Retour sur l'acédie.
Bonjour à toutes et à tous.
Celles et ceux qui lisent fidèlement, c'est à dire quotidiennement, ce blog se souviennent peut-être de ce que j'écrivais il y a exactement un an, durant le premier week-end de la rentrée scolaire : une terrible crise d'acédie à cette période s'était abattue sur moi. Je rappelle que ce mot inhabituel désigne le doute qui s'empare du moine quant à la validité de sa foi. J'ai donc vécu cette douloureuse expérience, qui heureusement n'a pas duré et ne s'est jamais reproduite.
Qu'est-ce qui s'était passé ? Le pire qui peut arriver quand on fait de la politique : j'avais perdu alors que tout me destinait à gagner. Nous sortions localement de plusieurs longs mois de déchirements où tout ce en quoi je croyais se voyait bafoué : unité de tous les socialistes, candidature unanime et crédible, liste socialiste ouverte, opposition ciblée. A la place, j'ai pris une grosse baffe : rapports de forces, logique d'appareil, démarche procédurière, candidature et liste minoritaires, alliance avec l'extrême gauche. La totale, quoi ! Mettez-vous à ma place, vous comprendrez mon acédie sans que j'ai besoin d'expliquer.
Aujourd'hui, c'est fini, plus rien, alors qu'on pourrait penser que la situation n'a pas changé et que mon état politique n'est pas meilleur. Là, il faut que je vous explique :
1- Le temps qui passe éloigne du malheur. Je l'ai en mémoire, je ne l'oublierai pas, il nourrit même depuis lors tout mon combat politique. Mais son impact est évidemment moins puissant que sur le moment. C'est ce qui justifie que je sois plus serein qu'il y a un an.
2- Surtout, il y a un an, nous ne savions pas ce que cette nouvelle opposition, en rupture totale avec la précédente, allait donner, nous pouvions entretenir des illusions à son égard, même si pour ma part je n'en avais aucune. Mais tout le monde peut se tromper, d'autant en politique. Non, cette ligne d'opposition à laquelle je n'adhère pas a montré sans surprise ce qu'elle était, elle a vite atteint ses limites, il n'y aura pas d'éclat, pas d'avenir de ce côté-là. Puisqu'il faut une opposition, il faut bien prendre celle-là puisqu'il n'y en a pas d'autre ! Ma tête s'incline mais mon coeur jusqu'au bout dira non.
3- Enfin, à la précédente rentrée, aucune élection ne s'annonçait pour cette année. Aujourd'hui, il y a les régionales à venir, qui suffisent à chasser toute trace d'acédie ! Un nouveau combat va s'annoncer, de surcroît très politique (voir le récent billet "Gewerc à St Quentin"). Serai-je sur la liste ? Poser la question, c'est s'interdire le ticket d'entrée. Les malins ne disent rien. Il y a plein de gens en ce moment autour de moi qui ne disent rien.
J'en reste au principe que j'ai défendu aux municipales : en politique, une candidature ne devrait être ni personnelle, ni automatique. Elle n'a de sens que si elle est concertée, que si elle s'inscrit dans une stratégie collective, que si elle répond à des objectifs précis. Sinon, c'est que vous avez le goût du pouvoir, que je n'ai pas. Surtout, je ne sais pas faire les salamalecs qui permettent de satisfaire ce goût. Que voulez-vous, on ne peut pas savoir tout faire ... Mais pas de quoi retomber en acédie.
Bonne matinée.
Celles et ceux qui lisent fidèlement, c'est à dire quotidiennement, ce blog se souviennent peut-être de ce que j'écrivais il y a exactement un an, durant le premier week-end de la rentrée scolaire : une terrible crise d'acédie à cette période s'était abattue sur moi. Je rappelle que ce mot inhabituel désigne le doute qui s'empare du moine quant à la validité de sa foi. J'ai donc vécu cette douloureuse expérience, qui heureusement n'a pas duré et ne s'est jamais reproduite.
Qu'est-ce qui s'était passé ? Le pire qui peut arriver quand on fait de la politique : j'avais perdu alors que tout me destinait à gagner. Nous sortions localement de plusieurs longs mois de déchirements où tout ce en quoi je croyais se voyait bafoué : unité de tous les socialistes, candidature unanime et crédible, liste socialiste ouverte, opposition ciblée. A la place, j'ai pris une grosse baffe : rapports de forces, logique d'appareil, démarche procédurière, candidature et liste minoritaires, alliance avec l'extrême gauche. La totale, quoi ! Mettez-vous à ma place, vous comprendrez mon acédie sans que j'ai besoin d'expliquer.
Aujourd'hui, c'est fini, plus rien, alors qu'on pourrait penser que la situation n'a pas changé et que mon état politique n'est pas meilleur. Là, il faut que je vous explique :
1- Le temps qui passe éloigne du malheur. Je l'ai en mémoire, je ne l'oublierai pas, il nourrit même depuis lors tout mon combat politique. Mais son impact est évidemment moins puissant que sur le moment. C'est ce qui justifie que je sois plus serein qu'il y a un an.
2- Surtout, il y a un an, nous ne savions pas ce que cette nouvelle opposition, en rupture totale avec la précédente, allait donner, nous pouvions entretenir des illusions à son égard, même si pour ma part je n'en avais aucune. Mais tout le monde peut se tromper, d'autant en politique. Non, cette ligne d'opposition à laquelle je n'adhère pas a montré sans surprise ce qu'elle était, elle a vite atteint ses limites, il n'y aura pas d'éclat, pas d'avenir de ce côté-là. Puisqu'il faut une opposition, il faut bien prendre celle-là puisqu'il n'y en a pas d'autre ! Ma tête s'incline mais mon coeur jusqu'au bout dira non.
3- Enfin, à la précédente rentrée, aucune élection ne s'annonçait pour cette année. Aujourd'hui, il y a les régionales à venir, qui suffisent à chasser toute trace d'acédie ! Un nouveau combat va s'annoncer, de surcroît très politique (voir le récent billet "Gewerc à St Quentin"). Serai-je sur la liste ? Poser la question, c'est s'interdire le ticket d'entrée. Les malins ne disent rien. Il y a plein de gens en ce moment autour de moi qui ne disent rien.
J'en reste au principe que j'ai défendu aux municipales : en politique, une candidature ne devrait être ni personnelle, ni automatique. Elle n'a de sens que si elle est concertée, que si elle s'inscrit dans une stratégie collective, que si elle répond à des objectifs précis. Sinon, c'est que vous avez le goût du pouvoir, que je n'ai pas. Surtout, je ne sais pas faire les salamalecs qui permettent de satisfaire ce goût. Que voulez-vous, on ne peut pas savoir tout faire ... Mais pas de quoi retomber en acédie.
Bonne matinée.
2 Comments:
L'équation des régionales me semble simple. Ou bien le PS est capable de composer une liste d'union en faisant une place qui ne soit pas de "supplétifs" à ses partenaires et la situation est sauvable, ou bien il ne le fait pas et ça va être duraille. Alors si on veut une franche Bérézina il y a une solution simple : reconduire tous les sortants. Une bonne partie d'entre eux sont à la fois conseillers régionaux et conseillers généraux. Ça nous aidera beaucoup à expliquer aux électeurs pourquoi on est opposés à la réforme de conseiller territorial que veut Sarkozy. On pourra dire qu'on n'a pas besoin de loi puisque ce qu'il propose, on l'a déjé appliqué dans les faits.
Alors si la raison l'emporte des candidats dans ton genre, un peu atypiques, peu surchargés de mandats électifs pourraient avoir des chances, c'est à voir, ça ne sera pas facile car ça va se jouer dans l'opacité des intrigues (nos statuts autorisent actuellement un système de coopatation de fait par les notables en place).
By Claude, at 10:39 AM
Claude,
Le problème avec nos partenaires, c'est qu'ils ne veulent pas de la place qu'on leur propose. Ils veulent vivre leur propre vie politique. Au risque de nous faire perdre.
Un candidat atypique n'a aucune chance dans un scrutin de liste, qui exige au contraire des candidats extrêmement ... typiques.
By Emmanuel Mousset, at 11:48 AM
Enregistrer un commentaire
<< Home