La comédie humaine.
Je suis allé aux voeux du président du Conseil général de l'Aisne, hier soir à Soissons. A côté de la cérémonie du sénateur-maire de Saint-Quentin, offensive, polémique, très politique, le discours d'Yves Daudigny est très sage, sans aspérité, presque bon enfant, un bilan de la politique départementale, pas de pique, pas de coup d'éclat. Eh oui, Saint-Quentin, c'est un peu "Dallas", son univers impitoyable. On s'étonne parfois de mes saillies, de mes réactions vives, écrites ou orales. Que voulez-vous, je suis de Saint-Quentin! Pierre André et Xavier Bertrand ne sont pas des enfants de choeur et je n'aime pas porter les burettes. Ma ville est une jungle urbaine, sa politique aussi.
Revenons à Soissons. Bonne idée du Conseil général d'avoir délocalisé sa présentation des voeux: pourquoi toujours Laon? Soissons est tout aussi centrale. Et puis, la municipalité est socialiste. Tant qu'à faire... Pas mal de gens de gauche dans l'assistance, élus, responsables d'associations. C'est marrant, ce genre de rencontre: au bout d'une heure ou deux, cocktails aidant, les langues se délient, les conversations deviennent moins conventionnelles, la dimension officielle, protocolaire, guindée, s'estompe. On apprend plein de choses, politiques et privées, les unes et les autres bien souvent s'entremêlant.
Mais chut! Je ne dirais rien, vous ne saurez pas. D'abord parce que j'aurais trop à dire et que je ne veux pas être bavard, ensuite ce que j'aurais à dire serait parfois aussi explosif que certains cocktails qu'on nous a servis, enfin et surtout parce que je ne suis pas sûr que tout ça soit fondamentalement intéressant. Mais c'est amusant à voir et à attendre.
De véritables chorégraphies s'organisent. Il y a ceux qui viennent pour voir et qui regardent partout, il y a ceux qui sont là pour être vus et qui font semblant de ne regarder personne, il y a les virtuoses qui font les deux. Il y a ceux qui font tout pour en éviter d'autres, d'autres qui font tout pour en rencontrer certains. Il y a ceux qui restent sur place, attendant qu'on vienne les saluer, il y a ceux, comme moi, qui sont plutôt mobiles, allant d'un groupe à l'autre pour être certains de voir à peu près tout le monde. Sauf que j'ai raté les maires de Soissons et Laon! Nobody is perfect.
Sinon, tout cela est moins léger qu'il n'y paraît. A bien réfléchir, les individus ont peu d'occasions de se rencontrer. Il y a bien sûr le téléphone et l'internet. Mais la rencontre physique, c'est tout de même autre chose, irremplaçable. Mine de rien, sans le vouloir, sans forcer, j'ai mis hier vaguement en route deux ou trois projets, au milieu d'échanges qui n'y prédisposaient pas nécessairement. On verra bien sûr la suite, mais des voeux sont faits aussi pour ça.
Pas de traversée triomphale de la salle sous les flashes des photographes, comme Pierre André, suivi à vingt centimètres par Xavier Bertrand, savent si bien les orchestrer. La foule mais pas de bain de foule. C'est plus modeste, presque intime. Les officiels vont de groupe en groupe. Repérer qui n'est pas là est peut-être plus important que savoir qui est là. Je suis complètement présent à ce qui se passe et en même temps, paradoxalement, très étranger.
Un peu comme Socrate dans le Banquet de Platon: il boit avec les autres sans jamais être ivre, il se laisse frôler par les danseuses sans jamais se laisser séduire. Mais je n'ai pas énormément bu hier (il y avait la route) et je n'ai pas remarqué de femmes recherchant mon contact. En rentrant, avant de m'endormir, j'ai relu quelques pages de Balzac, La Comédie humaine. Mieux vaut ça, après tout, que la tragédie humaine.
Bon après-midi.
Revenons à Soissons. Bonne idée du Conseil général d'avoir délocalisé sa présentation des voeux: pourquoi toujours Laon? Soissons est tout aussi centrale. Et puis, la municipalité est socialiste. Tant qu'à faire... Pas mal de gens de gauche dans l'assistance, élus, responsables d'associations. C'est marrant, ce genre de rencontre: au bout d'une heure ou deux, cocktails aidant, les langues se délient, les conversations deviennent moins conventionnelles, la dimension officielle, protocolaire, guindée, s'estompe. On apprend plein de choses, politiques et privées, les unes et les autres bien souvent s'entremêlant.
Mais chut! Je ne dirais rien, vous ne saurez pas. D'abord parce que j'aurais trop à dire et que je ne veux pas être bavard, ensuite ce que j'aurais à dire serait parfois aussi explosif que certains cocktails qu'on nous a servis, enfin et surtout parce que je ne suis pas sûr que tout ça soit fondamentalement intéressant. Mais c'est amusant à voir et à attendre.
De véritables chorégraphies s'organisent. Il y a ceux qui viennent pour voir et qui regardent partout, il y a ceux qui sont là pour être vus et qui font semblant de ne regarder personne, il y a les virtuoses qui font les deux. Il y a ceux qui font tout pour en éviter d'autres, d'autres qui font tout pour en rencontrer certains. Il y a ceux qui restent sur place, attendant qu'on vienne les saluer, il y a ceux, comme moi, qui sont plutôt mobiles, allant d'un groupe à l'autre pour être certains de voir à peu près tout le monde. Sauf que j'ai raté les maires de Soissons et Laon! Nobody is perfect.
Sinon, tout cela est moins léger qu'il n'y paraît. A bien réfléchir, les individus ont peu d'occasions de se rencontrer. Il y a bien sûr le téléphone et l'internet. Mais la rencontre physique, c'est tout de même autre chose, irremplaçable. Mine de rien, sans le vouloir, sans forcer, j'ai mis hier vaguement en route deux ou trois projets, au milieu d'échanges qui n'y prédisposaient pas nécessairement. On verra bien sûr la suite, mais des voeux sont faits aussi pour ça.
Pas de traversée triomphale de la salle sous les flashes des photographes, comme Pierre André, suivi à vingt centimètres par Xavier Bertrand, savent si bien les orchestrer. La foule mais pas de bain de foule. C'est plus modeste, presque intime. Les officiels vont de groupe en groupe. Repérer qui n'est pas là est peut-être plus important que savoir qui est là. Je suis complètement présent à ce qui se passe et en même temps, paradoxalement, très étranger.
Un peu comme Socrate dans le Banquet de Platon: il boit avec les autres sans jamais être ivre, il se laisse frôler par les danseuses sans jamais se laisser séduire. Mais je n'ai pas énormément bu hier (il y avait la route) et je n'ai pas remarqué de femmes recherchant mon contact. En rentrant, avant de m'endormir, j'ai relu quelques pages de Balzac, La Comédie humaine. Mieux vaut ça, après tout, que la tragédie humaine.
Bon après-midi.
14 Comments:
"à voir et à attendre..."
ça ne serait pas plutôt "entendre" ?
Cordialement.
By Anonyme, at 11:09 AM
Exact, papi2, merci et bravo pour votre lecture très attentive: c'est "entendre", et pas attendre. Mais mon lapsus est peut-être freudien: ces conversations que je juge "inintéressantes", je les attends autant que je les entends, alléché moi-aussi par les rumeurs et ragots.
By Emmanuel Mousset, at 11:36 AM
Encore votre je sais tout mais je ne dirais rien
alors qu'on sait que vous etes plutot du genre,
je ne sais rien mais je dirais tout.
Enfin uniquement quand il n'est pas possible de vérifier.
By grandourscharmant, at 1:40 PM
Vous, c'est "je sais tout" sur l'UMP mais je ne dis rien, et "je ne sais rien" sur le PS mais je dis tout. C'est un autre genre, un peu plus tordu.
By Emmanuel Mousset, at 4:30 PM
que voulez vous savoir sur l'ump
By grandourscharmant, at 9:19 PM
Tout.
By Emmanuel Mousset, at 10:16 PM
Dans ce cas,
je ne peux rien faire pour vous.
Vouloir tout savoir,
c'est reconnaitre qu'on ne sait rien.
Etre depuis si longtemps en politique sans ne rien savoir de ses opposants,
c'est le signe qu'on doit abandonner et oublier la politique.
By grandourscharmant, at 11:08 PM
J'ai suffisamment à faire avec les miens, je vous laisse les vôtres. C'est ma forme de sagesse.
By Emmanuel Mousset, at 11:28 PM
c'est vrai que comme vous n'en connaissez pas plus sur votre camp.
Forcément, ça ne vous facilite pas les choses.
By grandourscharmant, at 1:38 AM
Je n'ai pas besoin de savoir, il me suffit d'agir.
By Emmanuel Mousset, at 1:55 PM
ah ça pour brasser de l'air,
on pourrait vous prendre pour une éolienne
maintenant est ce efficace...
By grandourscharmant, at 5:39 PM
C'est beau, c'est grand, c'est puissant, une éolienne. Et c'est très utile. Et c'est décrié par tous les proprios qui tiennent aux prix de leur maison et de leur terrain. Vive les éoliennes!
By Emmanuel Mousset, at 9:51 AM
je me permet de vous corriger,
c'est certainement des spéculateurs en quête de plus-values dont vous vouliez parler qui ne pensent qu'à court terme et à leur profit.
By grandourscharmant, at 4:08 PM
Appelez-les comme vous voulez, traitez-les même d'idiots si ça vous chante.
By Emmanuel Mousset, at 6:01 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home