La SD à ST QU.
Je vous avais annoncé une petite étude sur l'état de la social-démocratie à Saint-Quentin. La voici. Elle n'a d'autre prétention que de vous inviter à en débattre. Je repère cinq tendances dans la social-démocratie saint-quentinoise: les anciens, les modernes, les jeunes, les indépendants et les pragmatiques.
1- Les anciens.
Un journal local les a qualifiés de "vieille garde" quand ils ont exprimé, il y a quelques jours, leur défiance envers la liste "Unité de toute la gauche". Ce sont les "historiques" de la social-démocratie, anciennement rocardiens et fabiusiens. Maurice Vatin est la figure la plus emblématique, toujours responsable fédéral du PS. C'est la mémoire de la social-démocratie, et un bon connaisseur de la carte électorale axonaise. Denis Lefèvre est sur la même ligne, mais plus sévère à l'égard de la conduite de la gauche locale, et en retrait de la vie politique depuis quelques années, malgré sa jeunesse (à l'échelle politique!). Rocardiens et poperénistes se sont beaucoup affrontés par le passé (qui remonte au moins à une vingtaine d'années!). Les traces sont toujours là, même si le clivage idéologique s'est parfois effacé devant les querelles de personnes.
2- Les modernes.
C'est la génération social-démocrate qui est apparue avec la candidature et la victoire d'Odette en 1997. Autour de la députée, elle a voulu rénover le socialisme local et rompre avec son passé (qui aujourd'hui revient contre toute attente en force avec Jean-Pierre Lançon). La figure centrale de cette génération, c'est l'actuel secrétaire de section, Jean-Louis Cabanes. Idéologiquement, ces sociaux-démocrates ont longtemps évolué dans la mouvance de Martine Aubry et de son club "Réformer" et ont soutenu Ségolène Royal lors de la désignation interne. Ils ont dominé pendant 10 ans la section et restent aujourd'hui encore très influents. L'héritage est assumé par Stéphane Andurand, "nouvel adhérent" de 2002, à la suite d'une vague d'adhésions qu'on a un peu oubliée aujourd'hui mais qui était à l'époque aussi importante que la vague des adhérents à 20 euros de 2006. Stéphane aurait pu être la tête de liste aux municipales, si la situation n'avait pas évolué comme vous savez.
3- Les jeunes.
Dans la mouvance des "modernes", ce sont les responsables du MJS, David Piette (suppléant d'Odette aux dernières législatives) et Mourad Oujja. Ils représentent bien sûr l'avenir, même si on reste jeune très longtemps en politique! Mourad intervient régulièrement sur ce blog. Ils ont manifesté, avec l'énergie de la jeunesse, leur hostilité à l'alliance avec l'extrême gauche et ont choisi de soutenir Michel Garand. Je me sens humainement assez proche d'eux, peut-être parce que c'est chez eux que le désir de rénovation est le plus fort. Idéologiquement, je me sens proche des "anciens" (la filiation entre le rocardisme et le strauss-kahnisme) et politiquement des "modernes" (mon désistement en faveur de Stéphane Andurand).
4- Les indépendants.
C'est Michel Garand ... et moi. Je ne sais pas si le mot d' "indépendants" est bien choisi. Je veux dire que nous avons, lui et moi, au sein de la section, une trajectoire assez personnelle qui ne nous inclut pas directement dans un groupe militant. Nous avons en commun d'être strauss-kahniens et d'avoir plus d'influence à l'extérieur du Parti qu'à l'intérieur, ce qui peut avoir ces avantages mais aussi ces inconvénients. J'ajouterai que nous appartenons à la mouvance laïque.
5- Les pragmatiques.
Vous pourriez me reprocher de les faire figurer dans ma petite étude, puisqu'il s'agit des sociaux-démocrates qui ont rejoint Pierre André: Bernard Lebrun et Karim Saïdi. Mais je les considère toujours, en opposition à Jean-Pierre Lançon, comme des hommes de gauche et des sociaux-démocrates. Ils reprennent en fait une tradition de certaines social-démocraties, notamment allemande, qui consiste par pragmatisme à défendre leurs idées de gauche au sein d'une équipe de droite. Pourquoi pas, mais ce n'est pas mon choix. Je pense que la social-démocratie en France est marquée par une forte bipolarisation, y compris au niveau local, et par une histoire politique et sociale qui ne rend ni possible ni souhaitable le compromis politique avec des forces de droite. Compromis social oui, compromis politique non. Pour autant, je continue à intégrer Bernard et Karim dans la social-démocratie et je compte bien pouvoir compter sur eux dans l'avenir.
N'en restez pas, dans cette description de la social-démocratie saint-quentinoise, à des noms propres. L'essentiel est ailleurs, dans les influences, les réseaux, les connexions qui s'organisent autour de ces personnes. Mais j'arrête là et j'aborderai dans un prochain billet l'avenir de cette social-démocratie locale.
Bon après-midi.
1- Les anciens.
Un journal local les a qualifiés de "vieille garde" quand ils ont exprimé, il y a quelques jours, leur défiance envers la liste "Unité de toute la gauche". Ce sont les "historiques" de la social-démocratie, anciennement rocardiens et fabiusiens. Maurice Vatin est la figure la plus emblématique, toujours responsable fédéral du PS. C'est la mémoire de la social-démocratie, et un bon connaisseur de la carte électorale axonaise. Denis Lefèvre est sur la même ligne, mais plus sévère à l'égard de la conduite de la gauche locale, et en retrait de la vie politique depuis quelques années, malgré sa jeunesse (à l'échelle politique!). Rocardiens et poperénistes se sont beaucoup affrontés par le passé (qui remonte au moins à une vingtaine d'années!). Les traces sont toujours là, même si le clivage idéologique s'est parfois effacé devant les querelles de personnes.
2- Les modernes.
C'est la génération social-démocrate qui est apparue avec la candidature et la victoire d'Odette en 1997. Autour de la députée, elle a voulu rénover le socialisme local et rompre avec son passé (qui aujourd'hui revient contre toute attente en force avec Jean-Pierre Lançon). La figure centrale de cette génération, c'est l'actuel secrétaire de section, Jean-Louis Cabanes. Idéologiquement, ces sociaux-démocrates ont longtemps évolué dans la mouvance de Martine Aubry et de son club "Réformer" et ont soutenu Ségolène Royal lors de la désignation interne. Ils ont dominé pendant 10 ans la section et restent aujourd'hui encore très influents. L'héritage est assumé par Stéphane Andurand, "nouvel adhérent" de 2002, à la suite d'une vague d'adhésions qu'on a un peu oubliée aujourd'hui mais qui était à l'époque aussi importante que la vague des adhérents à 20 euros de 2006. Stéphane aurait pu être la tête de liste aux municipales, si la situation n'avait pas évolué comme vous savez.
3- Les jeunes.
Dans la mouvance des "modernes", ce sont les responsables du MJS, David Piette (suppléant d'Odette aux dernières législatives) et Mourad Oujja. Ils représentent bien sûr l'avenir, même si on reste jeune très longtemps en politique! Mourad intervient régulièrement sur ce blog. Ils ont manifesté, avec l'énergie de la jeunesse, leur hostilité à l'alliance avec l'extrême gauche et ont choisi de soutenir Michel Garand. Je me sens humainement assez proche d'eux, peut-être parce que c'est chez eux que le désir de rénovation est le plus fort. Idéologiquement, je me sens proche des "anciens" (la filiation entre le rocardisme et le strauss-kahnisme) et politiquement des "modernes" (mon désistement en faveur de Stéphane Andurand).
4- Les indépendants.
C'est Michel Garand ... et moi. Je ne sais pas si le mot d' "indépendants" est bien choisi. Je veux dire que nous avons, lui et moi, au sein de la section, une trajectoire assez personnelle qui ne nous inclut pas directement dans un groupe militant. Nous avons en commun d'être strauss-kahniens et d'avoir plus d'influence à l'extérieur du Parti qu'à l'intérieur, ce qui peut avoir ces avantages mais aussi ces inconvénients. J'ajouterai que nous appartenons à la mouvance laïque.
5- Les pragmatiques.
Vous pourriez me reprocher de les faire figurer dans ma petite étude, puisqu'il s'agit des sociaux-démocrates qui ont rejoint Pierre André: Bernard Lebrun et Karim Saïdi. Mais je les considère toujours, en opposition à Jean-Pierre Lançon, comme des hommes de gauche et des sociaux-démocrates. Ils reprennent en fait une tradition de certaines social-démocraties, notamment allemande, qui consiste par pragmatisme à défendre leurs idées de gauche au sein d'une équipe de droite. Pourquoi pas, mais ce n'est pas mon choix. Je pense que la social-démocratie en France est marquée par une forte bipolarisation, y compris au niveau local, et par une histoire politique et sociale qui ne rend ni possible ni souhaitable le compromis politique avec des forces de droite. Compromis social oui, compromis politique non. Pour autant, je continue à intégrer Bernard et Karim dans la social-démocratie et je compte bien pouvoir compter sur eux dans l'avenir.
N'en restez pas, dans cette description de la social-démocratie saint-quentinoise, à des noms propres. L'essentiel est ailleurs, dans les influences, les réseaux, les connexions qui s'organisent autour de ces personnes. Mais j'arrête là et j'aborderai dans un prochain billet l'avenir de cette social-démocratie locale.
Bon après-midi.
8 Comments:
pour le 5 ou 16, les 11 points d'écarts sur une meme copie au bac
c'est l'universitaire jean robert pitte qui en a parlé dans les médias aujourd'hui
By grandourscharmant, at 7:18 PM
sinon
j'ai pris le temps de bosser un peu
par rapport aux cantonales de 2004
tout n'est pas comparable je sais
mais la gauche a fait 569 voix de moins sur le canton nord avec 7% de participation en moins
on aurait pu s'attendre avec la gauche en force à un meilleur score
que celui du mauvais candidat de 2004.
D'ailleurs, je dois reconnaitre que j'ai fait quelques déçues aujourd'hui,
des personnes qui se réjouissaient de votre élection au conseil municipal,
je me suis senti obligé de leur dire que le mousset en question ce n'était pas vous
Vous devriez songer à ouvrir un comité de soutien, vous pourriez etre surpris du nombre d'adhérents qui seraient peut etre meme plus nombreux que le nombre de membres à la section locale du ps.
Sinon la droite avec une participation en baisse a elle fait 867 voix de plus qu'en 2004 sur le meme canton.
By grandourscharmant, at 8:21 PM
Une sorte de malédiction me poursuit, et pourtant je ne suis pas superstitieux: un Mousset entre au conseil municipal, et il n'a bien sûr aucun rapport avec moi!
By Emmanuel Mousset, at 11:31 PM
"D’abord, un grand merci aux 7 631 électeurs et électrices qui ont choisi de voter pour notre liste, à gauche. C’est une forte opposition de gauche qui va siéger au Conseil municipal. Après l’échec cinglant de 2001, la gauche à Saint Quentin est de nouveau debout. Pas de grand chelem pour Pierre André. Une leçon à la droite a été donnée. Elle ne pourra plus gérer la ville en méprisant l’opposition. Les Saint Quentinois peuvent compter sur nous. Nous ne laisserons pas tranquille cette majorité. Nous remettrons en cause ses choix, lorsqu’ils ne répondront pas aux besoins des Saint Quentinois. Nous défendrons les valeurs fondamentales de la gauche. Et nous préparerons dès maintenant les élections de 2014"
Quand je lis de genre de choses,
je me dis qu'un avenir radieux s'offre à nous avec une opposition aussi constructive.
Il semblerait que se pose déjà des questions auxquelles vous n'aviez pas forcément déjà pensé.
Une seule liste d'union de la gauche en 2014, cela vous laisse une opportunité en 2020, s'ils ne sont pas élus, en 2026 peut etre s'ils sont élus.
D'ici 2014, beaucoup de choses vont et peuvent arriver, mais c'est sur cette ligne là que nous sommes partis.
En sachant que quoi qu'il arrive maintenant vous serez le traitre, l'agent infiltré de la droite, le bouc émissaire de l'échec car la grande victoire de dimanche a été obtenu contre vous.
Et que ce soit vrai ou pas tout ça, ce n'est pas ce qui compte, tout ce qui va compter c'est qu'il y aura des gens pour le croire.
A bien y regarder ce qui vous est arrivé et qui risque de vous arriver, est ce si différent de ce qui est arrivé aux vatin, lebrun, lefevre ...
Les memes causes donnent souvent les memes effets.
By grandourscharmant, at 9:46 AM
Le plus important grandourscharmant, ce sont les idées, les thématiques qu'Emmanuel développe, et que les gauchisant extrêmes peinent à comprendre et à contrer. Le vrai combat se livre sur le Net. Ce sont les idées qui s'affrontent, et le lecteur anonyme a vite fait de repérer le diamant de la scorie. Jaurès l'avait fort bien compris, ce sont les idées qui guident le monde, mais pour que cet affrontement généralisé ait lieu, il fallait que la technologie arrive au stade actuel. Quand une vision peut s'afficher, elle attire l'attention de tous, la didactique finit alors par l'emporter.
Nous en sommes actuellement dans l'entre-deux de la rénovation au PS. Il va falloir faire du neuf pour l'emporter en 2012. Il faudra bien virer les vieilles habitudes, les vieux militants qui n'ont pas su évoluer et qui s'accrochent à leur pot de colle. Le monde bouge, et ceux qui ne supportent pas l'accélération seront éjectés par la vitesse au premier virage. Saint-Quentin est un épiphénomène pour le PS, un cas d'école, ce qui permettra dans le futur d'écrire: « Les dinosaures faute d'avoir su évoluer se sont éteint sans bruit. »
By jpbb, at 12:04 PM
Moi aussi, je prépare dès maintenant l'élection de 2004, avec ce principe à l'esprit: "L'histoire ne se répète pas". La gauche socialiste extrême ne correspond à aucun élan national. Elle sera marginalisée. J'ai bon espoir.
By Emmanuel Mousset, at 1:31 PM
Les " bonnes analyses ", les doctrines, le peuple s'en moque éperdument, faire du porte à porte dans les cités revient à souffler dans une clarinette sans anche, le peuple a sa plage l'été, sa patinoire l'hiver, le reste il s'en moque !
Et en outre le traître, l'incompétent, le peuple le connaît, il n'a pas voulu de lui le 9 mars !
le peuple sait choisir en fonction de son intêret !La conquête ne doit pas se faire dans les cités, la place est occupée et bien occupée, elle doit se faire en direction des classes moyennes, mieux à même de savoir où se situe l'ivraie !
By Anonyme, at 1:40 PM
Je serai moins tranché, mais vous visez juste, et les résultats nationaux le prouvent: le PS gagne en allant à la conquête des classes moyennes (et en entraînant dans ce nouveau compromis social les classes populaires). A Saint-Quentin, la gauche marche à l'envers: la liste est issue des classes moyennes et elle pratique l'ouvriérisme.
By Emmanuel Mousset, at 3:01 PM
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