Une question de dignité.
Bonsoir à toutes et à tous.
J'ai une grosse colère contre Nicolas Sarkozy (une de plus, mais cette fois inattendue). Le chef de l'Etat, à nouveau, ne maîtrise pas son langage ou... le maîtrise trop. Devant des agriculteurs, il a reparlé des régimes spéciaux et de leur suppression (à laquelle je suis favorable), mais pour les qualifier d' "indigne". Cet adjectif est inacceptable et scandaleux. Ce qui est "indigne", c'est sa politique d'exonérations fiscales en faveur des plus riches et son injustice flagrante. Les régimes spéciaux de retraite n'ont rien d' "indigne" ni même d'injuste. Ils sont le produit de luttes sociales à un moment donné de notre histoire. Ceux qui en bénéficient sont les héritiers de cette histoire, et pas des "privilégiés", comme le clame la droite. Les vrais privilégiés sont les bénéficiaires et les soutiens de la politique de Sarkozy.
De plus, les régimes spéciaux ne sont pas responsables du déficit des caisses de retraite. C'est toute une société qui est en cause, car son évolution aboutit, et c'est heureux, à un plus grand nombre de retraités pour un moins grand nombre de cotisants. Ce qu'il faut, politiquement, c'est apporter des solutions équitables à ce problème de civilisation, et non pas stigmatiser une partie de la population (celle qui relève des régimes spéciaux) contre une autre (les agriculteurs qui ont une petite retraite ou pas du tout de retraite). Ce qui est scandaleux chez Sarkozy, c'est qu'il divise au lieu de rassembler, alors qu'un président a une fonction d'unité nationale.
Ce que je reproche aux régimes spéciaux de retraite, ce n'est pas d'être indignes ou injustes, je viens d'expliquer qu'ils ne le sont pas, mais c'est d'être dépassés. Ils correspondent à des conditions sociales qui ont beaucoup changé, dont le traitement "spécial" en matière de retraite ne se justifie plus aujourd'hui. Les syndicats ont raison de les défendre mordicus, c'est leur job de se battre pour des intérêts professionnels nécessairement particuliers. Mais un responsable politique vise l'intérêt général, qui nous dicte de faire notre possible, dans un esprit de justice, pour conforter l'ensemble des retraites. Mais cette suppression des régimes spéciaux ne peut pas être "sèche", sans contrepartie. Elle doit aller de paire avec un gain, la consolidation du système de répartition, elle doit être négociée et non pas "bouclée", comme le laissait entendre Fillon dimanche. Il faudra notamment discuter sur quel régime on aligne les "spéciaux", le général (le montant de la retraite est calculé sur les 25 dernières années) ou celui des fonctionnaires ( sur les 6 derniers mois d'activité).
Un dernier mot à propos de mon cher parti, le PS. Sarkozy dira mardi prochain ce qu'il fera exactement. Il faudra ce même jour que le PS soit capable d'afficher une réponse claire, nette, précise et unanime. J'en doute fort mais je le souhaite beaucoup. Je veux bien que sur plusieurs points, le débat existe entre nous. Mais sur une question cruciale dont dépend lourdement l'avenir de nos concitoyens, la première formation de gauche, parti de gouvernement, ne peut pas et ne doit pas demeurer muette, inaudible ou divisée.
Bonne soirée.
J'ai une grosse colère contre Nicolas Sarkozy (une de plus, mais cette fois inattendue). Le chef de l'Etat, à nouveau, ne maîtrise pas son langage ou... le maîtrise trop. Devant des agriculteurs, il a reparlé des régimes spéciaux et de leur suppression (à laquelle je suis favorable), mais pour les qualifier d' "indigne". Cet adjectif est inacceptable et scandaleux. Ce qui est "indigne", c'est sa politique d'exonérations fiscales en faveur des plus riches et son injustice flagrante. Les régimes spéciaux de retraite n'ont rien d' "indigne" ni même d'injuste. Ils sont le produit de luttes sociales à un moment donné de notre histoire. Ceux qui en bénéficient sont les héritiers de cette histoire, et pas des "privilégiés", comme le clame la droite. Les vrais privilégiés sont les bénéficiaires et les soutiens de la politique de Sarkozy.
De plus, les régimes spéciaux ne sont pas responsables du déficit des caisses de retraite. C'est toute une société qui est en cause, car son évolution aboutit, et c'est heureux, à un plus grand nombre de retraités pour un moins grand nombre de cotisants. Ce qu'il faut, politiquement, c'est apporter des solutions équitables à ce problème de civilisation, et non pas stigmatiser une partie de la population (celle qui relève des régimes spéciaux) contre une autre (les agriculteurs qui ont une petite retraite ou pas du tout de retraite). Ce qui est scandaleux chez Sarkozy, c'est qu'il divise au lieu de rassembler, alors qu'un président a une fonction d'unité nationale.
Ce que je reproche aux régimes spéciaux de retraite, ce n'est pas d'être indignes ou injustes, je viens d'expliquer qu'ils ne le sont pas, mais c'est d'être dépassés. Ils correspondent à des conditions sociales qui ont beaucoup changé, dont le traitement "spécial" en matière de retraite ne se justifie plus aujourd'hui. Les syndicats ont raison de les défendre mordicus, c'est leur job de se battre pour des intérêts professionnels nécessairement particuliers. Mais un responsable politique vise l'intérêt général, qui nous dicte de faire notre possible, dans un esprit de justice, pour conforter l'ensemble des retraites. Mais cette suppression des régimes spéciaux ne peut pas être "sèche", sans contrepartie. Elle doit aller de paire avec un gain, la consolidation du système de répartition, elle doit être négociée et non pas "bouclée", comme le laissait entendre Fillon dimanche. Il faudra notamment discuter sur quel régime on aligne les "spéciaux", le général (le montant de la retraite est calculé sur les 25 dernières années) ou celui des fonctionnaires ( sur les 6 derniers mois d'activité).
Un dernier mot à propos de mon cher parti, le PS. Sarkozy dira mardi prochain ce qu'il fera exactement. Il faudra ce même jour que le PS soit capable d'afficher une réponse claire, nette, précise et unanime. J'en doute fort mais je le souhaite beaucoup. Je veux bien que sur plusieurs points, le débat existe entre nous. Mais sur une question cruciale dont dépend lourdement l'avenir de nos concitoyens, la première formation de gauche, parti de gouvernement, ne peut pas et ne doit pas demeurer muette, inaudible ou divisée.
Bonne soirée.
2 Comments:
Bonsoir,
quelques reflexions un peu décousues :
- tout à fait d'accord pour la suppression des régimes spéciaux y compris le régime particulier des fonctionnaires. Il faut tout mettre à plat et aligner le calcul sur les mêmes bases.
- concernant les agriculteurs ils ont bien souvent opté par choix ou par obligation professionnelle pour des acquisitions foncières et/ou patrimoniales (terres notamment pour développer leur entreprise) plutôt que cotiser plus. Néanmoins les revenus des biens acquis leur procurent un complément de retraite parfois non négligeable (cf mon travail de conseiller)
- rien n'empêche tout un chacun de se constituer un complément de retraite qui ne soit pas par répartition (hormis les bas revenus et la volonté de faire pour les autres, c'est une question de choix personnel et/ou de solidarité). Il existe tout ce qu'il faut sur le marché!
- une question : le système par répartition est-il la solution aux problèmes de retraite? Une solution mixte et encouragée par les services publics me semble personnellement souhaitable
- Sarkozy est un habitué des formules à l'emporte pièce et c'est choquant d'avoir un Président aussi peu courtois!C'est lui qui est indigne de diriger la France!! La presse étrangère s'en fait souvent l'écho et nos médias à la botte de Sarkozy sont curieusement(!) muets sur ce sujet.
- concernant ta conclusion,ton analyse des réactions du parti me semble très juste et tu as malheureusement raison sur la cacophonie qui risque d'en résulter. Quand on voit la fuite des certains de nos éminents "camarades" vers les sirènes du pouvoir, il y a de quoi s'inquièter!!
MD
By md, at 10:52 PM
Encore une fois, merci à MD pour ses réflexions complémentaires et expertes qui me conviennent tout à fait.
By Emmanuel Mousset, at 12:53 PM
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