L'Aisne avec DSK

23 décembre 2008

La peur du flicage.

Bonjour à toutes et à tous.

Je reviens à la vidéo-surveillance. Si le débat provoque des réactions épidermiques d'hostilité envers ce système, c'est qu'il dérange et provoque toute une tradition de gauche, dans laquelle je ne me reconnais pas et que je qualifierais d'anarchisante. Pour elle, le pouvoir, les lois, l'Etat, la police, l'armée ne peuvent être que suspects, voire mauvais. Par une sorte de basisme, tout ce qui vient d'en haut est contesté. Toute autorité est considérée comme autoritaire, sinon totalitaire.

Les CRS sont vilipendées (on a en tête le fameux et pour le moins excessif "CRS-SS"), tout ce qui porte uniforme est rejeté. Etat policier, dérive fascisante, militarisation de la société, voilà les hantises de cette gauche anarchisante, dont la culture déborde largement les groupes spécifiquement anarchistes pour influencer toute l'extrême gauche, une partie du PCF et jusque dans certaines marges du PS.

A cette gauche anarchisante, j'oppose la gauche républicaine, qui dénonce les abus de pouvoir mais ne stigmatise pas toute forme de pouvoir. Il y a des lois, une autorité et une police républicaines, qui sont à défendre et non pas à attaquer. Je vais même plus loin: sans loi, sans autorité, sans police, pas de liberté, pas de progrès, pas de justice. Si je vous dis tout ça, c'est parce que je suis persuadé que le rejet de la vidéo-surveillance est le produit de cette culture anarchisante.

Combien de fois ai-je entendu des amis de gauche inquiets devant le "flicage" de la société contemporaine! J'avoue ne pas partager cette peur. Récemment, organisant une conférence de presse consacrée aux difficultés que rencontrent les associations complémentaires de l'Ecole Publique, un agent des Renseignements Généraux était là. Ca ne m'a pas gêné, je ne me suis pas senti "fliqué". Je ne dis pas que les RG sont ma tasse de thé, je vous fais seulement part de mon indifférence à leur égard, je ne crois pas que leur présence, d'ailleurs très largement inutile, mette en péril la démocratie.

Autre exemple: le pouvoir, notamment le ministre de l'Education Nationale, ont décidé de surveiller l'internet, les sites, les blogs. On appelle, joliment et hypocritement, la "veille". Certains enseignants se sont émus, ont fait appel, comme toujours en pareille occurrence, à l'image de Big Brother. J'ai deux blogs, un politique et un professionnel, je me moque éperdument qu'ils soient surveillés, répertoriés par l'Etat. Au contraire, plus j'ai de lecteurs, plus je suis heureux! Je ne me révolterais que si ma vie privée était observée.

De la peur du gendarme (qui était, affirmait-on, le commencement de la sagesse), on est passé à la peur du flicage (le commencement de la paranoïa?). Avec tout de même quelques raisons objectives: le fichier Edvige du ministère de l'Intérieur ou la base-élèves du ministère de l'Education Nationale en sont des exemples, pour le coup très inquiétants. De là à mettre toute forme de contrôle et de surveillance dans le sac de la répression, je dis non.


Bon après-midi.