L'Aisne avec DSK

24 avril 2009

Paroles de socialistes.

Bonjour à toutes et à tous.

Le PS a tenu hier soir son premier meeting dans l'Aisne, à Soissons, pour les européennes. Et nous sommes les premiers! L'invité était la tête de liste régionale, Gilles Pargneaux, qui auparavant avait rencontré nos camarades de Château et de Villers.

Un meeting, ce sont des orateurs qui se suivent, qu'on écoute, qu'on compare inévitablement. A la tribune, Edith Bochand, conseillère régionale, et Arnaud Battefort, Premier fédéral adjoint, ne se sont pas exprimés. Patrick Day, maire de Soissons, le seul qui ait lu son discours, a prononcé comme il se doit le mot d'accueil, en tenant à citer tous les secrétaires de section présents dans la salle. Un exercice toujours un peu casse-gueule, parce qu'on oublie presque toujours quelqu'un, qui après vous fait la gueule... Bon, Patrick s'en est bien tiré.

Claire Le Flécher, en tant que secrétaire de section de Soissons, a suivi, toute de rouge vêtue, se fondant dans l'affiche rouge du décor. Très souriante, limpide, organisée, allant à l'essentiel, agréable à entendre, un vrai régal, une vraie pro. Elle ira loin, j'en suis certain, et si nous sommes forts et unis, jusqu'à la députation. La circonscription lui tend les bras. Elle est convaincante, et surtout, elle ne surjoue pas son rôle de leader, ce qui est assez rare en politique. A certains moments, on croyait même que le candidat aux européennes, c'était elle !

Jean-Jacques Thomas, Premier fédéral, c'est un tout autre style, mais il en faut pour tous les goûts. Il s'essaie dans l'humour, une pratique toujours risquée en politique. Mais la salle est bon public et ça passe très bien. Il y a du Balligand en lui, ou du Thomas chez Balligand, comme vous voudrez : même corpulence, même volonté de mettre l'auditoire de leur côté par une sorte de gouaille dont je ne sais jamais si elle est feinte ou spontanée. Mais peu importe, ça fonctionne...

Gilles Pargneaux, je l'attendais, l'ayant seulement entendu à de rares occasions, lors de réunions nationales de courant, puisqu'il est comme moi un soutien d'Aubry. A voir, il ne paie pas de mine: sourire gentil, cheveux assez longs, visage placide. Et puis, comme tous les grands orateurs, c'est au moment de prendre la parole qu'il s'éveille, prend vie, donne toute son ampleur, sa force, le meilleur de lui-même. L'inverse aussi se vérifie: un militant volubile perd souvent en intensité devant un public.

L'élocution est très bonne (Pargneaux est avocat de formation), sa gestuelle impressionnante (c'est ce qui tranche avec les autres orateurs) : son corps est toujours en mouvement, ses mains bougent sans arrêt, il accompagne ses explications de signes évocateurs bien choisis, son index interpelle régulièrement la salle, sa tête se tourne vers les uns et les autres, impliquant chacun dans ce qu'il dit. Vraiment très bon.

Très fort aussi son amorce de discours : dans l'art oratoire, le commencement est difficile, délicat. Gilles a opté pour du classique qui a fait ses preuves, qui est d'une redoutable efficacité. Il fait d'abord référence à chacun de ses hôtes, leur réservant un petit mot de remerciements, n'oubliant personne, donnant l'impression de connaître tout le monde. Quand viendront les questions de la salle, après son intervention, il en sera de même: il note soigneusement chaque prénom, qu'il prend garde de ne pas oublier et de répéter. Chapeau !

Ensuite, encore plus habile et moins aisé, Gilles Pargneaux, qui vient du Nord, s'efforce de nous démontrer qu'il est de chez nous. Et ça marche ! Ses vieux parents habitent encore à Hirson, la ville du Premier fédéral. Lui, Gilles, allait enfant voir son cousin près de Soissons et sillonnait, pour ses activités musicales, le département de l'Aisne. Faire de la politique, c'est tisser des liens (Platon le disait déjà !). Pargneaux y réussit très bien. Même avec Arnaud Battefort, il s'est trouvé un point commun : son épouse travaille dans la même entreprise pharmaceutique que lui. Tout l'art de la politique consiste à montrer qu'on est comme tout le monde. Vouloir se différencier, c'est se suicider. Ou alors il faut s'appeler César, Louis XIV, Napoléon ou De Gaulle.

Gilles Pargneaux se qualifie lui-même de "bébé Brugnon", à l'instar de Balligand et Thomas. Son parcours politique est donc classique. Repéré par le député thiérachien Maurice Brugnon (qui a eu l'intelligence plutôt rare en politique de préparer sa succession), il est devenu son assistant parlementaire, puis maire d'Hellemmes, enfin patron de la puissante fédé du Nord. Au bon sens du terme, c'est un homme d'appareil, un pur produit PS, aujourd'hui conseiller politique de Martine Aubry, qui lui doit beaucoup et à qui il doit beaucoup. C'est ainsi que se forment les meilleurs couples en politique, les plus solides, les plus durables.

Et qu'est-ce qu'il a dit sur l'Europe, Gilles ? Patience, laissez-moi souffler un peu, j'en parle dans le prochain billet.


Bonne fin de matinée.

4 Comments:

  • Un remord, un regret, un acte inavouable dont on ose plus reparler ?

    N'hésitez plus, Ségolène Royal est là pour vous aider et vous pardonner sur www.sacreesego.com !

    By Anonymous Anonyme, at 2:08 PM  

  • Pour ma part, n'ayant ni regret, ni remords, et n'ayant jamais commis d'actes inavouables, je m'en dispenserai.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 2:17 PM  

  • comment vous considérez vous au sein du PS: purement socialiste ou plutot un socialiste radical, tourné vers la droite ?

    By Anonymous Anonyme, at 11:14 AM  

  • Purement socialiste.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:44 AM  

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