A méditer.

Si je n'avais qu'une seule chose à retenir des résultats de ces élections européennes à Saint-Quentin, ce serait la soirée à Fervaques, quand le sénateur-maire a pris la parole pour donner les chiffres de chacune des treize listes en présence : à aucun moment la salle n'a applaudi, sauf quand a été prononcé le score de l'UMP, 31%. Et Pierre André a conclu son intervention en demandant à ce qu'on "médite" ces résultats. L'allusion est claire : la droite confirme et renforce dans cette ville sa place de première force politique, de très loin devant le PS, à 18%. C'est mieux qu'au niveau national, mais ne nous consolons pas facilement : dans une ville comme Saint-Quentin, quand on connaît sa sociologie et son histoire, il est anormal que l'UMP fasse 31% et le PS 18%.

PCF et NPA, avec 5% chacun, ne sauvent pas la mise. Il est évident que l'espoir, dans les prochaines années, n'est pas de ce côté-là, et que les socialistes devraient en tirer toutes les conséquences politiques, pour ne pas reproduire ce qui s'est passé aux dernières élections municipales. A la limite, je pourrais me réjouir des scores locaux des Verts (8%) et du MoDem (7%). Mais non, ce sont des résultats en trompe-l'oeil : le MoDem local est inféodé à la droite, les Verts n'ont aucune structure militante d'envergure.

Le pire, le plus effrayant, c'est le score du FN, 11% : une partie des milieux populaires ne se tournent plus vers la gauche mais vers les nationalistes xénophobes. Pierre André a raison, il faut méditer ces résultats. Mais il n'est pas certain que j'en tire les mêmes conclusions que lui. Je ne crois pas en la fatalité d'une droite locale hyper-puissante, je pense même que Xavier Bertrand, son futur patron, a des faiblesses que n'a pas Pierre André. Mais il faudra, pour redonner espoir à la gauche, que le PS local change. C'est un voeu personnel que je formule, sachant bien que j'ai perdu la grande bataille interne des municipales, que la ligne et le représentant actuels du PS s'imposent à tous. Mais j'ai le droit d'espérer, de m'exprimer et de préparer l'avenir. J'en ai même sûrement le devoir.


Bonne soirée
quand même.