L'Aisne avec DSK

23 janvier 2009

Une fois, deux fois.

Ça pourrait n'être qu'un détail, une anecdote, comme on en trouve beaucoup en marge des grands événements. C'est à mon avis plus et mieux que ça, une indication, une révélation sur la nature profonde de la démocratie américaine. Je veux parler, vous l'avez peut-être deviné, de la répétition du serment d'Obama à défendre la Constitution, une première fois raté. Pas pour grand-chose, et pas par sa faute: le magistrat devant lequel il prêtait serment s'est trompé, il a déplacé un mot, "fidèlement". Le sens n'en était absolument pas altéré, mais il a fallu quand même recommencer. Incroyable, non?

Obama s'est plié à l'exercice avec décontraction, s'amusant de ce couac institutionnel, qui en dit cependant long sur cette immense démocratie, qui ne plaisante pas avec les serments, qui ne sont pas perçus ici comme des formalités mais des engagements solennels, dans lesquels aucun mot ne doit déroger à l'ordre des phrases. Imaginerait-on pareil incident en France? Je ne crois pas. La démocratie américaine est scrupuleuse quand il s'agit de la loi, du droit. La démocratie française est moins juridique, plus politique. Je ne sais laquelle préférer, de ces deux grandes Républiques. Un mixte serait peut-être préférable, idéal.

Ce n'est pas, paraît-il, la première fois que se produit cette perturbation, et on a connu pire dans la confusion. Mais il semblerait que la reprise du serment soit inédite (à vérifier). Toujours est-il qu'on peut s'interroger sur le lapsus. En buttant sur "fidèlement", le juge n'a t-il pas laissé parler ce satané inconscient, qui joue des tours aussi bien à un psychisme américain qu'européen. L'élection d'un noir à la tête de l'Amérique n'est-elle pas, dans ce pays fortement marqué par le racisme, une forme de traumatisme, auquel l'inconscient se fait difficilement? Que la "fidélité" d'Obama envers les Etats-Unis en fasse les frais, malgré tous ses efforts pour se présenter comme un bon Américain, c'est une interprétation légère, que je vous soumets cependant.


Bonne fin d'après-midi.

2 Comments:

  • L'Idéal c'est sans doute le modèle anglais... Une Constitution non écrite, tout est issu de la coutume.

    Vraissemblablement,le système politique le plus sain au monde (pour exemple : tout le fonctionnement administratif est évalué par des commissions parlementaires avec in fine un pilotage politique efficace de l'administration)

    Amitiés Socialistes,

    Pierre B.

    By Anonymous Anonyme, at 8:21 PM  

  • En tout cas, la Grande Bretagne est historiquement la première grande démocratie moderne.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:01 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home