L'Aisne avec DSK

15 mars 2008

La loi des séries.

Bonjour à toutes et à tous.

J'ai regardé hier soir sur M6 la nouvelle série américaine qui fait parler d'elle, Californication. Le gendre idéal de X-Files, façon Michel Drucker, est devenu un écrivain alcoolique et débauché. C'est bien fichu, vif, nerveux, inédit, les dialogues sont bons, c'est la psychologie distrayante d'une certaine classe moyenne californienne. Je serai sûrement devant mon poste samedi prochain.

Les séries télévisées, surtout américaines, sont un marqueur de notre époque. J'ai toujours aimé la télé et les séries, sauf depuis que je suis passé, début 2007, d'un petit appartement à une maison. L'espace m'a éloigné de l'écran, et puis il y a ce blog à rédiger. Tant mieux. Les séries, donc, nous disent ce que nous sommes et devenons. Ado, mes préférées étaient Les Mystères de l'Ouest, Mission Impossible et Chapeau Melon. Quand on les compare avec celles d'aujourd'hui, on est surpris par la sophistication, la complexité, la subtilité des séries actuelles.

Je ne dis pas que les années 70 ont donné de mauvais produits, bien au contraire, mais le niveau s'est considérablement élevé. Il faut plus d'intelligence pour comprendre une série contemporaine qu'il n'en fallait il y a 30 ou 40 ans. C'est aussi un signe de l'élévation culturelle de la population. Je sais qu'en écrivant cela je ne vais pas me faire d'amis chez mes collègues enseignants, qui considèrent plutôt la télévision comme un abrutissement et les séries américaines comme une régression de l'esprit. Mais je ne cherche pas à me faire des amis en remplissant ce blog, vous l'avez bien compris!

Avec Californication et, avant, Sex and the City, Desesperate Housewifes, les séries américaines sont entrées dans l'âge adulte. Elles évoluent vers la peinture de moeurs et même la critique sociale, alors qu'elles n'étaient auparavant qu'un simple divertissement. Je suis persuadé que notre société, contrairement à ce que beaucoup croient, devient de plus en plus cérébrale. En bien ou en mal, c'est un autre problème. Dans les années 70, j'ai à l'esprit deux séries qui sortaient du lot: Le Prisonnier, très imprégné par l'esprit libertaire et contestataire de la décennie précédente, Columbo, sans doute le premier anti-héros de la télévision, dont les enquêtes policières contenaient aussi une légère satire de la bourgeoisie américaine.

Regardez les séries télévisées, vous comprendrez mieux notre société.


Bonne matinée.

10 Comments:

  • Quoi ?
    Comment ?
    Que suis en train de lire ?
    Je suis outré, comment peut-on tenir de tels propos.
    Et pourquoi pas expliquer qu'elle véhicule une certaine morale, ces séries ou qu'elles seraient le pendant moderne de la façade sculpté de la cathédrale d'amiens.

    Et tant que nous y sommes pourquoi ne pas ajouter que les scénaristes de ces séries ont pour la plupart fait de brillantes études universitaires.

    Nous savons bien que le seul but de la télévision est d'offrir du temps de cerveau disponible aux publicitaires.

    Car qu'est ce que cela pourrait nous apprendre sur nous meme sinon,
    que pendant que le héros a une vie trépidante et délurée, des millions de gens eux n'en ont pas et ne vivent que par procuration au travers d'un medium.
    pendant que lui agit les autres regardent

    Ce n'est pas forcément une mauvaise chose d'etre en distanciation de son existence, ce qui laisse plus songeur c'est que l'individu ne devienne plus que spectateur de sa propre vie au lieu d'en etre l'acteur principal.
    Et d'un certain point de vue, c'est ce que montre ce genre de série, le héros en étant actif bénéficie d'une vie trépidente faite de contrainte mais aussi d'avantages.

    De là à dire qu'elles nous interrogent sur la complexité du monde, il faut peut etre etre philosophe pour se poser ce genre de questions.

    Si les choses sont ce qu'elles sont,c'est parce qu'elles sont ce qu'elles sont.
    Il n'y a ni causes, ni conséquences juste des moments qui se succedent les uns apres les autres sans aucun lien entre eux.

    By Blogger grandourscharmant, at 11:04 AM  

  • La télévision a effectivement joué un rôle prépondérant pour élever culturellement la population, car elle a donné à voir des images en y associant les bons mots les traduisant. Cela à permis à des personnes n'ayant pas fait de longues études d'avoir une représentation mentale de ce qui était pour elles "terra inconita". Cela leur a permis de trouver le sens à associer aux mots, et donc de complexifier la vision de ce qu'elles peuvent avoir du réel. Il n'y a pas que la séries américaines, heureusement, Thalassa, Bernard Pivot, et autres regards sociologiques et psychologiques ont aidé, ainsi que les films et diverses émissions. Chacun pouvant venir piocher selon son appétit et ses propres carences. En parallèle, on a assisté à une élévation du niveau intellectuel chez les jeunes en les faisant accéder à 80 % au niveau du bac, et par le biais du voisinage et du copinage d'entraîner leur camarades sur la piste de la réflexion, de la critique, et du choix de la façon d'être que cela permet. Maintenant avec Internet, on peut aller encore plus loin et fouiller encore plus. Tout est accessible pour tous. Ton exemple sur les séries américaines est donc généralisable, ce qui est le propre de toute démarche scientifique, trouver les signifiants de base qui puissent être étendus à une globalité d'événements. Pour rester dans cette même veine, je t'annonce que je commence à mettre en ligne le point de départ ultime, l'accrochage à partir d'où tout est devenu possible, le vide subissant la pression du Verbe. C'est une ébauche qui évolue étant donné que cela doit satisfaire à tout ce que l'on sait du Réel. C'est un amalgame entre la Science et le Religieux, donc « La Mythologie de l'Univers. »: http://jeanpierre.becker.free.fr/espace/index.html

    By Blogger jpbb, at 11:56 AM  

  • J'oubliais que la philosophie n'en est pas absente comme représentation de soi et de l'Autre dans l'univers, et que tout le savoir doit donc y trouver sa place. Les liens unissant les diverses connaissances et leur critique sont représentés partant d'un point unique totalement indéfinissable mais dont on peut discourir à loisir, le point blanc. Tout cela me semble bien raisonnable... ;-)
    Dans le religieux il y a bien sûr la négation de ce dernier, et la distanciation à l'égard du Verbe lui-même hors du réel pré-supposé. Le langage est tellement puissant que l'on arrive à dire et pour certains à se représenter, ce qui par nature est irreprésentable. Magie de la représentation mentale...

    By Blogger jpbb, at 12:27 PM  

  • Grandours, seriez-vous enseignant pour réagir de la sorte? "Outré"? Gardez votre indignation pour des sujets plus graves et un peu plus scandaleux que les séries télévisées. Votre regard sur la télévision est étroit. Mais que faites-vous donc de vos soirées? Lire mon blog, c'est bien, je ne vous décourage pas. Mais jeter un coup d'oeil bienveillant sur la télé, ce n'est pas mal non plus. Le conformisme anti-TV n'est qu'un conformisme de plus.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:51 PM  

  • JPPB,

    D'accord avec ton premier commentaire, mais sa fin et le deuxième commentaire me semblent verser dans une sorte de mysticisme. Il faut raison garder!

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:54 PM  

  • Mysticisme n'est pas le mot qui convient, à moins que de dire que toute forme d'art, qui vise la représentation d'un aspect du réel, que toute science qui vise à relier des éléments de connaissance du réel le soit. Une mythologie n'est pas forcément mystique, même si elle l'englobe. Le langage permet de tout dire, est-il mystique pour autant ? Non, à l'évidence même si le langage permet de traduire et de dire ce qu'est le mysticisme. Une mythologie est la traduction englobant une part hors du réel. La représentation que l'on a du réel est forcément limitée, et le but de la science, hors science appliquée, est d'étendre la connaissance que l'on a du réel. Pour l'instant on est remonté au Big-Bang. Une mythologie permet de raconter une histoire disant l'avant Big-Bang. Fatalement elle doit englober des éléments plus proches du monde philosophique, des concepts, des idées qui présentent une rupture d'avec la science puisque cette dernière est refermée sur elle même bien qu'en expansion. Tout ce que la science ne peut représenter, l'instant d'avant le temps, le lieu ou baigne l'univers, une mythologie le peut. Le grand avantage c'est que cette dernière appartient plus au monde poétique que religieux, ce qui permet d'englober le religieux et le scientifique sans les fusionner, ce qui exclut tout scientisme et met à distance le religieux.

    By Blogger jpbb, at 1:49 PM  

  • pas vous aussi quand meme,
    pourquoi faudrait il que je devienne enseignant ou que je le sois.

    C'est une profession tout à fait respectable dont ceux qui l'exercent m'explique souvent à quel point elle est difficile, pesante et fatiguante
    et m'invite ensuite à la rejoindre.

    Si j'avais été enseignant peut etre n'aurais je pas été ironique en expliquant que j'étais outré de vos propos bien que comme vous j'aurais été devant ma télé.

    Là j'étais devant ma télé hier soir, et j'étais ironique en expliquant que j'étais outré.

    d'ailleurs ce qui a évolué en une dizaine d'année c'est qu'une série comme californication arrive directement sur le hertzien

    Elle n'est pas sans me rappeler une série des années 90, Dream On qui elle avait été diffusé sur le satellite.
    Et qui évoquait la vie personnelle et fantasmagorique d'un éditeur new-yorkais dont l'éducation avait été en partie faite par le temps qu'il avait passé devant la télé et qui évoquait la façon dont ses séries de jeunesse l'avait marqué.

    Je ne sais pas si vous connaissez cette série mais si vous avez l'occasion de la découvrir je vous la conseille.

    et je vous remercie de vous inquieter pour moi
    je vais suivre votre conseil et profiter du printemps du cinéma
    dimanche, lundi et mardi.

    Le conformsime anti-tv est un des conformismes contre lequel je me bats depuis au moins 20a,
    ce qui m'a toujours amusé, c'est qu'un de ses fers de lance soit un magazine télé.

    By Blogger grandourscharmant, at 2:14 PM  

  • Dream On? Connais pas. Vous êtes sûrement plus téléphage que moi.

    Puisque que vous voulez profiter du Printemps du Cinéma, venez donc à mon ciné philo lundi à 20h00. Le film, Peur(s) du noir, est une série de dessins animés sur le thème de l'obscurité et des angoisses qu'elle génère. Suivi d'un débat où je suis sûr que vous interviendrez.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:46 PM  

  • Ces séries sont certes bien faites et je les regarde régulièrement. Pourtant...

    Plusieurs fois, j'y ai vu des dénouements choquants, qui valorisent la "justice par soi-même", dans certains cas.

    Exemple : le criminel est un ado qui s'est vengé d'un pédophile. Il avoue... et le flic-héros décrète qu'il n'a "rien entendu", ferme le dossier et fin de l'épisode !

    Ca me rappelle la fameuse "rétention de sureté" de Sarkozy. DANS CERTAINS CAS, s'assoir sur les grands principes de la Justice, c'est consensuel, c'est du bon sens... Et ça passe comme dans du beurre !

    Thierry

    By Anonymous Anonyme, at 6:00 PM  

  • Bref, Thierry, le "progressisme" de ces séries n'est pas aussi évident que ça. Pour certaines d'entre elles, sûrement. Mais d'autres promeuvent tout de même des valeurs progressistes (l'émancipation de la femme, la libération sexuelle ...) qui contestent fort le conservatisme américain.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:23 PM  

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