Morceaux choisis.

Je reprends mes commentaires sur le livre de Luc Ferry, "Familles je vous aime", dont ce passage (pp160-163) et quelques autres qui montrent que cet homme de centre droit a une sensibilité politique qui s'oppose au libéralisme et même à plusieurs aspects de la politique gouvernementale actuelle:

"Rappelons qu'il y a en France aujourd'hui, selon les derniers chiffres publiés par l'INSEE en novembre 2006, 6,9 millions de personnes qui vivent avec moins de 788 euros par mois- dont 1,2 millions de Rmistes (le RMI "s'élève", si l'on peut dire, pour une personne seule, à 418 euros, et le minimum vieillesse à 588 euros mensuels). Ajoutons qu'un peu plus de 2,5 millions de personnes sont payées sur la base du SMIC- dont presque tous ceux qui ne le touchent pas ou ne le payent pas ignorent qu'il se situe, au moment où j'écris ces lignes, à 986 euros net. Disons le clairement: avec de tels revenus, il est à peu près impossible de se loger et de vivre dans une grande ville, impossible a fortiori d'assurer un avenir universitaire à ses enfants. Ajoutez même 10%, 20%, voire 30% à ces 986 euros- ce qui représente le salaire d'environ 8 millions de travailleurs (qui sont donc entre le SMIC et le SMIC+30%), et vous mesurez combien la situation d'un nombre considérable de nos concitoyens est précaire..."

En quelques lignes, quelqu'un qui ne s'appelle pas Besancenot, un homme de droite, expose les chiffres déterminants de la misère sociale en France, pays économiquement riche.

Autre point sur lequel je me retrouve avec Ferry, lors que Sarkozy n'était pas fervent, c'est la Constitution européenne:

"Le texte proposait plusieurs remèdes, entre autres une mesure qui peut sembler technique, mais dont les effets étaient potentiellement considérables: elle consistait à faire passer environ 35 domaines de compétences partagées de l'unanimité à la majorité qualifiée. Mine de rien, cela changeait beaucoup de choses". (p.169)

L'argument est en eefet décisif, tout comme celui en faveur de l'intégration de la Turquie (que refuse Sarkozy):

"Le rejet de la Turquie par une majorité de nos politiques n'est pas seulement une erreur, mais une faute dont les conséquences seront désastreuses pour les générations futures. La question qui a dominé le débat français- la Turquie est-elle, oui ou non?- européenne était aussi absurde qu'indécidable, car mal posée (...). La seule interrogation qui vaille est de savoir si l'Union européenne, qui, encore une fois, n'est pas l'Europe, a politiquement intérêt ou pas à ce que 70 millions de Turcs soient accueillis en son sein pour être arrimés à la démocratie ou au contraire rejetés par notre faute vers d'autres aventures" (pp. 171-172).

Je ne saurais mieux dire... La dette publique fait aussi partie des préoccupations que je partage avec Ferry, qui nous rappelle son incroyable montants négatifs, 2000 milliards d'euros si l'on compte les pensions, soit 17000 euros par personne!!! (p.175)

Il me reste deux extraits à vous soumettre, dont un très éclairant sur les postes dans l'Education nationale, mais ce sera pour plus tard.


Bon après-midi.