La commune de St Quentin.
Bonjour à toutes et à tous.
Je suis confronté à un problème: vos commentaires deviennent de plus en plus nombreux (je m'en réjouis), j'ai de plus en plus de mal à répondre à chacun, comme je m'y étais pourtant engagé (j'en suis désolé). A moins de passer mes journées devant l'écran! Mes activités associatives limitent le temps que j'ai à vous consacrer. Et je ne parle même pas de mon boulot! Bref, ne m'en veuillez pas, ne le prenez pas comme une dérobade ou une forme de "mépris" (là, je pense à mes lecteurs "psycho-affectifs", assez nombreux si j'en crois les commentaires). J'essairai de répondre à tous, mais je ne promets rien...
D'abord, je dois ce matin rectifier deux erreurs commises hier dans mon billet sur le protocole d'accord, au point n°2:
- Il fallait lire "non à la modification de la Constitution française", et pas "européenne", puisque celle-ci (hélas) n'existe pas (merci à JPB de me l'avoir signalé).
- La position du PS a d'abord été la liberté de participation de ses parlementaires au congrès de Versailles, mais elle a évolué: présence et abstention sur la modification de la Constitution.
Ensuite, je veux apporter une précision politique (là encore suggérée par JPB) sur la notion de "souveraineté de la commune", inscrite dans le protocole d'accord, qui n'a pas de sens juridique ou politique dans notre République: la "souveraineté" appartient au peuple, pas à une commune. D'où vient alors cette idée apparemment extravagante? De la tradition communarde telle que le Parti des Travailleurs la défend. Son modèle, c'est la Commune de Paris de 1871, c'est-à-dire la commune du communisme (qui deviendra le soviet avec Lénine) beaucoup plus que la commune de la République. La commune de Saint-Quentin ne peut pas être la Commune de Paris!
La commune, dans sa première formulation, est très ancienne puisqu'elle apparaît au XIème-XIIème siècles, avec la volonté de certaines villes d'échapper à l'emprise seigneuriale et de se doter d'un maire. A mes amis axonais, je rappelle que Laon et Soissons sont parmi les premières communes en France à s'émanciper de la féodalité! Mais l'administration municipale reste sous le contrôle de l'Intendant général jusqu'à la Révolution. Le décret du 31 octobre 1793 fait élire le conseil municipal au suffrage censitaire, le maire des grandes villes est nommé par l'Etat. La commune telle que nous la connaissons aujourd'hui date de la loi du 5 avril 1884: autonomie communale (et pas "souveraineté"!) et élection du maire par le conseil municipal.
La dernière date historique pour comprendre la commune en France, c'est le 2 mars 1982. Le gouvernement socialiste instaure le principe de la répartition des compétences entre les collectivités et l'Etat et les transferts de crédits qui l'accompagnent. C'est la fameuse "décentralisation", que combat le Parti des Travailleurs (en vertu du principe que la souveraineté ne se partage pas, ni entre la commune et l'Etat, ni entre communes, d'où sa condamnation de l'intercommunalité). La conception d'une "souveraineté communale" est donc propre à la tradition révolutionnaire, mélange de communalisme et d'étatisme, pas à la tradition républicaine.
Vous me direz: mais les électeurs se moquent de tout ça! Et qui connait les lambertistes? Désolé, je suis un militant politique, social-démocrate, qui se veut sérieux et qui prend au sérieux d'autres militants politiques, de la gauche révolutionnaire, qui sont eux aussi très sérieux et avec lesquels j'estime qu'un accord politique dans le cadre des élections municipales est impossible. Si cet accord n'était pas rejeté, si nous avions un membre du PT à nos côtés dans l'opposition, si celui-ci nous obligeait, en application du protocole d'accord, à rompre avec la communauté d'agglomération, nous, socialistes, aurions l'air de quoi? D'imbéciles!
La politique, ce ne sont pas de petits calculs précaires pour obtenir quelques petites places ou satisfaire une envie personnelle de devenir conseiller municipal. Ce sont des engagements sérieux, et c'est d'ailleurs ce que les électeurs attendent de nous. En ce début de campagne électorale, il est important de s'en souvenir et de ne pas jouer au cynique.
Bonne fin d'après-midi.
PS: Jean-Louis Cabanes, notre secrétaire de section, a bien voulu me signaler que l'hommage à Henri Arnould avait eu lieu le 11 novembre dernier, contrairement à ce que j'indiquais dans mon billet "Le déclin des rites". Merci à Jean-Louis, et n'hésitez pas à relever mes erreurs factuelles.
Je suis confronté à un problème: vos commentaires deviennent de plus en plus nombreux (je m'en réjouis), j'ai de plus en plus de mal à répondre à chacun, comme je m'y étais pourtant engagé (j'en suis désolé). A moins de passer mes journées devant l'écran! Mes activités associatives limitent le temps que j'ai à vous consacrer. Et je ne parle même pas de mon boulot! Bref, ne m'en veuillez pas, ne le prenez pas comme une dérobade ou une forme de "mépris" (là, je pense à mes lecteurs "psycho-affectifs", assez nombreux si j'en crois les commentaires). J'essairai de répondre à tous, mais je ne promets rien...
D'abord, je dois ce matin rectifier deux erreurs commises hier dans mon billet sur le protocole d'accord, au point n°2:
- Il fallait lire "non à la modification de la Constitution française", et pas "européenne", puisque celle-ci (hélas) n'existe pas (merci à JPB de me l'avoir signalé).
- La position du PS a d'abord été la liberté de participation de ses parlementaires au congrès de Versailles, mais elle a évolué: présence et abstention sur la modification de la Constitution.
Ensuite, je veux apporter une précision politique (là encore suggérée par JPB) sur la notion de "souveraineté de la commune", inscrite dans le protocole d'accord, qui n'a pas de sens juridique ou politique dans notre République: la "souveraineté" appartient au peuple, pas à une commune. D'où vient alors cette idée apparemment extravagante? De la tradition communarde telle que le Parti des Travailleurs la défend. Son modèle, c'est la Commune de Paris de 1871, c'est-à-dire la commune du communisme (qui deviendra le soviet avec Lénine) beaucoup plus que la commune de la République. La commune de Saint-Quentin ne peut pas être la Commune de Paris!
La commune, dans sa première formulation, est très ancienne puisqu'elle apparaît au XIème-XIIème siècles, avec la volonté de certaines villes d'échapper à l'emprise seigneuriale et de se doter d'un maire. A mes amis axonais, je rappelle que Laon et Soissons sont parmi les premières communes en France à s'émanciper de la féodalité! Mais l'administration municipale reste sous le contrôle de l'Intendant général jusqu'à la Révolution. Le décret du 31 octobre 1793 fait élire le conseil municipal au suffrage censitaire, le maire des grandes villes est nommé par l'Etat. La commune telle que nous la connaissons aujourd'hui date de la loi du 5 avril 1884: autonomie communale (et pas "souveraineté"!) et élection du maire par le conseil municipal.
La dernière date historique pour comprendre la commune en France, c'est le 2 mars 1982. Le gouvernement socialiste instaure le principe de la répartition des compétences entre les collectivités et l'Etat et les transferts de crédits qui l'accompagnent. C'est la fameuse "décentralisation", que combat le Parti des Travailleurs (en vertu du principe que la souveraineté ne se partage pas, ni entre la commune et l'Etat, ni entre communes, d'où sa condamnation de l'intercommunalité). La conception d'une "souveraineté communale" est donc propre à la tradition révolutionnaire, mélange de communalisme et d'étatisme, pas à la tradition républicaine.
Vous me direz: mais les électeurs se moquent de tout ça! Et qui connait les lambertistes? Désolé, je suis un militant politique, social-démocrate, qui se veut sérieux et qui prend au sérieux d'autres militants politiques, de la gauche révolutionnaire, qui sont eux aussi très sérieux et avec lesquels j'estime qu'un accord politique dans le cadre des élections municipales est impossible. Si cet accord n'était pas rejeté, si nous avions un membre du PT à nos côtés dans l'opposition, si celui-ci nous obligeait, en application du protocole d'accord, à rompre avec la communauté d'agglomération, nous, socialistes, aurions l'air de quoi? D'imbéciles!
La politique, ce ne sont pas de petits calculs précaires pour obtenir quelques petites places ou satisfaire une envie personnelle de devenir conseiller municipal. Ce sont des engagements sérieux, et c'est d'ailleurs ce que les électeurs attendent de nous. En ce début de campagne électorale, il est important de s'en souvenir et de ne pas jouer au cynique.
Bonne fin d'après-midi.
PS: Jean-Louis Cabanes, notre secrétaire de section, a bien voulu me signaler que l'hommage à Henri Arnould avait eu lieu le 11 novembre dernier, contrairement à ce que j'indiquais dans mon billet "Le déclin des rites". Merci à Jean-Louis, et n'hésitez pas à relever mes erreurs factuelles.
3 Comments:
Encore une erreur factuelle! Je voulais vous souhaiter une bonne fin de matinée, pas d'après-midi. Le temps passe vite devant l'ordinateur, mais tout de même ...
By Emmanuel Mousset, at 12:50 PM
Metz, la ville était une république dépendant du Saint Empire Germanique jusqu'en 1766, donc très proche de la République Française. Mais elle a assumé avec joie cette orientation. Nous ne sommes donc nous Lorrains français que depuis peu. Bien sûr, les guerres de 1870, 1914, 1945 nous ont placé au coeur de la problématique européenne. Ce n'est donc pas par hasard que Robert Schuman s'est retrouvé Père de l'Europe. Ce n'est pas non plus sans raison que je suis profondément Européen, tout en étant Français et Lorrain. Le siècle des Lumières a pour suite le nôtre. Comment gérer le monde face au réchauffement climatique, face aux dictatures, face à la misère. Seule la démocratie répond à ces contraintes. Nous avons besoin de créer un centre réel et physique pour tirer l'Europe vers l'excellence. Entre le petit et le grand, entre le Luxembourg et la France, nous devons le faire.
By jpbb, at 4:18 PM
La commune doit s'ouvrir sur le monde. C'est pourquoi aussi elle ne peut pas être "souveraine". Metz ou Saint-Quentin.
By Emmanuel Mousset, at 6:09 PM
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