L'Aisne avec DSK

17 octobre 2008

Un courrier d'Aubry.

Martine Aubry vient de faire parvenir un courrier à chaque adhérent du Parti socialiste. Sa lecture me renforce dans mon engagement à ses côtés, dans le refus de suivre Pierre Moscovici dans le sillage de Bertrand Delanoë. Ce qui n'enlève rien à l'estime que je leur porte: nous nous retrouvons un jour ou l'autre, ensemble. Mais aujourd'hui, c'est le congrès, et si en France tout paraît-il se termine par des chansons, en politique tout se termine par des choix. Le mien est clair, cohérent, certain: Aubry, c'est la meilleure, parce que son positionnement, sa méthode, ses orientations sont les meilleurs.

La lettre commence évidemment par la crise financière. Pas question de colmater le système; il faut en changer. Pas en faisant la révolution, à laquelle personne de sérieux ne songe, mais en modifiant les règles au niveau national et international (Strauss, on compte aussi sur toi!). Ce changement de système est inéluctable puisque ses promoteurs eux-mêmes, la droite, n'en veulent plus. Mais ils sont très mal placés pour le changer. On ne va pas confier à une entreprise de démolition le soin de construire une nouvelle maison!

Que propose Aubry? Simple: le contraire de ce que propose et fait (ou plutôt défait) la droite. "Nous devons réarmer la puissance publique, mais aussi la moderniser pour être plus efficace et plus apte à prendre en compte les aspirations individuelles". Tout est là. Ce qui signifie remettre la question sociale au coeur de nos préoccupations, en augmentant les salaires, en engageant une grande réforme fiscale (qui tourne le dos au fameux "paquet fiscal" de Sarkozy, en réalité joli paquet-cadeau pour les plus fortunés).

Et l'Europe, une plaie encore vive pour beaucoup de socialistes, après les divisions autour de la Constitution? "Elle fait partie de l'identité socialiste". Oh que oui! Et Aubry milite "pour une Europe politique, sociale et humaniste". Très bien.

Voter Aubry, c'est aussi assumer ce que nous avons fait, qu'elle incarne fortement: les 35h bien sûr, mais aussi la parité, le PACS, la CMU, l'APA,... Car j'en ai marre, depuis longtemps, depuis toujours, de ces camarades qui trouvent à redire sur ce que nous avons fait, qui se plaignent qu'on ne soit jamais assez à gauche. Les faits sont là, les réformes sont encore fécondes aujourd'hui, la droite les attaque, alors défendons-les! Personne ne ferait confiance à un parti qui regretterait ce qu'il a fait. Il faut assumer, avec fierté!

Maintenant, il faut préparer les futures victoires, malgré et à cause de ce constat: "Cela fait 20 ans que nous n'avons pas gagné une élection présidentielle et 11 ans une élection législative!" Comment gagner? En fonctionnant autrement que nous ne l'avons fait, en dépassant les anciens clivages, en remettant le Parti au travail, en organisant 5 grandes conventions nationales pour construire notre projet, en inventant une alliance de toute la gauche, en instaurant des primaires ouvertes pour la présidentielle. C'est ça la motion D. Et j'y crois!


Bon après-midi.

19 Comments:

  • Il est bien temps de vous en rendre compte,
    JPR et moi ne cessons de le répéter depuis des mois.

    Attention vous etes en train de vous faire manipuler par la majorité qui veut choisir le 1er secrétaire de votre parti.

    Il n'y a pas vous etes un visionnaire.
    Depuis des mois je vous explique qu'elle semble etre le choix le plus cohérent et c'est seulement maintenant quand vous etes forcé de la choisir que vous vous en rendez compte.

    Surtout ne me faites pas l'insulte de me dire que j'avais raison,
    continuez à raler et à vous plaindre, c'est tellement plus constructif.

    By Blogger grandourscharmant, at 5:50 PM  

  • Je ne me détermine pas par rapport à la droite, encore moins par rapport à vous. Le mouvement des Reconstructeurs, auquel j'ai adhéré depuis le départ, existe depuis un an. Mais tout ça, bien sûr, vous aura échappé.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:13 PM  

  • Je ne voterais pour Aubry uniquement si elle n'a aucun projet écologique. En effet, les ours étant une des espèces les plus menacées par le réchauffement de la planète, si on ne fait rien au niveau écologique, il n'y en aura plus dans quelques années. De ce fait, grandourscharmant risque de ne plus embêter le monde d'ici quelques temps

    By Anonymous Anonyme, at 9:41 PM  

  • Monsieur Mousset, vous n'avez pas de chance, vous serez toujours avec les perdants !
    Pour ce qui est des solutions à la crise, étudiez plutôt ce que propose Ségolène depuis plusieurs jours, c'est plus pointu !
    Quant à l'Europe, laissez-moi sourire, avec Fabius sur le porte-bagage !

    Evidemment, fidèle à votre habitude, vous allez répondre méchamment pour ne pas dire stupidement,, aveuglé par vos certitudes d'un autre temps, vous qui né représentez pas grand chose.
    P.N.

    By Anonymous Anonyme, at 10:03 PM  

  • Pascal,

    Ne vous tourmentez pas ainsi, je ne serais pas méchant avec vous. Je dirais simplement ce que je pense. Ca ne vous gêne pas, au moins?

    Vous êtes pour Ségolène? Très bien, respect, je n'ai rien d'autre à ajouter.

    Vous me classez parmi les perdants parce que je soutiens Aubry? Ne soyez pas aussi présomptueux, laissez les socialistes se prononcer, et nous verrons bien.

    Fabius? C'est un socialiste, que je sache. Sur l'Europe, il a évolué, et surtout, nous devons nous rassembler. Vous êtes contre ça?

    Je ne représente pas grand-chose? Je ne sais pas, je ne me pose jamais la question. Je représente déjà moi-même, ce n'est déjà pas si mal. Il y a tellement de gens qui ne représentent personne!

    Vous voyez, je n'ai pas été méchant, et même plutôt gentil. Alors, rassuré?

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:21 PM  

  • Jules,

    Vous voulez me priver de l'ours? Ce serait un grand malheur. Cette sale bête m'est très utile. C'est le militant UMP idéal, mauvais à souhait. Je dois l'exhiber à mes lecteurs, le faire danser à coups de fouet. Pourquoi nous priver de cet édifiant spectacle?

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:24 PM  

  • Ne vendez pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

    Ce genre de mauvaise graine en général ça finit par enterrer tout le monde.

    By Blogger grandourscharmant, at 10:55 PM  

  • Pascal,

    Le bras droit de Ségolène Royal est Vincent Peillon. Pouvez vous me rappeler sa position au moment du référundum?

    Il me semble que c'était la même que Fabius, non?

    Plus sérieusement, la crise du référendum est derrière nous. On retrouve des héros du non dans toutes les motions d'ailleurs.
    Peillon chez Royal, Fabius chez aubry, Mélanchon et Emmanuelli chez Hamon, etc...

    On pourrait d'ailleurs reprendre l'argumentaire de Fabius au moment du référendum. je ne suis pas fabiusien mais il faut reconnaitre que la crise actuelle donne du relief à ces arguments ; L'indépendance de la banque centrale, le gouvernement de la zone euros, etc...

    By Anonymous Anonyme, at 12:06 PM  

  • Je suis plutot d'accord avec Sylvain sur le fond de l'argumentaire de Fabius.
    Ce qui rendait compliqué sa position sur le non, c'était la forme.
    Dans la façon dont il a présenté les choses, on aurait pu croire qu'il n'avait pas été aux affaires et qu'il n'avait pas eu à assumer de responsabilité.

    A la réserve pres bien évidement qu'il n'y avait pas de plan B et que le traité constitutionnel était la moins mauvaise des solutions.

    By Blogger grandourscharmant, at 2:10 PM  

  • http://fr.youtube.com/watch?v=I0C_3evYJ88&feature=related

    By Anonymous Anonyme, at 4:31 PM  

  • «Le directeur du Fonds monétaire international (FMI), le Français Dominique Strauss-Kahn, fait l’objet d’une enquête sur un possible abus de pouvoir dans le cadre de relations intimes avec une subordonnée, a rapporté le Wall Street Journal.

    Selon le journal d’affaires américain, la société Morgan, Lewis & Bockius LLP a été chargée de mener l’enquête et devrait rendre ses conclusions fin octobre. L’enquête porte au départ sur des relations intimes que M. Strauss-Kahn, ancien ministre français de l’Economie âgé de 59 ans, aurait entretenues avec Piroska Nagy, une ancienne haute responsable d’origine hongroise du département Afrique du FMI et mariée.

    Tous deux auraient échangé des courriels sur cette possibilité qui se serait concrétisée cette année lors d’une conférence en Europe, poursuit le Wall Street Journal (WSJ). Les courriels ont été découverts par l’époux de Mme Nagy, un économiste argentin renommé, Mario Blejer, autrefois employé au FMI. Les enquêteurs se demandent si M. Strauss-Kahn a fait preuve de favoritisme à l’égard de Mme Nagy au FMI, ou au contraire aurait tenté de se venger. Dans un communiqué cité par le quotidien économique new-yorkais, M. Strass-Kahn indique qu’il coopère avec l’enquête. "L’incident qui s’est produit dans ma vie privée" a eu lieu en janvier 2008, a-t-il déclaré dans ce texte cité par le journal. "A aucun moment, je n’ai abusé de ma position de directeur du fonds", affirme-t-il.»

    By Anonymous Anonyme, at 4:33 PM  

  • DSK accusé d’abus de pouvoir (avec histoire de fesses à la clé)

    http://online.wsj.com/article/SB122427783161845699.html

    WASHINGTON - Une relation clandestine menace de scandale le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, sous enquête pour suspect abus de pouvoir dans le cadre d’une relation sexuelle avec une collaboratrice, affirme le Wall Street Journal d’aujourd’hui.

    Selon le quotidien financier, la société Morgan, Lewis & Bockius Llp, chargée de l’enquête, devra présenter ses conclusions fin octobre. L’enquête a été requise par Shakour Shaalan, représentant de l’Egypte ainsi que d’autres pays arabes au sein du conseil d’administration du FMI, mais les délégués russes et étasuniens l’auraient également souhaitée.

    Strauss-Kahn a admis avoir eu une relation avec Piroska Nagy, mariée, ancienne responsable d’origine hongroise du département Afrique du FMI. La relation aurait commencé cet année, lors d’une conférence en Europe. Ce serait le mari de Mme Nagy, l’économiste argentin Mario Blejer, travaillant également du FMI, qui l’aurait découverte selon le Wall Street Journal.

    L’enquête devra dire si Strauss-Kahn a abusé de son pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles de la femme. Le directeur du FMI a déjà fait savoir qu’il entendait collaborer à l’enquête en admettant la relation. "L’accident qui s’est produit dans ma vie privée", a-t-il expliqué dans un communiqué, a eu lieu en janvier 2008. "Mais à aucun moment je n’ai abusé de ma position de directeur du FMI", a-t-il ajouté.

    En 2007, le directeur de la Banque mondile, Paul Wolfowitz, fut acculé à la démission après avoir été accusé d’avoir requis personnellement de l’avancement pour sa compagne, elle même employée dans la même institution internationale.

    Wall Street Journal

    By Anonymous Anonyme, at 4:36 PM  

  • Une fois n’est pas coutume.

    Voici un plan simple qui explique comment sauver le monde de la crise financière.

    Bien sûr, je compte sur des gens hauts placés pour convaincre qui de droit d’imposer cela comme plan d’urgence. A vue de nez, ça tient la route, j’ai bouclé ça en 20 minutes, donc merci si ça fonctionne de me virer la somme de 70000 euros sur mon compte postal, pile poil ce qui me faut pour prendre des vacances.

    Vous me répondrez, qui a bu boira, et personne ne m’a rien demandé.

    C’est juste.

    Mais d’un autre côté, comme les vrais professionnels ne sont sûrs de rien avec quelques milliers de milliards de dollars, je ne vois pas pourquoi je fermerais ma gueule juste parce que mon plan n’est pas capitaliste.

    Donc un peu de concentration s’il vous plait, je ne répéterai rien deux fois, j’ai des courses à faire après.

    Première hypothèse, on dira qu’on va créer une nouvelle monnaie internationale.

    Qu’importe le nom, disons "Le Thunar".

    Elle aura de la valeur dès que les gens seront sûr qu’elle peut s’échanger contre des vraies marchandises (à manger, à boire, des maisons, de l’energie, etc...)

    Un réseau international de coopératives a pour but de réguler le volume de Thunar pour le monde entier, mais dans une sphère non capitaliste, juste pour ceux qui veulent rejoindre ce nouveau réseau financier.

    Seconde hypothèse, la plupart des gros riches diront que c’est idiot et que le modèle actuel doit être conservé, avec les bourses, les actions, le dollar et le pétrole pour indexer le prix de nos vie.

    arf, arf, arf, j’avais envisagé cette hypothèse et j’ai une solution non violente.

    Par conséquent, on laisse les capitalistes avec leur système, et mieux, on permet aux entreprises privées qui le veulent d’échanger des Thunars contre leur monnaie qui ne vaut plus rien, mais seulement contre des matières premières ou des objets manufacturés en échange. Par contre, on ne veut plus de leur argent (dollar, euro) qui vaut plus rien, merci beaucoup.

    Quand une coopérative aura besoin de Thunar pour acheter du matériel ou pour payer les travailleurs, elle fait appel au réseau de mutuelles de dépots, avec comme garantie que le montant de Thunar demandé sera transformé en travail équivallent, et ça c’est sous la forme d’un mandat signé, d’une validité limitée.

    Si le réseau s’aperçoit que les Thunars ont juste servis à payer des virées dans des hotels de luxe, alors la coopérative est exclue du réseau, ou bien elle redonne les Thunars volés avant de pouvoir continuer.

    Elle peut retourner vers le modèle capitaliste si elle veut aussi, pas de soucis.

    Si des biens ne sont pas accessibles à l’achat en utilisant des Thunars (car il n’y a pas encore de coopératives qui les fabriquent), alors le système est le suivant :

    Soit il existe sur la planête une coopérative qui a un lien avec une entreprise capitaliste qui peut fournir le produit, et dans ce cas l’achat se fait localement en Thunar via le réseau, et alors que le réseau se débrouille pour effectuer le paiement en dollar ou autre à la société capitaliste.

    Soit c’est pas encore le cas et dans ce cas, la mutuelle fournit juste l’équivallent en dollar ou euro en contrepartie du paiement local en Thunar.

    Et voilà, j’ai créer un nouveau système international de commerce en 20 minutes.

    D’autre part, j’ai sauvé la planête car les coopératives devront respecter à la lettre les normes écologistes.

    je suis trop fort.

    Vous avez des critiques virulantes contre mon plan ???

    je vais me recoucher ...

    BOP

    By Anonymous Anonyme, at 4:48 PM  

  • Enquete
    Un plan de sauvetage pour les villes spéculatrices
    Par David Servenay | Rue89 | 18/10/2008 | 01H26

    L'Etat prévoit des milliards pour éviter que des collectivités n'entrent en cessation de paiement à cause de leurs placements.




    Par où la crise va-t-elle arriver? Les villes seront-elles les prochaines cibles de l'effondrement boursier? Les départements? Les régions? Alerté depuis des mois, le gouvernement prépare un plan de sauvetage des collectivités locales: « plusieurs milliards d'euros », selon une source officielle.

    Place Beauvau comme à Bercy, on suit en effet la situation de près. L'estimation des encours de prêts pour les collectivités locales en 2008 s'élève à 67 milliards d'euros. Or, sur cette somme, 10 milliards seraient des « produits toxiques », précise-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Intérieur, Michèle Aliot-Marie. L'agence de notation financière Fitchratings estime, elle, ces produits toxiques à 20 à 25 milliards d'euros. En juillet, elle livrait le diagnostic suivant:

    « Ces produits, qui comportent généralement des contrats d’option très risqués, ont déjà entraîné certaines collectivités dans une fuite en avant qui pourrait les mener jusqu’à l’insolvabilité. »

    Car les principales banques manquent de liquidités pour faire face aux demandes croissantes des collectivités locales, explique-t-on dans l'entourage de MAM:

    « En début de semaine, nous avons eu une réunion avec les banques au ministère des Finances pour identifier les ressources : il faut trouver plusieurs milliards. [...] Les communes ont fait comme dans toutes les entreprises, pour présenter des choses bien lissées. On appelle cela la comptabilité optimisée. Mais lorsque les élus ont signé ces prêts, ils sont en principe responsables. Personne ne vous oblige à signer...»

    Le gouvernement a tout de même décidé d'accélérer la mise en oeuvre de son plan. Les collectivités sont un maillon essentiel de l'économie, puisqu'elles assurent 75% de l'investissement public du pays. Si cette machine tombe en panne, la France est potentiellement en banqueroute. Un scénario noir jugé impossible par les observateurs, mais il faut prévoir le pire. Or, ces dernières semaines, les banques multiplient les refus de crédits.

    A la communauté urbaine de Lille, 57% de la dette en produits complexes
    L'information est passée inaperçue: le 25 septembre, le conseil de la communauté urbaine de Lille a voté la délibération « Réaménagement de la dette communautaire en 2009 ». Vote à l'unanimité, sur la foi d'un rapport présenté par Martine Aubry. Le texte s'achève par cette phrase mystérieuse qui autorise la présidente de la CULM:

    « A faire appel en cas de besoin à des index référencés en devises étrangères de pays n'appartenant pas à la zone euro, dans la mesure où ces devises présentent des taux attractifs et un risque de change maîtrisé, et dans la limite de 15 % de l'encours de dette au 31/12/2008. »

    Taux « attractif » ? Risque de change « maîtrisé » ? C'est la deuxième fois que les élus autorisent la collectivité à prendre des risques sur les marchés financiers. Et pas n'importe lesquels: le même jour, dans la délibération «Recours aux instruments de couverture du risque de taux et de change en 2009», un chiffre est lâché:

    «Au 31 décembre 2007 le portefeuille d'instruments de couverture comprenait 48 contrats représentant un montant notionnel de 955 068 669,46 euros, soit 57,40 % du stock de dette.»

    En clair, sur les 1,7 milliard d'euros de dette, 57% sont adossés à des produits spéculatifs. Le banquier du Grand Lille? Dexia... la banque qui assure les trois-quarts des crédits dédiés aux collectivités territoriales françaises. L'adjoint aux finances de Lille, Pierre de Saintignon, assure que les produits structurés ne représentent que 30% de la dette (160 millions d'euros):

    « Nos produits structurés sont des produits plutôt simples (essentiellement des taux fixes bonifiés avec des barrières sur les taux variables) et nous ne disposons pas de produits basés sur la pente de la courbe des taux (qui ont été les produits les plus risqués ces derniers mois) ni de produits exotiques sur le change. »

    L'argentier de Lille n'en dira pas plus: il négocie en ce moment avec les banques.

    Des prêts indexés sur les produits les plus volatiles
    Pour comprendre, il faut revenir trois ans en arrière. A partir de 2005, les fertiles cerveaux du trading imaginent de lancer sur le marché des collectivités locales de nouveaux produits. A l'époque, les taux d'intérêts sont encore très bas. Les communes présentent un très bon facteur de risque et surtout elles sont de plus en plus endettées. La recette des banquiers pour réduire cette dette? Parier sur les « taux structurés ».

    Les gros établissements de la place (Dexia, Crédit Agricole, Caisse d'Epargne) proposent à leur client ces prêts très spéciaux:

    Les taux fixe à barrière désactivante. Ces contrats prévoient une période de grâce (ou de bonification) de deux ou trois ans durant laquelle le taux applicable à l'emprunt est inférieur au coût de l'argent. Puis, une fois la « barrière » désactivée, le taux d'intérêt est calculé sur la base d'un autre indice européen, type Euribor, mais sans être « capé », c'est-à-dire sans limite...
    Puis, des contrats de deuxième génération sont apparus -appelés « taux à effet de levier »- ils proposent la même chose et cette fois-ci le taux de référence n'est plus un indice, mais un calcul d'indice. En clair, un produit hautement sophistiqué comme l'écart entre deux taux, une option sur des cours de matières premières... bref, un indice hautement volatile.
    Lyon a même indexé certains de ses prêts sur le cours du baril de brut. Concrètement, le risque avec ce type de prêt est de voir passer un taux de 3 à 10% ! Une perspective qui n'est plus si chimérique avec les soubresauts de ces dernières semaines.

    Le maire (PS) de Saint-Etienne s'en est aperçu au printemps dernier, après un audit financier des comptes de sa ville soupçonnant une gestion hasardeuse de son prédécesseur UMP. Une véritable aberration pour Maurice Vincent... car à partir de 2011, Saint-Etienne plonge dans « l'inconnu »:




    En juin, Maurice Vincent alerte les cabinets de Christine Lagarde, ministre des Finances, et Michèle Aliot-Marie, ministre de l'Intérieur, leur enjoignant de prendre des mesures réglementaires pour interdire ce type de prêts. Il n'a jamais reçu de réponse.

    A Tulle, Hollande a choisi un prêt de pente en 2007
    Qu'elles soient de droite ou de gauche, ces municipalités ont fait un pari très risqué sur l'avenir. Avec l'immense avantage de pouvoir afficher, juste avant les élections, une réduction substantielle des charges financières. Une sorte de brevet de bonne gestion, quitte à jouer à la roulette sur les années suivantes. L'exemple de Tulle est emblématique.

    En juillet 2007, la ville corrézienne contracte, sous l'égide de son maire François Hollande, un prêt de 6,7 millions d'euros (pour une dette globale de 29,5 millions) à un taux fixe de 3,65% sur vingt ans, à condition que l'écart entre les taux à un an et les taux à trente ans reste positif. Dans le jargon de la finance, c'est un prêt de pente sur la courbe des taux. « Une gestion dynamique de l'endettement », commente Laurent Bourgès, directeur général des services.

    En juin 2008, la courbe des taux s'inverse. Catastrophe, le taux « fixe » de 3,65% s'envole. Tulle renégocie alors son contrat avec Dexia. Elle obtient une garantie de taux fixe pour 2008, un passage à 4,3% pour 2009 et pour 2010... un retour aux conditions du premier contrat ! «Nous étions avec Dexia hier, ajoute Laurent Bourgès, et heureusement les courbes se sont recroisées il y a une semaine. » Cette fuite en avant est la seule solution possible. Pour repasser sur un taux fixe, la banque exigeait 6 à 7% de taux d'intérêt.

    Des collectivités notées sur les marchés financiers
    Tout un business s'est développé autour de ces contrats. A commencer par celui de la notation financière. Fitchratings est l'une des premières à avoir mis en place une liste mensuelle de cotation de communes. Objectif : fournir aux investisseurs un outil complet pour évaluer les opportunités du marché. David Diano, analyste chez Fitchratings, reconnaît que ces montages ne sont pas toujours très limpides pour les clients:

    “Dans les plus grosses collectivités, on a souvent des équipes plus aguerries aux risques financiers, dans les plus petites, on peut en douter. Le contenu de ces contrats est rarement rendu public.”

    Des petites communes comme Pont Saint-Esprit (Gard) ou Monteux (Vaucluse) ont cédé aux sirènes des produits structurés. Elles seraient plus nombreuses qu'on ne le croit. « Ces petites villes ne souhaitent pas communiquer, explique André Robert, délégué de l'Association des petites villes de France, car elles auront alors plus de difficultés pour négocier avec les banques. » Le 8 octobre, l'APVF a écrit au Premier ministre pour sonner l'alarme. Là encore, pas de réponse.

    Le cabinet indépendant Public Evaluation System (PES) propose un autre palmarès, sur les grandes villes, les départements et les régions. Ici, pas de note, mais un classement des meilleurs profils financiers. Dans le palmarès 2008 des grandes villes, on trouve en queue de classement :

    Grenoble
    Tours
    Mulhouse
    Reims
    Marseille
    Marseille... l'une des villes les plus endettées de France: en 2006, sa dette s'élevait à 2290 euros par habitant, pour une moyenne dans sa catégorie de 995 euros. Marseille, où les emprunts financent certaines dépenses de fonctionnement, ce qui est théoriquement interdit. Quelle est la part des prêts exotiques dans cette dette? L'information est quasiment impossible à obtenir. Céline Moyon, consultante de PES, s'est souvent heurtée à cette opacité :

    « Dans une délibération de conseil municipal, vous n'avez pas tout le détail du contrat, au nom du secret industriel et commercial. La seule obligation légale est de faire apparaître dans les annexes du compte administratif, en fin d'année, la liste des opérations de couverture (si elles ont eu lieu), le nom de l'établissement bancaire, les gains et les pertes. »

    Maurice Vincent, pourtant professeur agrégé d'économie, avoue n'avoir compris les complexes montages de Saint-Etienne qu'après l'audit réalisé par des spécialistes en finance publique.

    Un risque de placement sous tutelle
    En fin d'année, les règles comptables obligent les collectivités locales à équilibrer leurs comptes. Avec l'argent des banques. Face à la crise financière et à la rareté des liquidités, peut-on imaginer des faillites ?

    A priori, non, répondent en choeur les protagonistes. Le risque, souligne Maurice Vincent, est plutôt de voir les villes en difficulté passer sous tutelle de la Chambre régionale des comptes, si elles se retrouvent en cessation de paiement:




    Chez Fitchratings, David Diano se montre nettement moins optimiste :

    “Nous n'excluons pas de voir des entités en très grande difficulté. Cela sera d'autant plus probable que la collectivité :

    a une dette importante
    a une marge de manoeuvre fiscale et budgétaire faible
    a dans ses emprunts une part importante de produits structurés”

    La liste des villes au bord du gouffre est entre les mains du gouvernement, mais pas question de la rendre public : « Pas d'affolement, nous sommes attentifs », répète-t-on à l'envie, comme pour se convaincre que le pire n'est jamais sûr.

    A lire aussi :

    ► La note de conjoncture de Dexia de septembre 2008, assez alarmante.

    ► La note de Fitchratings de juillet 2008 «L'abus de produits structurés met certaines collectivités locales françaises dans une situation à haut risque».

    By Anonymous Anonyme, at 6:04 PM  

  • La Marseillaise sifflée : la fierté, mère du nationalisme
    Par Nestor Romero | Ancien enseignant

    Ils ont donc sifflé la Marseillaise, une fois de plus. Ils sont décidément mal élevés. Ne leur répète-t-on pas assez, pourtant, que la France qui les accueille ou qui accueillit leurs aînés, « on l’aime ou on la quitte » ou quelque chose de la sorte.

    Ne leur enseigne-t-on pas en outre, à l’école, ce que c’est que la patrie, ce que c’est que la nation ? Il est vrai que nombre ce ces siffleurs(euses) n’écoutent pas en classe. Il est vrai aussi que leurs professeurs ont peut-être du mal à expliquer, à définir, à faire entendre ce que c’est que cela la patrie, la nation et ce que c’est qu’un hymne national et à quoi ça sert un hymne national.

    Ce n’est pas facile. A cause du hasard. Et de la nécessité.

    Le hasard qui me fait naître ici plutôt que là et vivre là non par choix mais par nécessité.

    Pourquoi devrais-je aimer ce lieu, ce bout de terre que je n’ai pas choisi ? Ce n’est pas facile à expliquer surtout à des êtres à qui l’on ne cesse de signifier, de mille façons, qu’ils ont été accueillis -ce qui pour toute personne bien élevée implique de la reconnaissance ou pour le moins une certaine discrétion. On ne hausse pas le ton chez qui vous accueille, tout de même.

    « Ma patrie, c’est l’endroit où je suis tombé amoureux. »

    D’ailleurs, je me souviens avoir entendu Daniel Cohn-Bendit, à qui l’on posait la question de la patrie, il y a longtemps déjà, répondre (c’est dire que ce n’est pas facile) : « Ma patrie, c’est l’endroit où je suis tombé amoureux. »

    Je lui sais gré de ce mot. Depuis, je l’ai fait mien, tant la multiplicité de ses sens possibles lui confère de richesse. Pourtant, je vois bien que ce n’est pas satisfaisant, que cela laisse entière la question du hasard, de la nécessité et de la… fierté.

    Ce qui fait problème, ce n’est pas tant de dire ma patrie comme l’on dit affectueusement, si on a de la chance, « mon quartier », « ma rue », « mon village », c’est de poursuivre, disant que l’on est fier d’être ceci ou cela. A cet instant, la chute dans le nationalisme est imminente, et la bêtise tragique sur laquelle se bâtit tout nationalisme est déjà là.

    Comment en effet peut-on être fier d’un effet du hasard, d’un état de fait à l’origine duquel la volonté est absente ? Pourtant il n’y a pas de nationalisme sans cette fierté-là qui outrage la raison et, ce faisant, se pose et pose le nationalisme comme pure stupidité.

    Et surtout comme fort dangereuse stupidité, quand le nationalisme et la compétition se retrouvent dans un champ clos pour présider à un combat à mort, nécessairement à mort : la compétition aboutit toujours à la mort, au moins symbolique, du faible. Que l’on songe, si l’on en doute aux métaphores guerrières dont usent certains commentateurs sportifs.

    L’appartenance à l’humanité ne suffit-t-elle pas ?

    N’y a-t-il pas alors quelque cynisme pour un pouvoir à réprimer les conséquences inéluctables d’une idéologie (dont nationalisme et patriotisme sont les deux mamelles) que ce pouvoir distille, inocule dans le corps social dès l’école primaire en une sorte de perfusion obstinée ?

    Mais ne faut-il pas, s’interroge-t-on, pour vivre ensemble, exalter ce sentiment d’appartenance à une grande famille dont les membres sont liés par une culture, des traditions, bref, une identité ?

    Comment cela ?

    L’appartenance à l’humanité ne suffit-t-elle pas ?

    Pourquoi donc?

    J’oubliais ! Si l’on veut vraiment que cessent les sifflets, ne suffit-il pas de supprimer les hymnes nationaux ? Et si l’on veut absolument chanter, d’entonner « Au clair de la lune » à pleins poumons et dans toutes les langues ?

    By Anonymous Anonyme, at 7:51 PM  

  • Moi, je trouve que BOP, il est trop fort à un détail pres qui le rend complétement bidon.

    Il aurait expliqué, des que le thunard est mis en place verser moi 70 000 thunard, il aurait été crédible
    mais réclamer 70 000€ démontre que c'est un escroc, puisqu'il ne croit meme pas dans la monnaie qu'il aurait inventé.

    By Blogger grandourscharmant, at 11:12 PM  

  • et pendant ce temps-là.....
    Dominique, nique, nique !!!!!

    By Anonymous Anonyme, at 6:14 PM  

  • dsk n'aime pas que l'oseille...

    By Anonymous Anonyme, at 9:55 PM  

  • Week-end chargé et loin de mon ordi, mes commentaires demain, notamment sur "l'affaire" DSK.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:57 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home