Paris laïque.

Bonjour à toutes et à tous.

Mon stage vient de se terminer, il était passionnant, et je vous en reparlerai tranquillement, de retour à Saint-Quentin, ce soir ou demain. Il me reste quelques heures devant moi avant de prendre le train, que je vais mettre à profit pour aller à la FNAC et voir le dernier Romero aux Halles.

Paris, c'est formidable, je ne m'en lasse pas, même si Saint-Quentin, que j'ai rejoint il y a 10 ans, me plaît bien. Si j'étais resté dans ma section socialiste du XIXème, que serais-je devenu, qu'aurais-je fait, aurais-je eu le même trajet que dans la fédération de l'Aisne? Je n'en sais évidemment rien. Parfois le regret me prend, mais c'est très rapide, vite passé. Je crois en une forme de destin. Le mien peut sembler malheureux, si l'on prend la séquence politique 1998-2008, mais il y a aussi du positif. Dans la capitale, peut-être aurais-je été noyé dans la masse? Dans l'Aisne au moins, pour le meilleur ou pour le pire, j'ai échappé à ça, j'ai pu agir, même si les résultats ont rencontré leurs limites.

Paris est laïque. Je m'explique, ce n'est pas un propos de circonstances, mais cette ville est une illustration de mon stage, où il a beaucoup été question du "vivre ensemble" avec nos différences, qui est l'objectif de la laïcité. Paris est une ville de brassage, de métisssage, de différences et donc de tolérance. Ici, je me promène dans l'anonymat, sans les regards qui jugent ou les voix qui interpellent. A Saint-Quentin, tout le monde connaît plus ou moins tout le monde, le poids des habitudes est puissante, on y rencontre des haines ou des amitiés d'il y a 40 ans. C'est un "milieu". La laïcité, c'est l'absence de milieu, d'entre soi, de clan, de communauté, de féodalisme. La ville laïque est cosmopolite, éclatée en de multiples quartiers, sans véritable centre. C'est une ville-monde, ce n'est pas une cité-village. Voilà pourquoi j'aime Paris, voilà pourquoi je vis à Saint-Quentin, car nous devons être là où les idéaux laïques et progressistes ont besoin de nous. La République a conquis autrefois les campagnes, la social-démocratie doit conquérir aujourd'hui les villes moyennes de Picardie.


Bon après-midi.