C'est Aubry.
Cette journée aura été celle de l'épilogue d'une longue crise au PS. La commission de récolement a d'abord annoncé les résultats: 102 voix de plus pour Aubry, alors qu'on parlait de 42, et même, pour certains, de 4! Cette commission est purement technique, elle a examiné les dossiers et a fait part de ses conclusions. A son tour, le conseil national a siégé, instance politique cette fois-ci, qui a validé et proclamé les résultats: Martine Aubry élu première secrétaire du PS.
Comme vendredi soir, je n'en tirerai aucun cri de victoire. Ségolène Royal a fait un excellent score, inattendu au regard de ce qu'on annonçait et du score de sa motion et du premier tour. Martine ne pourra pas faire sans elle. Notre Parti devra profondément s'interroger sur sa rénovation, et associer tout le monde à cette réflexion.
J'aime beaucoup Manuel Valls pour son apport théorique à la modernisation de notre doctrine. Mais en persistant à vouloir requérir les tribunaux pour faire annuler le vote, je crois qu'il joue un mauvais tour au Parti.
Dans l'Aisne, pour les jours qui viennent, il faudra s'efforcer de donner corps à une majorité en faveur de Martine Aubry, qui devrait se constituer à l'occasion de notre conseil fédéral de lundi.
A mes camarades et amis ségolénistes, je devine leur peine, peut-être même leur rage. Je leur redis qu'eux aussi ont gagné (comment pourrais-je ne pas le reconnaître?), qu'il nous faut diriger ensemble le Parti, que Ségolène Royal est promise, j'en suis certain, à un bel avenir, que la victoire pour demain ne saurait être que collective, que tous les talents doivent être conjugués pour gagner, qu'on ne fait pas de la politique, croyez-moi, avec de la peine, de la rage ou de la revanche, mais avec de la joie, de la réconciliation et de l'espoir.
Bonne nuit.
Comme vendredi soir, je n'en tirerai aucun cri de victoire. Ségolène Royal a fait un excellent score, inattendu au regard de ce qu'on annonçait et du score de sa motion et du premier tour. Martine ne pourra pas faire sans elle. Notre Parti devra profondément s'interroger sur sa rénovation, et associer tout le monde à cette réflexion.
J'aime beaucoup Manuel Valls pour son apport théorique à la modernisation de notre doctrine. Mais en persistant à vouloir requérir les tribunaux pour faire annuler le vote, je crois qu'il joue un mauvais tour au Parti.
Dans l'Aisne, pour les jours qui viennent, il faudra s'efforcer de donner corps à une majorité en faveur de Martine Aubry, qui devrait se constituer à l'occasion de notre conseil fédéral de lundi.
A mes camarades et amis ségolénistes, je devine leur peine, peut-être même leur rage. Je leur redis qu'eux aussi ont gagné (comment pourrais-je ne pas le reconnaître?), qu'il nous faut diriger ensemble le Parti, que Ségolène Royal est promise, j'en suis certain, à un bel avenir, que la victoire pour demain ne saurait être que collective, que tous les talents doivent être conjugués pour gagner, qu'on ne fait pas de la politique, croyez-moi, avec de la peine, de la rage ou de la revanche, mais avec de la joie, de la réconciliation et de l'espoir.
Bonne nuit.
11 Comments:
Ségolène aurait du gagner. Vous, Aubrystes, êtes TOUS des tricheurs qui ont falsifié les scores. Je soutiens Manuel Valls dans sa volonté de saisir le tribunal pour cette affaire. Vous devriez être virés du PS, tous ceux qui ont voté Aubry. Ainsi on aurait un VRAI parti S O C I A L I S T E et MODERNE!
By Anonyme, at 10:16 AM
Voici un texte qui est terriblement d'actualité. Il date pourtant de 1946.
C'est Léon Blum, l'ancien leader du Front Populaire, de retour du camp de concentration de Buchenwald qui s'exprime lors de son dernier congrès socialiste:
« Vous invoquez la nécessité du renouveau.
Mais plus que de tout le reste, vous avez peur de la nouveauté, vous avez la nostalgie de tout ce qui peut vous rapprocher de ce parti tel que vous l'avez autrefois connu et pratiqué.
Vous avez peur de la nouveauté. Vous n'en voulez pas dans la confection des listes, dans le choix des candidats. Vous n'en voulez pas quand elle se présente comme un apport de forces fraîches que vous avez accueillies au lendemain de la Libération avec réticence, avec méfiance. Vous avez cette même nostalgie du passé, cette méfiance et presque ce dédain, vis-à-vis des femmes et des jeunes. Vous ne faites pas place aux femmes sur les listes électorales. Vous ne considérez les jeunes que comme des recrues. Vous avez peur de la nouveauté jusque dans les alliances politiques.
Je vous remercie d'avoir écouté avec bienveillance ces vérités un peu amères et un peu sévères, mais, vous le voyez, si mal il y a, le mal est en vous ; le mal, c'est le manque d'ardeur, le manque de courage, le manque de foi. Le vote pour la motion Guy Mollet, savez-vous ce que c'est ? C'est une espèce d'alibi moral par lequel vous avez cherché à abuser votre mauvaise conscience. Je vous le dis sans amertume, non sans tristesse, comme quelqu'un qui, depuis des jours et des jours, cherche vainement les moyens de réparer le mal que vous avez fait. Peut-être comptiez-vous sur moi pour cela ?
Quelques mots de Guy Mollet me laissaient croire tout à l'heure qu'il l'espérait, lui-même. J'ai pu le faire en d'autres occasions. Je me sens impuissant aujourd'hui parce que je ne sens devant moi' rien de défini, rien de saisissable, rien qu'un trouble moral qui ne se guérit que par un effort intellectuel de volonté et non par des paroles ou des formules de motions. Verrons-nous en retour, comme certains de vous l'espèrent, un choc, une commotion psychologique, un sursaut rendant à notre parti quelque chose de cette foi, de ce courage, de cet esprit d'abnégation qui lui manquent ?
Ce serait la seule contrepartie, la seule consolation possibles, et je tâche de l'espérer avec eux. Ce que je sais, quant à moi, c'est que pour le socialisme aucune blessure ne peut être mortelle, qu'il sortira de cette crise comme de tant d'autres, et qu'une fois de plus il fera surgir des profondeurs de la nation les forces et les hommes nécessaires à sa victoire. »
Pour remettre ce discours dans son contexte historique, voici le texte proposé par le site du centenaire du Parti Socialiste :
« En 1946, l’autorité intellectuelle, le prestige moral de Léon Blum est considérable. Riom, puis la captivité lui ont donné un prestige supplémentaire. Huit jours après son retour, Léon Blum trouve les socialistes “ trop prudents, trop arrivés, trop bourgeois ”; il réclame “l’assainissement moral du pays ”. (...)
Le désaccord se creuse bientôt avec une tendance gauchiste dont le porte-parole est Guy Mollet. L’équipe de la résistance (Daniel Mayer, Robert Verdier) apparaît comme une “équipe de droite ”. Selon la motion Guy Mollet, “il faut combattre toutes les tendances révisionnistes, notamment celles qui se fondent sur une conception erronée de l’humanisme et dont le vrai sens est de masquer cette réalité fondamentale: la lutte des classes”.
Le congrès voit la défaite de Daniel Mayer et Robert Verdier : le rapport moral est rejeté – fait unique dans l’histoire du PS. Le 1er septembre, Léon Blum monte à la tribune d'un congrès socialiste, une dernière fois, minoritaire comme à Tours et clame son espoir dans l’avenir du socialisme.»
Pour lire le discours dans son intégralité, cela en vaut la peine, rendez-vous sur le site du centenaire du Parti Socialiste.
By Anonyme, at 11:43 AM
http://www.dailymotion.com/video/x7ihb9_les-lephantes-se-fchent-pour-mourir_news
TROP MARRANT ALLEZ VOIR
By Anonyme, at 12:55 PM
Chère Claudine,
C'est un très beau texte que tu nous proposes, et je me reconnais complètement dans la démarche de Blum (que je qualifierai aujourd'hui de social-démocrate), contre la démarche de Mollet (une aile gauche radicale, parfois sectaire).
Mais on ne peut pas calquer l'opposition Royal/Aubry sur l'opposition Blum/Mollet. Aubry n'incarne pas aujourd'hui cette aile gauche traditionnelle, très doctrinaire, très "marxiste".
By Emmanuel Mousset, at 12:59 PM
Au premier anonyme:
Ce n'est pas parce que Ségolène n'est pas devenue première secrétaire qu'elle n'a pas gagné.
Qualifier ses camarades de tricheurs, vouloir les exclure, faire appel aux tribunaux, ce n'est pas, me semble-t-il, la bonne réaction.
By Emmanuel Mousset, at 1:02 PM
Vous n'êtes pas mes camarades.
By Anonyme, at 4:12 PM
Ségolène a perdu.Le césarisme ne passera pas au PS.
By jpbb, at 4:16 PM
A Noël:
Soit, je ne suis pas votre camarade. Mais vous, qui êtes-vous?
By Emmanuel Mousset, at 5:12 PM
A Jpbb:
Je ne pense pas qu'on puisse associer Ségolène et Jules César. Disons plutôt que le présidentialisme n'est pas passé.
By Emmanuel Mousset, at 5:13 PM
et si on se mettait d'accord (si c'est possible) sur le sens de " social-démocratie" ?à vos claviers pour que je m'enrichisse de vos contributions; merci
By Anonyme, at 7:48 PM
Social-démocratie? Depuis deux années qu'existe ce blog,je n'ai pas cessé d'en parler et de définir ce mot. Mais je veux bien le refaire, rien que pour vous, et brièvement: la social-démocratie est un courant du socialisme qui accepte la démocratie parlementaire, la participation gouvernementale et l'économie de marché. Pour plus de précisions, consultez mes archives.
By Emmanuel Mousset, at 8:12 PM
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