Offensive et riposte.

Bonsoir à toutes et à tous.

La droite se durçit et se replie, c'est évident. Normal: depuis sa défaite des municipales, elle est affaiblie. Les sondages sont catastrophiques pour Nicolas Sarkozy. Il y a le feu au lac, la droite se doit de réagir. D'autant que les élections européennes approchent, et que ce scrutin est toujours difficile pour tout pouvoir en place. Que faire? Se radicaliser, adopter la stratégie de la fuite en avant, satisfaire les exigences droitières de Copé et des députés UMP très mécontents. Comme les grandes réformes de la droite sont derrière elle, comme les effets d'annonce sont devenus inopérants, il reste une bonne vieille méthode: s'en prendre à l'adversaire, diaboliser la gauche.

Bertrand le premier a frappé, il y a quelques semaines, en brisant un accord entre partenaires sociaux, en s'attaquant cette fois pour de bon aux 35 heures. Cette semaine, nous sommes passés à un degré supérieur, avec la campagne contre Ségolène Royal, dont on a monté en épingle un propos banal. Fillon, qui est un faux mou comme Bertrand est un faux gentil, a donné le signe de la curée, en traitant notre camarade de "petite fille dans la cour de récréation". Raffarin, cet homme qui a un jour rêvé d'une France sans socialistes, a suivi.

Samedi a été le point d'orgue de cette offensive anti-socialiste, à la Mutualité, où se tenait le conseil national de l'UMP, d'une extrême violence contre la gauche. Ils étaient tous là, tous unis contre les progressistes, au premier rang le chef de l'Etat, qui a ironisé sur cette France dans laquelle on ne se rend plus compte des grèves quand elles ont lieu. Des propos incroyables dans la bouche d'un président de la République, quand on sait que la grève est un droit constitutionnel, un fondement de la démocratie sociale. Cette morgue en dit long sur l'équipe de droite qui nous gouverne et qui est très à droite. Et comme toujours, pour tromper son monde et faire bonne figure auprès de l'électorat de gauche traditionnel, Sarkozy a fait son numéro contre la BCE et ses taux d'intérêts élevés.

Après le patron, les porte-flingues sont intervenus, Fillon et Bertrand en première ligne. Le Premier ministre s'en est pris directement au PS et à son congrès, en se focalisant sur Besancenot. La stratégie est finaude, je l'ai souvent dénoncée sur ce blog: associer le PS à l'extrême gauche afin de le marginaliser et de l'éloigner pour longtemps du pouvoir. L'objectif de Fillon est de faire de la France un immense Saint-Quentin, où le bloc PS-extrême gauche ferait 40%, heureux d'exister et insoucieux de gagner. Bertrand, lui, a choisi de s'en prendre à Ségolène Royal à propos de la libération d'Ingrid Betancourt (la droite s'est donnée le mot, pas de quartier!).

La campagne de la droite a aussi ses applications locales. En Picardie, cette semaine, le président socialiste du Conseil régional, Claude Gewerc, en a fait les frais (j'y reviendrai en détails dans un prochain billet). Là, ce sont les régionales de 2010 que le picard Bertrand prépare.

L'offensive de la droite est d'autant plus vive qu'elle sait que des socialistes en période de congrès sont vulnérables. Sachons riposter à cette offensive, restons unis.


Bonne soirée.