Soyez indifférents.
Bonjour à toutes et à tous.
Je vous parlais hier des rites en politique. Le vote est en lui même toute une petite cérémonie. Ce matin, à huit heures, je corrigeais des copies quand j'ai entendu la sirène qui marque le début du scrutin. Je me suis dit: le grand jour est arrivé. Finalement, je l'attends depuis novembre. Pour l'heure de vérité, il faudra patienter encore un peu, mais je sais que tout ira vite. Je vieillis, je ne vois plus le temps passer! L'heure de vérité? Pas vraiment, la vérité, je la connais déjà. Je me suis dit aussi, ce matin, que c'est la première fois que je ne serai pas assesseur titulaire, même si cet après-midi je serai suppléant à Theilliers-Desjardin, pour le candidat aux cantonales, Michel Garand.
Ma journée? Mes corrections, car les conseils de classe du deuxième trimestre sont pour bientôt, et puis, à 20h00, les résultats à Fervaques, comme de coutume. Il y aura du monde, c'est sûr. Je ne sais pas si la gauche sera présente. Généralement, elle ne vient pas, préférant rester dans son local de campagne. Moi, je sacrificie toujours à la tradition républicaine d'écouter la proclamation des résultats. Je sais, c'est un peu idiot, ça aussi c'est un rite, je saurais tout aussi bien en restant chez moi, par téléphone, devant internet ou en regardant France 3 Picardie. Mais je crois qu'il est important d'être présent, politiquement, pour donner son point de vue à la presse, pour échanger avec ceux qui sont là, mais aussi parce que c'est un extraordinaire moment de vérité, non pas en ce qui concerne les résultats (nous les pressentons) mais les réactions et comportements.
Un homme politique se juge dans ces circonstances, la victoire et la défaite. Car nous avons au moins une certitude: il y aura ce soir un gagnant et un perdant. La psychologie révèle alors les caractères. J'ai vu de mauvais perdants et des vainqueurs exubérants, des battus se réfugier dans de dérisoires consolations et des gagnants hautains et méprisants. J'ai vu surtout, souvent, des partisans pire que leur candidat, rendus fous par la victoire ou très méchants par la défaite.
Ce soir, à Fervaques, nous verrons bien. Moi, j'essairai d'être égal à moi-même, c'est-à-dire indifférent: il faut que l'événement passe comme l'eau sur les plumes du canard. Ce soir, en vérité, il ne va rien se passer. L'événement, même politique, ça n'existe pas, sauf dans la tête enfiévrée des militants lyriques et des psycho-affectifs, qui vont rire ou pleurer, c'est selon. Il n'y a que des faits, qui disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus. Ce soir n'est que l'aboutissement de plusieurs mois de faits politiques et le point de départ de nouveaux faits politiques, c'est tout.
J'ai toujours été impressionné par cette réponse que François Mitterrand faisait à un journaliste qui lui demandait quelle était la première qualité d'un homme politique, à tel point que j'ai fait de sa réponse ma devise: "L'indifférence". Ce soir, soyez indifférents à l'événement. Je ne dis pas inattentifs, négligeants, désintéressés, mais "indifférents".
Après Fervaques, je passerai la soirée devant la télé.
Bonne matinée,
et n'oubliez pas d'aller voter.
Je vous parlais hier des rites en politique. Le vote est en lui même toute une petite cérémonie. Ce matin, à huit heures, je corrigeais des copies quand j'ai entendu la sirène qui marque le début du scrutin. Je me suis dit: le grand jour est arrivé. Finalement, je l'attends depuis novembre. Pour l'heure de vérité, il faudra patienter encore un peu, mais je sais que tout ira vite. Je vieillis, je ne vois plus le temps passer! L'heure de vérité? Pas vraiment, la vérité, je la connais déjà. Je me suis dit aussi, ce matin, que c'est la première fois que je ne serai pas assesseur titulaire, même si cet après-midi je serai suppléant à Theilliers-Desjardin, pour le candidat aux cantonales, Michel Garand.
Ma journée? Mes corrections, car les conseils de classe du deuxième trimestre sont pour bientôt, et puis, à 20h00, les résultats à Fervaques, comme de coutume. Il y aura du monde, c'est sûr. Je ne sais pas si la gauche sera présente. Généralement, elle ne vient pas, préférant rester dans son local de campagne. Moi, je sacrificie toujours à la tradition républicaine d'écouter la proclamation des résultats. Je sais, c'est un peu idiot, ça aussi c'est un rite, je saurais tout aussi bien en restant chez moi, par téléphone, devant internet ou en regardant France 3 Picardie. Mais je crois qu'il est important d'être présent, politiquement, pour donner son point de vue à la presse, pour échanger avec ceux qui sont là, mais aussi parce que c'est un extraordinaire moment de vérité, non pas en ce qui concerne les résultats (nous les pressentons) mais les réactions et comportements.
Un homme politique se juge dans ces circonstances, la victoire et la défaite. Car nous avons au moins une certitude: il y aura ce soir un gagnant et un perdant. La psychologie révèle alors les caractères. J'ai vu de mauvais perdants et des vainqueurs exubérants, des battus se réfugier dans de dérisoires consolations et des gagnants hautains et méprisants. J'ai vu surtout, souvent, des partisans pire que leur candidat, rendus fous par la victoire ou très méchants par la défaite.
Ce soir, à Fervaques, nous verrons bien. Moi, j'essairai d'être égal à moi-même, c'est-à-dire indifférent: il faut que l'événement passe comme l'eau sur les plumes du canard. Ce soir, en vérité, il ne va rien se passer. L'événement, même politique, ça n'existe pas, sauf dans la tête enfiévrée des militants lyriques et des psycho-affectifs, qui vont rire ou pleurer, c'est selon. Il n'y a que des faits, qui disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus. Ce soir n'est que l'aboutissement de plusieurs mois de faits politiques et le point de départ de nouveaux faits politiques, c'est tout.
J'ai toujours été impressionné par cette réponse que François Mitterrand faisait à un journaliste qui lui demandait quelle était la première qualité d'un homme politique, à tel point que j'ai fait de sa réponse ma devise: "L'indifférence". Ce soir, soyez indifférents à l'événement. Je ne dis pas inattentifs, négligeants, désintéressés, mais "indifférents".
Après Fervaques, je passerai la soirée devant la télé.
Bonne matinée,
et n'oubliez pas d'aller voter.
2 Comments:
C'est vrai, il faut garder de la distance vis à vis de l'événement, mais en même temps, c'est la passion qui nous anime et nous fait avancer. On alterne donc des moments enfiévrés et des moments de calme, c'est selon les circonstances. On ne peut pas toujours être serein, l'accumulation de contrariétés peut faire soulever le couvercle de la marmite. Si on perçoit cette alternance, on peut mieux la gérer. Avoir de temps en temps une poussée de fièvre est salutaire, la montée en température élimine les microbes de l'organisme et le calme revient toujours après la tempête. En fin de compte, alternent la politique à Saint-Quentin et la philosophie au quotidien. La politique nous énerve tous, car il y a des enjeux derrière, la philosophie, c'est la sérénité. Il faut savoir tourner la page pour en écrire une nouvelle, demain, ce sera la sociale démocratie qui s'imposera partout. Une politique d'équilibre et de rigueur...
By jpbb, at 12:37 PM
Pour avoir un avenir, il faut avoir un passé et un présent.
Quand on ignore l'un et l'autre, on ne peut pas avoir d'avenir.
savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va en sachant où l'on est.
Tout cela n'est qu'un probleme simple de géométrie finalement.
By grandourscharmant, at 2:46 PM
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