L'Aisne avec DSK

21 août 2009

Les réformes ratées.

Bonjour à toutes et à tous.

La loi TEPA, qui est le socle fiscal de la politique gouvernementale, a deux ans d'existence. La Tribune d'aujourd'hui, qui n'est pas un journal d'opposition, en dresse le bilan : très mitigé. Les heures supplémentaires défiscalisées, qui illustraient le fameux slogan présidentiel "Travailler plus pour gagner plus", ont baissé de 10% dans la dernière année. Le "bouclier fiscal", qui était sensé rapatrier les gros contribuables, n'a pas produit ses effets (Johnny est resté fiscalement en Belgique !).

La Tribune reconnaît cependant deux réussites. Les réductions d'impôts sur les prêts immobiliers, symbole de cette France des propriétaires dont rêve la droite, ont bien fonctionné. De même, la suppression des droits de succession, sauf pour les hyper-riches, satisfait les intérêts des classes moyennes. Admettons ; il n'en reste pas moins que les classes populaires, dans tout ça, n'ont droit à rien, sont oubliées. C'est à elles, par conséquent, que le PS doit s'adresser et faire des propositions.

La réflexion sur ces deux années de sarkozysme est également menée dans le trimestriel du PS La Revue Socialiste (n°35, 3ème trimestre 2009), notre publication théorique, avec un entretien de l'économiste André Zylberberg, autour de l'ouvrage Les réformes ratées du Président Sarkozy (Flammarion, 2009). Ce n'est pas un homme de gauche, sa démonstration en est d'autant plus intéressante. Il revient sur trois "réformes"-clés :

1- La défiscalisation des heures sup : une entourloupe sans effet sur l'activité économique puisque que dans la pratique elles étaient déjà effectuées mais pas déclarées comme telles. Coût pour l'Etat : 4 milliards par an. Il y a bien des bénéficiaires, qui paient moins d'impôts mais ne travaillent pas plus.

2- Les régimes spéciaux de retraite : ils ont été "réformés" oui, mais au prix fort, à coup de concessions en matière de grilles de salaire, intégration des primes, rachats des années d'études qui rendent ces régimes plus onéreux qu'avant.

3- Le RSA : le dispositif manque de clarté et de transparence, on ne sait pas trop si on y gagne ou pas. Et quand on y gagne, le bénéfice est trop faible.

Réformes ratées, mais aussi réformes oubliées : celle sur la représentativité syndicale, qui aurait pu faire émerger, comme dans la plupart des social-démocraties, un syndicalisme de services, seule solution pour réactiver les adhésions ; celle sur le cumul des mandats, afin d'affecter les députés au seul travail législatif.

Il ne m'est donc pas possible de souhaiter un "bon" anniversaire à Nicolas Sarkozy. Mais je peux lui souhaiter, comme à vous tous, une bonne journée.

10 Comments:

  • Merci,
    ma journée a été plutot bonne jusqu'à présent.

    J'ai lu que le NPA travaillait à un accord avec LO, PCF et PG pour les prochaines régionales.

    L'échec des européennes suffira-t-il à les convaincre de se rassembler.
    Personnellement j'y crois.
    La réussite des verts va stimuler les ambitions.

    By Blogger grandourscharmant, at 3:25 PM  

  • Tout ce qui affaiblit le PS vous réjouit, je n'en doute pas.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:04 PM  

  • Je ne vais pas pleurer sur votre sort non plus.

    Le PS plus personne n'y croit, meme pas ses membres,
    incapable de faire avec,
    incapable de faire sans.

    Comme l'âne de Buridan,
    vous etes incapable de faire un choix.
    En bon darwinien,
    partisan de la sélection naturelle,
    je ne peux que me rejouir de la situation et de son issue.

    Tot ou tard il faudra bien que vous appreniez à vivre sans le PS.

    By Blogger grandourscharmant, at 9:37 PM  

  • La France elle-même ne peut pas vivre sans le PS. Alors moi ...

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:39 AM  

  • Le PS n'existe que depuis 40a,
    la France depuis 18 siècle,
    croyez-moi,
    la France peut très facilement se passer du PS.

    Il est là, elle fait avec,
    il ne serait plus là, aussi.

    La SFIO a bien disparu apres 65a d'existence.

    C'est votre refus du changement et votre conservatisme qui vous empêche de laisser mourir le PS de sa belle mort.
    Vous vous accrochez au PS comme une moule à son rocher mu par la peur de découvrir qu'il y a une vie en dehors du PS.

    Bien sur, votre place et votre rôle ne serait plus forcément les mêmes,
    mais c'est la vie,
    acceptez là, soyez moins égoïste,
    oubliez vous un peu.

    By Blogger grandourscharmant, at 12:53 PM  

  • D'accord avec l'ours, l'histoire de la france d'après guerre est marquée par le darwinisme politiquo-social.UDR, MRP, SFIO, ça vit ,ça meurt.ça décompose, ça décompose...
    Ou est le problème?
    Avez vour peur de ne plus être capable d'inventer ?

    By Blogger Lightbulb, at 3:38 PM  

  • Quand on est conservateur,
    on a peur de ce que sera l'avenir.

    On s'illusionne en se convaincant que rien ne changera jamais.

    Or, on ne sait jamais jamais vraiment de quoi l'avenir sera fait.
    Il sera ce que nous en ferons.

    Mais pour cela,
    il faut commencer à le préparer aujourd'hui.

    Hélas pour eux,
    ils existent un certain nombre de gens qui ne peuvent pas le faire car ils sont incapables de se projeter dans l'avenir.
    Demain, ils se demanderont ce qu'ils auraient du faire hier pour changer les choses
    et s'apitoieront sur leur sort en se demandant pourquoi ils ne l'ont pas fait.

    By Blogger grandourscharmant, at 6:19 PM  

  • A l'ours UMP :

    Relisez vos encyclopédies : le PS a fêté ses 100 ans en 2005. L'UMP n'existait même pas quand je suis né.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:35 PM  

  • La SFIO aurait eu 100a en 2005,
    si elle n'avait pas été remplacé par le parti socialiste en 1969.

    Cette commémoration était un acte politique partisan et symbolique.
    Car il faisait bien peu de cas du parti socialiste de france de Jules Guesde et du parti socialiste français de Jaures qui ont donné naissance à la SFIO en fusionnant en 1905.

    Forcément si vous ignorez votre propre histoire,
    on comprend mieux pourquoi vous avez oublié qu'à l'origine le but du socialisme était la défense des ouvriers et des employés.

    Quand on veut défendre les classes moyennes et les classes moyennes supérieures comment peut-on encore se prétendre socialiste.

    By Blogger grandourscharmant, at 10:00 PM  

  • Le PS s'est toujours présenté comme le parti de Jaurès et Blum. Il est donc dans cette continuité. Vous, en revanche, à l'UMP, vous avez rompu avec le gaullisme.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 7:32 PM  

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