quoi les positions sont contradictoires. Tout le monde est d'accord qu'il faut aller vers une réflexion de fond pour rénover la politique, chacun le dit avec son style, son histoire.
By Emmanuel Mousset, at 11:43 AM
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