L'Aisne avec DSK

18 juillet 2008

Après Mosco, Camba.

Bonjour à toutes et à tous.

La moitié des socialistes sont à la mer, l'autre moitié sont à la montagne et quelques-uns, dont moi, restent chez eux parce qu'ils n'aiment ni la mer ni la montagne. Et pendant ce temps-là, que font nos dirigeants? De la politique, bien sûr. J'ai là aussi ma petite théorie: c'est à ses vacances qu'on reconnaît le militant. Celui qui croit que tout s'arrête pendant deux mois se trompe. C'est vrai à Paris comme à Saint-Quentin. Je vous en avais touché un mot cet hiver: il n'y a pas d'interruption en politique, les périodes de "creux" sont faites pour être remplies. Croyez-vous que Pierre André et Xavier Bertrand vont chômer cet été? Non, ils seront là, présents. Pas tout le temps bien sûr, mais régulièrement. Et lorsqu'ils seront absents, ils prendront soin de se faire excuser et représenter. Des pros, que voulez-vous!

Tout ça pour vous dire quoi? Que ça s'active côté socialistes en vue du congrès. Pas chez Ségolène et Delanoë, comme on pouvait le croire, mais parmi les strauss-kahniens, qui ont manifestement la volonté de jouer un rôle central dans les prochains mois. Mercredi c'est Moscovici qui annonçait son rapprochement avec Collomb, hier c'est Cambadélis qui présentait une "Charte pour le renouveau", pour signature auprès des militants, et dont j'ai reçu le texte sur ma messagerie. Que nous dit ce cher Camba?

D'abord qu'il y a péril en la demeure: "21 contributions générales, c'est effarant (...) ce n'est pas le meilleur signe de bonne santé." Je suis d'accord. 7 ou 8 contributions, reflétant les quelques grandes sensibilités qui traversent notre Parti, ok. Mais 21 textes, c'est préoccupant. Le risque, c'est le glissement dans la pure tactique, au détriment des idées. Que propose Camba?

"Clarifier et recomposer", "construire une nouvelle majorité". Le socle de Reims, ce ne sera pas le premier secrétaire (qui ne sera élu qu'après coup), ce ne sera surtout pas le choix d'un présidentiable (chaque chose en sont temps), ce ne sera pas encore le projet (il faudra plusieurs mois de débats collectifs pour le mettre à jour) mais ce sera la constitution et la délimitation d'une majorité. C'est une vérité universelle: on ne gouverne pas seul, à Paris comme à Saint-Quentin. On peut vouloir être candidat, encore faut-il s'assurer qu'on dispose d'une majorité. Sinon on retire sa candidature. Vous m'avez compris...

Quelle majorité? Là encore, Cambadélis est très clair, tant il est vrai que c'est la première qualité de l'homme politique: "Nous voulons travailler avec Arnaud Montebourg et Martine Aubry." La base de la future majorité, son noyau central est celui-là. Jean-Christophe ne cite pas Fabius mais fait allusion à Collomb. Car la majorité aura vocation à s'élargir, notamment du côté de la Ligne Claire. A quelques nuances près, Camba confirme la démarche de Mosco.

La "Charte pour le renouveau" s'organise en deux temps, l'analyse et les propositions. La première est d'essence purement strauss-kahnienne. La vraie question, pour Cambadélis, c'est "la nouvelle question sociale", qui se décline en trois thématiques: la crise financière, la crise énergétique, la crise alimentaire (on retrouve ici les idées développées par Strauss dans ses dernières tribunes à la presse). Les propositions se résument à trois, qui pèseront lourd dans la recomposition qui se prépare:

1- Organiser des primaires pour désigner notre candidat à la présidentielle.
2- Elaborer notre projet à travers des conventions thématiques où les adhérents trancheront les grandes questions.
3- Aller vers un parti de toute la gauche, qui rassemblerait avec les socialistes les radicaux, les républicains, les écologistes et les communistes.

Voilà quelques idées fortes en ce début d'été pluvieux. A nous de les mettre au coeur du débat, dès maintenant et pour la rentrée, lorsque les sacs à dos et les serviettes de bain auront rejoint leur placard.


Bonne matinée ensoleillée.

1 Comments:

  • Sur le fond je partage ton analyse, elle est claire et cohérente. Juste un seul détail, le PS devient « la gauche ».
    La gauche n'est pas un rassemblement de partis, c'est un amalgame de militants dans un PS qui a effectué sa mutation en se débarrassant des stupidités marxistes, en acceptant le marché, en voulant l'organiser au profit de tous, et en gommant les excès de l'ultra libéralisme, en voulant éradiquer la misère, son premier combat. Alors oui, en toute logique, on peut appeler ça « la nouvelle question sociale », qui répond aux trois thématiques : la crise financière, la crise énergétique, la crise alimentaire.

    Nous n'essayons pas une alliance de la gauche bis, nous sommes la gauche. Et pour la minorité qui y renâcle, il y a l'extrême gauche et son impuissance qui les guette et les attend.

    By Blogger jpbb, at 12:24 PM  

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