L'Aisne avec DSK

25 novembre 2007

La dernière chance.

Je ne pourrai pas être présent demain à la réunion de la commission électorale qui viendra à Saint-Quentin (et qui prouve bien que le PS local traverse une crise, pour ceux qui en douteraient encore). Je le regrette vivement, j'avais bien sûr des choses à dire. Mais j'anime un débat dans le cadre de la journée internationale contre les violences conjuguales, à l'issue d'un spectacle au théâtre Jean Vilar. Pour le PS, ce sera la réunion de la dernière chance. Soit il y a entente et espoir de sortir de la crise, soit il y a entêtement, chacun restera sur ses positions et ce sera l'affrontement. Si j'étais demain présent, voilà ce sur quoi j'insisterai:

1- Le parti socialiste n'est pas la propriété d'un courant, quelles que soient la valeur et les qualités de ce courant. Il appartient à tous les socialistes, il représente tous les socialistes et c'est le fait majoritaire qui doit décider de ses choix et prises de position. Les courants sont une excellente chose quand ce sont des courants d'idées (c'est la raison d'être de ce blog) qui contribuent à fixer les orientations politiques du parti. A Saint-Quentin, dans le cadre d'une élection municipale, ce n'est pas le cas.
Qu'est-ce qui se passe alors? Simplement et minablement des responsables (le mot est inadapté) d'un courant, extérieurs à Saint-Quentin, qui encouragent un candidat pourtant minoritaire à tenir bon, à jouer la montre, la presse, les statuts et la fédération pour tenter de gagner au final quelques places de conseillers municipaux pour le courant.

2- Les statuts, qui font qu'un candidat est élu avec sa propre voix quand il est l'unique candidat (déjà, l'absurdité de la conséquence devrait faire réfléchir ceux qui ont une intelligence!), sont des garanties, des garde-fous, et rien d'autre. Une section socialiste n'a pas essentiellement une vie administrative mais une existence politique, faite de choix politiques. J'ajouterai qu'elle a aussi une dimension fraternelle, qui n'empêche pas de dire ce qu'on pense, et rudement quand il le faut.
Mais le dialogue, la concertation, la volonté de s'entendre (au sens de s'écouter et de solutionner les inévitables différents) doivent être supérieurs à la règle administrative (qui bien sûr doit être respectée et appliquée quand le dialogue échoue et que les différents demeurent). Le recours aux statuts, c'est l'unique argument des faibles, de ceux qui n'ont plus rien de politique à dire, mais seulement à défendre les places qu'ils occupent.
Et cette position purement administrative, souvent défendue par certains camarades eux-mêmes longtemps appointés par le parti dans des tâches administratives (il y a une logique dans cet état d'esprit), se retourne toujours contre ceux qui l'utilisent, tel un effet boomerang. En février, en vertu des statuts, la liste proposée au vote de la section par le candidat minoritaire sera inévitablement rejetée. C'est comme ça, ce sont les statuts! (vous voyez, moi aussi, je peux entrer dans cette logique idiote, non politique, mais cette fois à mon profit).

3- Ces choses étant dites, il faut en revenir à la politique, à l'intérêt du parti socialiste, à Saint-Quentin et aux saint-quentinois qui espèrent en la gauche, qui attendent d'elle qu'elle surmonte ses divisions et s'unisse. Je ne vois qu'un moyen, et c'est là dessus que je finirai et insisterai: le dialogue sans préalable, sans condition. Si vous arrivez autour de la table en disant, comme le fait le candidat minoritaire: on cause, mais moi je continue, je ne change rien, ralliez-vous à moi qui ait obtenu 100% des voix! Non, ce n'est pas sérieux. Ou alors, c'est qu'on veut profiter de la situation pour occuper des places et ne pas les lâcher, comme je le craignais précédemment.

Qui l'emportera demain soir? L'intérêt du parti ou l'intérêt de boutique, le dialogue ou l'entêtement, l'intelligence ou l'aveuglement? On verra. La politique et la vie m'ont appris qu'il ne fallait pas trop se faire d'illusions, que les êtres humains, pour le meilleur ou pour le pire, persévèrent dans ce qu'ils sont, mais aussi qu'il pouvait y avoir d'agréables surprises, des retournements inattendus, de petits miracles. Alors, pourquoi pas demain?


Bonne nuit, et faisons de beaux rêves.