Une leçon d'histoire.
Bonjour à toutes et à tous.
J'ai surveillé hier matin l'épreuve d'histoire-géographie du bac. Je n'ai pas composé, bien sûr, durant ces quatre heures, mais j'ai réfléchi aux trois sujets qui étaient proposés aux candidats dans la série S, les scientifiques:
- Sujet 1: La guerre froide, 1947-1991.
L'intitulé me laisse songeur. La "guerre froide", on pense surtout aux années 50, la menace soviétique, la bombe atomique. Après, il y a eu la "coexistence pacifique", où les relations américano-soviétiques se sont un peu réchauffées. Mais on oublie que cette guerre sans guerre directe a duré jusqu'au début de la précédente décennie, c'est-à-dire il y a peu. C'est la disparition de l'un des belligérants, en l'occurrence l'URSS, qui a vraiment mis fin à cette guerre. Du coup, nous prenons conscience combien le monde a changé en à peine 20 ans. L'Amérique règne en maître, le communisme s'est effondré, les deux nouveaux dangers planétaires sont le terrorisme et la prolifération nucléaire. A l'heure où le PS s'efforce de rénover son projet, ces données fondamentales ne devront pas être occultées.
- Sujet 2: La France dans le monde sous la Vème République.
Le thème de composition est encadré par deux dates: 1960, le premier essai de la bombe atomique française; 2005, la victoire du "non" au référendum sur le traité européen. De la grandeur au repli? Il est certain que depuis quelques années la France a un problème avec elle-même parce qu'elle a un problème avec le monde, et d'abord avec l'Europe. Les autres nous inquiètent, l'avenir nous fait peur. Dans ces conditions, le repli est hélas la seule réaction, qui n'est pourtant pas une solution. A droite, la disparition du gaullisme, qui exaltait la voix de la France à travers le monde, a renforcé cette déprime nationale. A gauche, nous avons du mal à concevoir un nouvel internationalisme et le poison du souverainisme s'est instillé dans nos rangs. Pourtant, il faudra bien que nous prenions conscience de l'enjeu et que nous apportions des réponses: c'est notre attitude, conquérante ou timorée, à l'égard du vaste monde qui décidera de notre avenir... ou de notre absence d'avenir.
- Sujet 3: Le système colonial français entre le milieu du XIX ème siècle et la fin des années 30.
Un texte accompagne ce sujet, tiré du discours de Jules Ferry à la Chambre des députés, le 28 juillet 1885. Ferry le progressiste, le républicain, le laïque, mon cher Jules Ferry fait l'éloge du... colonialisme! Avec trois arguments:
a- Economiquement, la France a besoin de débouchés.
b- Culturellement, "les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures... Je le répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures." Ca se passe hélas de commentaires.
c- Politiquement, il faut coloniser parce que toutes les grandes puissances européennes le font et que l'avenir se joue de ce côté-là. On a vu ce qu'il est advenu pourtant du système colonial...
Petite leçon d'histoire: Un grand homme peut aussi se tromper, et lourdement. Et cette réflexion me ramène à ce week-end et à Agen. Pierre Tournemire, figure éminente de la Ligue de l'enseignement, aime à remettre à sa juste place la tradition laïque, qui a aussi, comme toute tradition politique, des aspects contestables. Dans mes remarques sur le rapport moral, j'avais regretté l'absence de deux faits d'actualité attentatoires à l'idéal laïque: l'annulation du mariage pour cause de virginité dissimulée, la remise en question de la mixité à l'école. Tournemire a rappelé qu'en ces domaines les laïques n'avaient pas toujours été exemplaires. Notre République a tardé à donner le droit de vote aux femmes, notre Ecole s'est satisfaite pendant longtemps de la séparation des sexes. A bon entendeur laïque salut!
Bonne matinée.
J'ai surveillé hier matin l'épreuve d'histoire-géographie du bac. Je n'ai pas composé, bien sûr, durant ces quatre heures, mais j'ai réfléchi aux trois sujets qui étaient proposés aux candidats dans la série S, les scientifiques:
- Sujet 1: La guerre froide, 1947-1991.
L'intitulé me laisse songeur. La "guerre froide", on pense surtout aux années 50, la menace soviétique, la bombe atomique. Après, il y a eu la "coexistence pacifique", où les relations américano-soviétiques se sont un peu réchauffées. Mais on oublie que cette guerre sans guerre directe a duré jusqu'au début de la précédente décennie, c'est-à-dire il y a peu. C'est la disparition de l'un des belligérants, en l'occurrence l'URSS, qui a vraiment mis fin à cette guerre. Du coup, nous prenons conscience combien le monde a changé en à peine 20 ans. L'Amérique règne en maître, le communisme s'est effondré, les deux nouveaux dangers planétaires sont le terrorisme et la prolifération nucléaire. A l'heure où le PS s'efforce de rénover son projet, ces données fondamentales ne devront pas être occultées.
- Sujet 2: La France dans le monde sous la Vème République.
Le thème de composition est encadré par deux dates: 1960, le premier essai de la bombe atomique française; 2005, la victoire du "non" au référendum sur le traité européen. De la grandeur au repli? Il est certain que depuis quelques années la France a un problème avec elle-même parce qu'elle a un problème avec le monde, et d'abord avec l'Europe. Les autres nous inquiètent, l'avenir nous fait peur. Dans ces conditions, le repli est hélas la seule réaction, qui n'est pourtant pas une solution. A droite, la disparition du gaullisme, qui exaltait la voix de la France à travers le monde, a renforcé cette déprime nationale. A gauche, nous avons du mal à concevoir un nouvel internationalisme et le poison du souverainisme s'est instillé dans nos rangs. Pourtant, il faudra bien que nous prenions conscience de l'enjeu et que nous apportions des réponses: c'est notre attitude, conquérante ou timorée, à l'égard du vaste monde qui décidera de notre avenir... ou de notre absence d'avenir.
- Sujet 3: Le système colonial français entre le milieu du XIX ème siècle et la fin des années 30.
Un texte accompagne ce sujet, tiré du discours de Jules Ferry à la Chambre des députés, le 28 juillet 1885. Ferry le progressiste, le républicain, le laïque, mon cher Jules Ferry fait l'éloge du... colonialisme! Avec trois arguments:
a- Economiquement, la France a besoin de débouchés.
b- Culturellement, "les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures... Je le répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures." Ca se passe hélas de commentaires.
c- Politiquement, il faut coloniser parce que toutes les grandes puissances européennes le font et que l'avenir se joue de ce côté-là. On a vu ce qu'il est advenu pourtant du système colonial...
Petite leçon d'histoire: Un grand homme peut aussi se tromper, et lourdement. Et cette réflexion me ramène à ce week-end et à Agen. Pierre Tournemire, figure éminente de la Ligue de l'enseignement, aime à remettre à sa juste place la tradition laïque, qui a aussi, comme toute tradition politique, des aspects contestables. Dans mes remarques sur le rapport moral, j'avais regretté l'absence de deux faits d'actualité attentatoires à l'idéal laïque: l'annulation du mariage pour cause de virginité dissimulée, la remise en question de la mixité à l'école. Tournemire a rappelé qu'en ces domaines les laïques n'avaient pas toujours été exemplaires. Notre République a tardé à donner le droit de vote aux femmes, notre Ecole s'est satisfaite pendant longtemps de la séparation des sexes. A bon entendeur laïque salut!
Bonne matinée.
11 Comments:
Grace à iWizz, j'ai pu télécharger l'émission « L'Arbre de Mai».
Il est dit très clairement que le pouvoir a fait tourner les chars autour de la capitale en 68, pour faire passer un message en direction des partis politiques dits révolutionnaires, et que ceux-ci l'ont très bien compris. On sait que la Russie a écrasé les révoltes avec ce genre de véhicule. Du coup, les communistes et la CGT se sont dégonflés, il y a eu Grenelle pour récupérer du pouvoir d'achat et continuer à exister, mais la Révolution comme horizon politique était définitivement morte et enterrée.
Entre faire le mariole derrière un mégaphone et affronter un char, le choix est vite fait.
À part dans une jungle impénétrable avec une tactique merdique, genre prise d'otage, l'illusion de la prise de pouvoir par la force d'un peuple révolutionnaire était alors rangée dans une impasse de l'Histoire. Ce qui fait que le PC n'en finit pas d'agonir, et que les soubresauts de l'extrême gauche n'ont aucun avenir. La seule voie qui reste pour prendre le pouvoir et changer le monde pour la gauche est donc le réformisme.
On ne lutte pas contre la technologie, on en prend acte.
By jpbb, at 12:15 PM
Mouvement de troupes autour de Paris, et De Gaulle à Baden-Bden pour s'assurer le soutien de l'armée. Nous sommes fin mai, la période la plus politique du mouvement, où la gauche, et au premier chef les communistes, enterre l'idée de révolution en différant sa réalisation. Paradoxalement, le réformisme français naît en mai 1968.
By Emmanuel Mousset, at 12:34 PM
La révolution est devenue impossible avec l'utilisation de chars et de mitrailleuses. En 1789, Haussman n'avait pas encore percé les grands boulevards, maintenant à Paris, chacun tient à sa voiture ou à son appartement. Par le biais de Grenelle, en acceptant une augmentation de 30 % du smig, on embourgeoisait le peuple, et la messe était dite.
On ne peut différer une réalisation devenue impossible. La grande crainte de Marx s'est réalisée, en faisant vivre le prolétaire comme un bourgeois, la révolution s'est perdue sous le sable de la plage résultant des accords de 1936
Maintenant avec 35 heures et le RMI, plus personne ne risquera sa peau pour une chimère. Il ne reste qu'une position romantique à la Bezancenot, se la péter grave en jouant les vedettes devant les médias en se faisant applaudir par les frustrés divers et variés. C'est du spectacle, ce n'est plus de la politique. C'est pour le militant d'extrême gauche arriver à compenser un déficit d'image, exister dans l'illusion pour arriver à croire que l'on contrôle malgré tout la situation.
By jpbb, at 1:08 PM
Anonyme a dit...
"En dehors de ces divergences syndicalesil faut que les socialistes se lancent dans cette bataille politique de défense des 35 heures. Cette réforme est leur réforme, qui est un thème identitaire pour la gauche. Si Martine Aubry a été hier tant applaudie, c'est qu'elle incarne cette réduction du temps de travail" parole d'un message d'emmanuelle Mousset,de la semaine derniére je crois, que de contradictions, tu as sans doute oublié la manif ainsi que les représentant du ps à Saint Quentin
Parole, parole et parole
10:57 PM
Emmanuel Mousset a dit...
Les représentants du PS à St Quentin, adressez-vous à eux, je n'en fais pas partie.
Quant à moi,j'étais, de 18h à 22h, à Belleu, présidant les réunions de bureau et de conseil d'administration de la FOL.
Il faut faire avoir des prioités et faire des choix dans la vie, un ca peut se reporter la manif non. Mauvaise justifiation; et si tu n'es pas un représantant du PS, 'tu es une grande figure locale" socialiste,y pas donc pas grande différence;;;
y étaient où les socialistes, dans le jardin encore une fois.
By Anonyme, at 6:04 PM
A l'anonyme bordélique:
Je ne suis pas une "grande figure locale" du PS, pour la simple et bonne raison qu'il n'existe à ce jour aucune "grande figure locale" du PS.
Quant à moi, je ne suis qu'un simple militant, rien d'autre.
Pour le CA de la FOL, désolé, ça ne peut pas se déplacer. Pourtant, on me l'avait suggéré... pour que ses membres puissent voir le match de foot. J'ai dit non. Ce qui est fixé est fixé et ne doit pas changer. Sinon c'est le bordel.
Mais vous avez tout à fait raison sur l'absence des socialistes dans la vie politique locale. Je l'ai encore expérimentée cet après-midi, et j'y consacre un billet.
Votre histoire de jardin, je ne comprends pas. Soyez au moins explicite, à défaut d'être pertinent.
By Emmanuel Mousset, at 6:35 PM
"N'y aurait-il que le MJS, Mouvement des Jeunes Socialistes, qui secoue un peu le cocotier endormi? Il semble bien. En tout cas, l'animateur fédéral, Alexandre Grard, et ses amis sont très actifs, font parler d'eux et entraînent du monde dans la rue" parole d'emmanuel Mousset
Eux aussi avez oublié de venir ou avez un CA...
By Anonyme, at 7:03 PM
A l'anonyme adepte du flicage:
Vous faites partie de la police ou quoi? Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que les jeunes socialistes n'étaient pas là? Et vous, où étiez-vous et que faisiez-vous? Et la CFDT, et FO, et l'UNSA, et la CGC, et la CFDT, où étaient-elles? L'esprit délateur qui est le vôtre m'est étranger. Au lieu de juger les autres, occupez-vous plutôt de vos fesses. Et profitez-en pour vous taire.
By Emmanuel Mousset, at 7:13 PM
ENFIN CE S ENERVE. POINT DE DELATION JUSTE UNE REPRSISE D VOS PROPOS DANS VOS PROPRES BILLETS ET AVEC VOS PROPRES CONTRADICTION .
DE PLUS LE PEU DE FOIS OU ETAIT PRESENT LE MJS, IL Y AVAIT UN DRAPEAU OU UNE AFFICHE PAR MILITANT DONC VISIBLE, pas difficile de remarquer vos absences
Ceci n'est donc pas un jugement mais un état de faits
By Anonyme, at 7:19 PM
Etre socialiste, ce n'est pas marqué sur le front, ça ne se s'affiche pas nécessairement. Vous parlez de "fait" et vous vous refusez à porter un "jugement". Hypocrite! Votre objectif, c'est de critiquer le MJS saint-quentinois, que vous ne connaissez pas. C'est d'ailleurs votre droit. Et c'est mon droit de dénoncer votre hypocrisie et de défendre le MJS.
By Emmanuel Mousset, at 7:59 PM
Ne déviez pas la teneur de mes propos ni les faits, prenez simplement en compte cette finalité :
les socialistes, dirrigeants, représentants, connus, les Mjs, tous absents de la lutte pour leS 35 HEURES ET POUR L'AVENIR DES RETRAITE
Dénoncer c'est agir et vous n'en n'etes pas capable; ni le MJS
vous ne vivez qu'a travers vos discours et diverses déclarations de division, nombrililste et diviseur voici bien vos caracteristiques
Cette démarche à bien été comprise par le MJS soyez rassurés; ils vous suivent en dignes héritiers de votre connerie
By Anonyme, at 8:24 PM
A l'anonyme manipulateur:
Qui êtes-vous pour parler ainsi, sur ce ton, et insulter mes camarades? Je vous préviens, je n'aime pas les lâches de votre espèce. Le diviseur, c'est vous. Qui vous envoie pour effectuer vos tâches de basse police? Vous crachez sur les socialistes, mais prenez garde que le vent ne vous le renvoie pas en pleine figure.
By Emmanuel Mousset, at 9:48 PM
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