Ligne contre ligne.

Je vous expose ce que j'ai promis, la stratégie "ligne contre ligne". Je vous rappelle que c'est une stratégie de survie politique, que nous n'avons pas le choix, que les sociaux-démocrates sont le dos au mur (en attendant d'être fusillés?). Je ne plaisante pas, je ne suis pas dans l'excès, je connais la force d'attraction du pouvoir. Si nous ne faisons rien, si nous restons inertes, je ne donne pas chère de notre peau: dans deux mois, nous serons finis et le congrès nous passera sous le nez, comme cette campagne nous a échappé. Je ne veux pas non plus dramatiser inutilement: nous sommes nombreux, riches en personnalités (trop riches?), majoritaires. Mais les choses vont vite en politique, les situations évoluent rapidement: qui se croit en haut se rend compte qu'il est descendu. Faisons attention, soyons prudents, ne répétons pas ce qui s'est passé ces derniers mois et qui nous a desservis.

Ce que je vous propose, j'y viens: la stratégie "ligne contre ligne". J'ai ça en moi depuis un certain temps, il faut que ça sorte aujourd'hui. Nous avons laissé faire les poperénistes, qui se sont cristallisés autour d'une ligne bête comme chou mais efficace: à gauche toute, et tant qu'à faire, à l'extrême gauche pourquoi pas. Il faut maintenant leur rentrer dans le chou: ligne politique contre ligne politique, ne rien concéder, ne pas céder, maintenir la pression. Notre atout? Nous avons le Parti avec nous. Personne de sérieux, au niveau national, ne prêche l'alliance avec l'extrême gauche et la radicalisation. Au contraire, ce sont les thèses social-démocrates qui ont le vent en poupe. Même Fabius n'est pas sur la ligne défendue par les poperénistes saint-quentinois! C'est pourquoi Anne Ferreira a pris soin de ne pas trop se montrer avec l'extrême gauche durant la campagne. Relisez le dépliant qui présente le programme: il faut avoir de bons yeux pour repérer son nom. Hier encore, à Fervaques, elle ne suivait pas de près Jean-Pierre Lançon.

Nous sommes majoritaires, renforçons cette majorité en passant à l'offensive. Jusqu'à maintenant, notre tort, c'était de nous cantonner à la défensive. La politique est un sport d'attaque. Ligne contre ligne, c'est la seule issue pour nous sortir du guêpier, la seule solution pour gagner! Notre cible: la ligne Lançon-Ferreira-Gatteau. Notre ligne: la social-démocratie, l'Europe, la rénovation. Je ne m'en prends pas aux personnes, qui ont choisi de faire de la politique, donc d'assumer des rôles publics, ce qui m'autorise à parler d'elles sur ce blog. Je n'évoque jamais les personnes privées. Je critique les idées qu'incarnent ces camarades et que je veux vous exposer, pour que vous sachiez exactement ce que nous combattons:

1- Jean-Pierre Lançon a livré le PS saint-quentinois à l'extrême gauche, il a signé un protocole qui nous aligne sur les thèses lambertistes, contrairement à tout ce qui se fait ailleurs en France. Nous devons lui opposer une ligne social-démocrate, réformiste, une gauche de gouvernement et de prise de responsabilité, une alternative crédible et sérieuse à la droite saint-quentinoise, contre un enfermement ad eternam dans l'opposition.

2- Anne Ferreira incarne l'hostilité à la construction européenne. Ses votes au Parlement européen, ses choix politiques ne respectent pas les décisions du bureau national du Parti socialiste. Nous devons lui opposer la ligne européenne de la social-démocratie, qu'elle ne cesse de critiquer dans sa lettre mensuelle.

3- Sylviane Gatteau, moins connu, est la figure historique du poperénisme axonais (citée par Emmanuel Maurel dans son livre "Jean Poperen, une vie à gauche", page 117). Si Jean-Pierre Lançon l'a choisie comme directrice de campagne alors qu'elle n'est pas saint-quentinoise, ce n'est pas un hasard: le candidat d'un courant, les idées d'un courant, l'administratrice d'un courant. Sa pratique, depuis une trentaine d'années, c'est le formalisme, la procédure et une bonne dose de sectarisme. Dosière m'en a parlé, ce n'est pas triste! Ligne contre ligne: nous devons lui opposer la rénovation, la démocratisation et l'ouverture du PS.

Amis sociaux-démocrates, il faut nous décider à faire de la politique. C'est ainsi que nous retrouverons sur Saint-Quentin de la lisibilité. Il faut que nous nous organisions autour de la ligne que je viens d'esquisser, que nous nous donnions un leader clairement reconnu, que nous menions un travail d'équipe, que nous affichions une activité publique à travers des manifestations ouvertes à tous. Et que par dessus tout nous contrôlions la section. Qui tient le parti tient l'avenir. Les trois conseillers municipaux, la députée européenne elle même seront peu de choses s'ils demeurent en minorité dans une section politiquement active et acquise à la ligne social-démocrate. Réfléchissez bien à tout ça, nous en reparlerons.


Bonne soirée.