L'Aisne avec DSK

27 novembre 2007

Politique et culture.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je suis allé hier soir à Tergnier, juste cinq minutes, vite fait, entre mes cours et une animation-débat, dans un coin un peu glauque de la gare , pour rencontrer la présidente de la commission électorale (je vous ai dit hier que je ne pouvais pas assister à la réunion du soir). J'ai voulu quand même marquer le coup, donner une dernière fois mon point de vue, sans illusion, mais en faisant tout mon possible.

J'ai répété ce que vous savez par coeur, vous qui lisez ce blog, ma volonté de rassembler tous les socialistes, l'impérieux devoir de rechercher une candidature unanime, la nécessité d'échapper localement à la funeste division des courants, la pratique du dialogue pour faire émerger cette candidature unanime, mon renoncement quand j'ai senti et su que toute la section n'était pas prête à me suivre, la ferme condamnation d'une candidature de dernière minute encouragée par un courant, mon dépit de voir le candidat rejeté par la majorité et malgré tout se maintenir, mon souhait de voir un dialogue sans préalable ni condition s'instaurer entre tous. Voilà.

Que s'est-il passé hier, je n'en sais rien, je n'ai pas eu d'échos. J'étais loin de tout cela, de ce qui m'apparaît de plus en plus comme un combat entre pistolets à eau et boulettes de papier. J'animais, au théâtre Jean Vilar, un débat dans le cadre de la Journée internationale contre les violences conjuguales. Une pièce a précédé, mettant en scène quelques cas les plus fréquents de violences faites aux femmes. Nous étions 200 dans la salle. C'est beaucoup, quand on sait les difficultés qu'on peut avoir à faire sortir les gens de chez eux pour une soirée militante. Comme quoi le problème est réel, et très sensible. Les échanges ont été bons et ont faits, je crois, un peu avancer la cause de celles et ceux qui dénoncent la violence faite aux femmes.

En sortant de cette soirée, des pensées me sont venues à l'esprit, et des questions: où ai-je été ce soir le plus utile? Devant la commission électorale de mon parti ou devant ces 200 personnes en quête de réponses à leurs questions, animées par une volonté qui rejoint les combats de la gauche? Je le sais, c'est la deuxième alternative qui est la vraie. A Saint-Quentin, ailleurs aussi peut-être, le combat "culturel", le combat pour les idées et les valeurs de gauche est plus important que tout, plus important que le combat strictement politique, lorsque celui-ci se réduit à se demander combien de places tel courant va obtenir sur la liste aux élections municipales. Plus exactement, le choix n'est pas entre l'action culturelle et l'action politique, mais de montrer et de prouver que l'action culturelle prépare les victoires politiques.


Bonne nuit.

4 Comments:

  • les aléas de la politique me rappellent cette phrase: " ceux qui perdent CHERCHENT des excuses, ceux qui gagnent TROUVENT des moyens". VAL

    By Anonymous Anonyme, at 11:43 AM  

  • D'accord avec cette formule de VAL. J'ajouterai qu'en politique, il est interdit de perdre, plus qu'ailleurs. Car la défaite n'est pas un échec, c'est pire, c'est un désavoeu, c'est que la population ne veut pas de vous.

    Et pire que la défaite (car faire de la politique, c'est aussi savoir perdre), il y a la négation de la défaite, la transformation de celle-ci en quasi victoire. Je les vois déjà venir, je crois déjà les entendre parce qu'ils se répètent, ceux qui vont nous amener quelques points plus haut qu'aux précédentes municipales, quelques conseillers municipaux en plus pour la gauche, et qui seront tout contents, tout fiers d'avoir perdu mais d'avoir quand même un peu gagné.

    Car on trouve toujours des excuses à sa défaite, comme le dit VAL, mais on trouve toujours les moyens de transformer une défaite en victoire, quand on se contente de peu et qu'on est très satisfait de soi. J'espère bien sûr que l'adoption d'une autre liste que celle qui se prépare permetra d'échapper à cette logique de la défaite "honorable".

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:22 PM  

  • c'est 1 phrase qui m'inspire, je n'en suis pas l'auteur. rendons à césar!!!! VAL

    By Anonymous Anonyme, at 1:51 PM  

  • Comment ai-je pu confondre César et VAL?

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 4:24 PM  

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