L'Aisne avec DSK

17 mars 2008

Une opposition pour rien?

Nicolas Totet, dans le Courrier Picard de ce matin, revient sur le conseil d'agglomération, son rôle, son importance, ses élus et ses indemnités. Samedi, lors de l'installation du conseil municipal, ce n'est pas celui-ci qui a posé problème et suscité polémique, mais les désignations dans un autre conseil, celui de l'agglomération. Et c'est à ce moment, dans cette occasion, que la gauche alliée à l'extrême gauche a traversé son instant de vérité:

- D'abord parce qu'elle n'a rien obtenu de ce qu'elle demandait, une représentation au sein du conseil d'agglomération. Et pour cause: elle traîne son passé comme un boulet. Car le seul argument que Pierre André ait trouvé à lui opposer, c'est celui-là: le comportement de la tête de liste quand elle était vice-présidente du district. Imaginons que la droite ait eu face à elle une autre gauche, l'argument tombait, la proposition peut-être passait.

- Ensuite parce que cette opposition de quelques socialistes qui se sont rapprochés de l'extrême gauche a présenté un programme... strictement inapplicable. Le traitement des déchets? Les transports? L'eau? Toutes les thématiques de la liste relèvent du conseil d'agglomération, où elle n'aura aucune représentant. A peine élus, les conseillers d'opposition n'ont aucune marge de manoeuvre, de par le programme qu'ils se sont donnés, inspirés par le Parti des Travailleurs. Une élection pour rien! Une opposition d'opérette, qui se complaira dans le plaisir de s'opposer pour s'opposer, tant qu'ils viendront siéger, ce qui ne durera peut-être pas très longtemps. Luis Mariano aussi avait de la voix, mais c'était pour amuser.

- Cette opposition a fait largement campagne sur des revendications nationales. Or Pierre André a été catégorique: il ne laissera pas le conseil municipal entrer dans ce genre de débats. Il coupe ainsi l'herbe sous le pied de l'opposition, qui n'aura plus grand-chose à se mettre sous la dent. Sur quoi vont-ils attaquer? L'achat d'immeubles ou l'installation de lampadaires? Pas la peine de se dire révolutionnaire pour si peu...

- Comme René Dosière, j'aurais aimé que le maire diminue le nombre de vice-présidents, afin de réaliser des économies. Treize, est-ce bien nécessaire? Leur attribution se fait parfois pour services rendus. Je sais bien que la politique fonctionne ainsi, à droite comme à gauche, et qu'une indemnité versée permet d'avoir la paix et de s'assurer une indéfectible fidélité. Je ne touche pas à ces choses-là, je n'entre pas dans ce jeu, et tant pis pour mon avenir. On ne fait pas de grandes choses en percevant de petits avantages. J'en reste à cette évidence: un conseil d'agglomération qui n'a pas d'opposition est un vrai scandale. Ce n'est pas une instance démocratique. Et le maire a beau dire qu'il appliquera la loi, toute la loi, ça ne change rien au problème.

Nicolas Totet termine son article par des propos inutilement cruels envers Serge Monfourny, dans lesquels je ne me reconnais pas. Mais c'est sa liberté de journaliste, et là encore, la démocratie, qui passe par la liberté de la presse, est plus précieuse que tout. Et une autre liberté, que j'exercerai dans les prochains mois et années, sera de montrer qu'une autre opposition est possible et porteuse d'avenir.


Bonne nuit.

4 Comments:

  • si JPL n'avait pas été le seul à se presenter lors de votre investiture( quelles que soient les raisons)....les convictions sont des valeurs trés importantes, mais le courage également.Vous n'allez pas pendant 6 ans faire le jeu de P A, la campagne a été largement suffisante de ce coté la.
    Allez Emmanuel, redresse le cap, au moins pour tes valeurs de gauche.

    By Anonymous Anonyme, at 9:50 PM  

  • Pendant 6 ans, je vais tenter de montrer qu'il existe sur St Quentin une autre façon d'être socialiste et une autre façon de s'opposer à Pierre André. Et j'espère bien qu'un jour cela sera récompensé par le vote des Saint-Quentinois.

    De toute manière, que veux-tu que je fasse d'autre? En politique, on ne choisit pas ses combats, ce sont les événements qui les imposent.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:00 AM  

  • Conclusion, tu auras deux adversaires: la majorité municipale et son opposition...
    c'est dommage, car en toute circonstance, mieux vaut choisir son camp.

    By Anonymous Anonyme, at 10:40 PM  

  • J'aurai un adversaire externe, la droite, adversaire de toujours, et un adversaire interne, les poperénistes, adversaire provisoire, le temps qu'ils soient définitivement et démocratiquement marginalisés.

    Dans l'idéal, j'aurai préféré n'avoir qu'un seul adversaire, la droite. Je m'étais même proposé pour la combattre et être le chef de file de cette opposition. Mais les circonstances en ont décidé autrement.

    En politique, on ne choisit pas ses combats, la vie vous les impose. La vie m'a désigné les poperénistes comme adversaires internes. L'avenir dira si je parviendrai à les battre. Pour le moment, ce sont eux qui m'ont battu. Qui vivra verra.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:22 PM  

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