Contradictions 2008.
Bonjour à toutes et à tous.
Fadel Amara, secrétaire d'Etat à la Ville, fait la "une" du Point, qui la présente comme la révélation de l'année. Pour ce qu'elle fait? Non, pour ce qu'elle dit et pour l'image qu'elle donne. Elle parle le Sarkozy comme personne au gouvernement. Ces messieurs et dames de droite ont frissonné de plaisir et de stupeur quand elle a évoqué, lors d'un conseil des ministres, la "glandouille" des banlieues, qui était le pendant plus soft de la "racaille". Son image, nous explique Le Point (et qu'elle explique elle-même"!), c'est celle d'une révolté. Rien que ça! Et sa révolte, elle consiste en quoi? A part taper sur les banlieues, s'en prendre au PS, dont elle assimile la direction aux habitants du XVIème arrondissement. On comprend pourquoi la droite jubile!
Mais Amara pousse la révolte plus loin: elle annonce qu'elle reste une femme de gauche et qu'elle ne votera pas Sarkozy en 2012. Ca, c'est de la révolte, et même de la bêtise! Car faire partie d'un gouvernement, s'inscrire dans une ligne politique, travailler à son succès et finalement voter pour quelque d'autre, comment vous appelez ça? J'ai le sentiment que la dame Amara a compris qu'elle venait de dire n'importe quoi, mais que cette-fois, à la différence des autres fois, la droite ne rigole pas et ne n'applaudit plus. Résultat: hier, la révoltée a baissé la tête, rangé son audace, châtié son vocabulaire et adopté la bonne vieille langue de bois, en brave petite marionnette qu'elle est: elle votera "pour ceux qui sont capables de faire des réformes". Et qui fait des réformes selon elle, à votre avis? Sarkozy est "en train de les faire". Tout le monde a compris. La révoltée est passée sous la moquette (de l'Elysée).
Autre contradiction de début d'année, qui porte à rire (comme quoi l'ambiance de réveillon n'est pas terminée ...), le communiqué du ministère de la Santé sur l'usage des téléphone portables pour les enfants. Papa Noël aurait-il dans sa hotte apporté aussi le cancer ou autre tumeur maligne que déclencheraient les petits appareils? Réponse du ministère: "Aucune preuve scientifique ne permet aujourd'hui de démontrer que l'utilisation des téléphones mobiles présente un risque notable pour la santé". Ouf, nous voilà rassurés, bonne année, bonne santé. Mais non! Car quelle est la conclusion du ministère: un appel à la prudence dans l'utilisation des portables. D'abord on vous rassure, ensuite on vous inquiéte.
Allez, une dernière petite contradiction. Je reçois une carte de voeux du Conseil régional de Picardie qui débute par cette formule: "La Culture élitiste certes, mais pour tous et partout (etc)". J'avoue ne pas bien comprendre. Si l'on opte pour une culture élitiste, c'est-à-dire réservée à une minorité, comment peut-on vouloir que cette même culture soit "pour tous"? Si on veut dire par cette étrange formule que les oeuvres culturelles, jadis à la portée de quelques uns, sont aujourd'hui disponibles pour tous, ce n'est plus du tout de l'élitisme. Une contradiction, c'est dire en même temps quelque chose et son contraire. J'ai le sentiment que notre société se complait dans les contradictions.
Bonne journée, avec ou sans contradiction!
Fadel Amara, secrétaire d'Etat à la Ville, fait la "une" du Point, qui la présente comme la révélation de l'année. Pour ce qu'elle fait? Non, pour ce qu'elle dit et pour l'image qu'elle donne. Elle parle le Sarkozy comme personne au gouvernement. Ces messieurs et dames de droite ont frissonné de plaisir et de stupeur quand elle a évoqué, lors d'un conseil des ministres, la "glandouille" des banlieues, qui était le pendant plus soft de la "racaille". Son image, nous explique Le Point (et qu'elle explique elle-même"!), c'est celle d'une révolté. Rien que ça! Et sa révolte, elle consiste en quoi? A part taper sur les banlieues, s'en prendre au PS, dont elle assimile la direction aux habitants du XVIème arrondissement. On comprend pourquoi la droite jubile!
Mais Amara pousse la révolte plus loin: elle annonce qu'elle reste une femme de gauche et qu'elle ne votera pas Sarkozy en 2012. Ca, c'est de la révolte, et même de la bêtise! Car faire partie d'un gouvernement, s'inscrire dans une ligne politique, travailler à son succès et finalement voter pour quelque d'autre, comment vous appelez ça? J'ai le sentiment que la dame Amara a compris qu'elle venait de dire n'importe quoi, mais que cette-fois, à la différence des autres fois, la droite ne rigole pas et ne n'applaudit plus. Résultat: hier, la révoltée a baissé la tête, rangé son audace, châtié son vocabulaire et adopté la bonne vieille langue de bois, en brave petite marionnette qu'elle est: elle votera "pour ceux qui sont capables de faire des réformes". Et qui fait des réformes selon elle, à votre avis? Sarkozy est "en train de les faire". Tout le monde a compris. La révoltée est passée sous la moquette (de l'Elysée).
Autre contradiction de début d'année, qui porte à rire (comme quoi l'ambiance de réveillon n'est pas terminée ...), le communiqué du ministère de la Santé sur l'usage des téléphone portables pour les enfants. Papa Noël aurait-il dans sa hotte apporté aussi le cancer ou autre tumeur maligne que déclencheraient les petits appareils? Réponse du ministère: "Aucune preuve scientifique ne permet aujourd'hui de démontrer que l'utilisation des téléphones mobiles présente un risque notable pour la santé". Ouf, nous voilà rassurés, bonne année, bonne santé. Mais non! Car quelle est la conclusion du ministère: un appel à la prudence dans l'utilisation des portables. D'abord on vous rassure, ensuite on vous inquiéte.
Allez, une dernière petite contradiction. Je reçois une carte de voeux du Conseil régional de Picardie qui débute par cette formule: "La Culture élitiste certes, mais pour tous et partout (etc)". J'avoue ne pas bien comprendre. Si l'on opte pour une culture élitiste, c'est-à-dire réservée à une minorité, comment peut-on vouloir que cette même culture soit "pour tous"? Si on veut dire par cette étrange formule que les oeuvres culturelles, jadis à la portée de quelques uns, sont aujourd'hui disponibles pour tous, ce n'est plus du tout de l'élitisme. Une contradiction, c'est dire en même temps quelque chose et son contraire. J'ai le sentiment que notre société se complait dans les contradictions.
Bonne journée, avec ou sans contradiction!
5 Comments:
Autre contradiction : Gauche et Parti Socialiste. (Certes, c'est un peu facile, mais comme je le pense...)
Cordialement.
By Anonyme, at 4:32 PM
Faux, facile, excessif et injuste: le PS doit être sévèrement critiqué, à tous les niveaux de son organisation, surtout à celui qui échappe généralement à toute critique, les sections (car trop facile aussi de s'en prendre à la direction nationale). De là à soutenir que le PS n'est pas à gauche, je crois que la contradiction ne serait recevable que pour l'ultra gauche, les anarchistes.
By Emmanuel Mousset, at 5:52 PM
Si élite veut dire ce qu'il y a de meilleur,vouloir le meilleur pour tous et partout ne cache aucune contradiction.Faut pas toujours chercher la petite bete.Sinon cela devient un procès d'intention.
By Anonyme, at 8:03 PM
Apparemment, le programme de Ségolène Royale n'a été lu que succintement. (Encore facile, mais comme je le pense...)
Cordialement.
By Anonyme, at 3:37 AM
Hervé, j'aime bien les petites bêtes ... Plus sérieusement: le terme "élitisme pour tous" m'a toujours paru étrange. Pourquoi inventer des formules qui prêtent à confusion? Tout cela relève de ce qu'on appelle le "politiquement correct" (un dictionnaire vient de sortir là dessus) et je crois que c'est l'une des tares de notre société: refuser d'appeler un chat un chat (là, c'est une grosse bête!).
By Emmanuel Mousset, at 11:34 AM
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