Une oreille distraite.
Bonsoir à toutes et à tous.
L'été, j'écoute la radio d'une oreille distraite, souvent en faisant autre chose. Vous aurez donc de l'indulgence pour mon oreille distraite qui a perçu dans l'après-midi quelque chose d'assez ahurissant : le Premier ministre a fait aujourd'hui sa rentrée politique (ce n'est pas rien, la rentrée politique d'un Premier ministre) en allant sur une plage de Bretagne où est mort un cheval, tué par des algues vertes. J'ai failli éclater de rire. Que des algues fassent crever un poisson, à la rigueur je comprends. Mais un cheval ! Et puis, je croyais que toutes les algues étaient vertes, à la limite vertes foncées, verdâtres. La précision suppose que certaines seraient bleues, oranges ou rouges.
Je ne doute pas que le dossier soit très sérieux et même dramatique, puisqu'il y a mort de cheval, demain pourquoi pas d'homme. Mais que voulez-vous, l'atmosphère estivale et l'oreille distraite font que mon sérieux, dont généralement je ne me départis pas, n'a pas résisté. D'autant qu'à la radio, sur RTL, dans l'émission "Les auditeurs ont la parole", l'effet comique s'est poursuivi, sur un tout autre sujet. Il était question cette fois d'un alcootest qui bloque l'automobile quand on démarre un peu pompette. Les auditeurs débattaient très doctement de ce procédé, remède ou non à l'insécurité routière, puisqu'on sait que la majorité des accidents sont causés par la bouteille.
C'est un vrai problème, tout comme les algues criminelles, je n'en doute pas. Mais allons-nous vers une vraie solution ? Car c'est une façon de déresponsabiliser les citoyens. Désormais, la machine va décider à notre place ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Pareil pour les algues meurtrières : qu'est-ce que le cavalier et son cheval allaient foutre là ? On demande tout à l'Etat et plus rien à l'individu. Et on prétend que c'est le libéralisme qui triomphe ! Je n'y comprends plus rien (mais c'est sans doute à cause de mon oreille distraite).
Et puis, quand j'ai commencé à m'intéresser à la politique il y a 35 ans, on se battait à gauche pour réformer la société, à l'extrême gauche pour changer le monde, à droite pour défendre certaines valeurs, à l'extrême droite pour perpétuer certaines traditions. Mais si on m'avait dit qu'un jour un Premier ministre ferait sa rentrée en s'opposant à des algues, vertes ou pas, et que mes concitoyens se passionneraient pour la voiture antialcoolique, je n'y aurais pas cru, je n'aurais pas été séduit par la politique. Que ces sujets aient leur noblesse en matière sanitaire et technique, j'en suis bien d'accord. Mais en faire des dossiers politiques, non.
Si être socialiste, c'est contester un tant soit peu la société, refusons de nous laisser aller à ce genre de sujets emblématiques du monde d'aujourd'hui, rejetons ce "concret" dont on nous rebat les oreilles (sauf les miennes, distraites), imposons nos propres thèmes. Car il y a des problèmes autrement plus importants, même un 20 août.
Bonne soirée.
L'été, j'écoute la radio d'une oreille distraite, souvent en faisant autre chose. Vous aurez donc de l'indulgence pour mon oreille distraite qui a perçu dans l'après-midi quelque chose d'assez ahurissant : le Premier ministre a fait aujourd'hui sa rentrée politique (ce n'est pas rien, la rentrée politique d'un Premier ministre) en allant sur une plage de Bretagne où est mort un cheval, tué par des algues vertes. J'ai failli éclater de rire. Que des algues fassent crever un poisson, à la rigueur je comprends. Mais un cheval ! Et puis, je croyais que toutes les algues étaient vertes, à la limite vertes foncées, verdâtres. La précision suppose que certaines seraient bleues, oranges ou rouges.
Je ne doute pas que le dossier soit très sérieux et même dramatique, puisqu'il y a mort de cheval, demain pourquoi pas d'homme. Mais que voulez-vous, l'atmosphère estivale et l'oreille distraite font que mon sérieux, dont généralement je ne me départis pas, n'a pas résisté. D'autant qu'à la radio, sur RTL, dans l'émission "Les auditeurs ont la parole", l'effet comique s'est poursuivi, sur un tout autre sujet. Il était question cette fois d'un alcootest qui bloque l'automobile quand on démarre un peu pompette. Les auditeurs débattaient très doctement de ce procédé, remède ou non à l'insécurité routière, puisqu'on sait que la majorité des accidents sont causés par la bouteille.
C'est un vrai problème, tout comme les algues criminelles, je n'en doute pas. Mais allons-nous vers une vraie solution ? Car c'est une façon de déresponsabiliser les citoyens. Désormais, la machine va décider à notre place ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Pareil pour les algues meurtrières : qu'est-ce que le cavalier et son cheval allaient foutre là ? On demande tout à l'Etat et plus rien à l'individu. Et on prétend que c'est le libéralisme qui triomphe ! Je n'y comprends plus rien (mais c'est sans doute à cause de mon oreille distraite).
Et puis, quand j'ai commencé à m'intéresser à la politique il y a 35 ans, on se battait à gauche pour réformer la société, à l'extrême gauche pour changer le monde, à droite pour défendre certaines valeurs, à l'extrême droite pour perpétuer certaines traditions. Mais si on m'avait dit qu'un jour un Premier ministre ferait sa rentrée en s'opposant à des algues, vertes ou pas, et que mes concitoyens se passionneraient pour la voiture antialcoolique, je n'y aurais pas cru, je n'aurais pas été séduit par la politique. Que ces sujets aient leur noblesse en matière sanitaire et technique, j'en suis bien d'accord. Mais en faire des dossiers politiques, non.
Si être socialiste, c'est contester un tant soit peu la société, refusons de nous laisser aller à ce genre de sujets emblématiques du monde d'aujourd'hui, rejetons ce "concret" dont on nous rebat les oreilles (sauf les miennes, distraites), imposons nos propres thèmes. Car il y a des problèmes autrement plus importants, même un 20 août.
Bonne soirée.
5 Comments:
Sur les algues vertes et leur putréfaction, qui a généré le gaz mortel qui a tué ledit cheval, personne dans le gouvernement n'a parlé de la cause principale de la prolifération de ces algues: la multiplication des nitrates, qui, se déversant dans l'eau (des nappes phréatiques jusqu'à la mer)entraîne la multiplication de ces algues.
Les nitrates sont en cause dans notre agriculture intensive et cela ne devrait pas être stoppé avant longtemps, puisqu'aucune mesure à l'échelle nationale et européenne n'en interdit l'utilisation.
Il n'est pas même question de lancer des recherches pour trouver de nouvelles substances qui se substitueraient aux actuels nitrates, pesticides etc...
Comment alors s'en tirer, puisque personne ne veut non plus promouvoir l'agriculture bio, ou raisonnée ?
By Anonyme, at 10:13 AM
On vit dans une société où les producteurs se plaignent de trop produire.
Ca fait baisser les prix.
On ne gagne plus d'argent en vendant sa production mais en spéculant sur son prix de vente et sur les quantités écoulées.
En dépensant plus pour faire augmenter les rendements à l'hectare,
nos paysans augmentent leur cout de production et réduisent dans le meme temps leur prix de vente.
Payer plus pour gagner moins,
drole de société.
By grandourscharmant, at 1:23 AM
Je vous ai préparé un gâteau aux algues vertes. Vous voulez goûter ?
By Emmanuel Mousset, at 8:36 PM
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
By Emmanuel Mousset, at 8:36 PM
faut leut faire bouffer ces algues à ces productivistes bretons bornés comme leur cheptel
By Anonyme, at 9:17 PM
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