Ne plus mourir pour des idées.
Bonsoir à toutes et à tous.
Il n'y a pas une seule et unique rentrée mais plusieurs. La rentrée scolaire, c'est fait, c'était hier (et ce matin avec les élèves). La rentrée socialiste, c'était lundi, avec la réunion de notre secrétariat fédéral. Ce soir, c'était la rentrée saint-quentinoise, avec les cérémonies commémoratives de la Libération de notre ville. Si le 14 juillet est la plus populaire, le 2 septembre est la plus émotive. Monsieur le Sous-Préfet l'a très bien dit dans son discours (qu'est-ce que ça parle bien, un Sous-Préfet !) : Saint-Quentin a subi dans sa chair les blessures de la guerre.
Monsieur le Maire l'a souligné aussi : pas un quartier où l'on ne trouve une plaque indiquant qu'ici et là de jeunes gens, il y a 65 ans, sont morts pour la France, pour la liberté. Rien ne doit être oublié. C'est pourquoi ce genre de cérémonies existent et qu'elles sont belles. Il faisait beau ce soir sur Saint-Quentin, plus beau encore quand les drapeaux au vent ont descendu la rue d'Isle, suivis par une foule nombreuse. Parmi elle, des élus municipaux, des personnalités locales, et pour la gauche le conseiller régional communiste Jean-Luc Tournay.
Au Palais de Fervaques, où la commémoration s'est terminée par une remise de médailles, je vous recommande la visite de la magnifique exposition proposée par l'ARAC et l'UFAC, qui ont fait un formidable travail de documentation. Les enseignants peuvent venir avec leurs classes, ce sera un déplacement profitable. Mais il faut faire vite, c'est jusqu'au 11 septembre ! J'aurai une pensée particulière pour les 27 fusillés de la Sentinelle. Qu'on comprenne bien ceci : des hommes sont morts, et ce n'est pas si vieux, pour que d'autres hommes, nous aujourd'hui, n'aient pas à mourir pour leurs idées.
C'est ça la République : pouvoir débattre, s'affronter en toute tranquillité, sous la protection des lois, avec l'arbitrage du peuple, par l'intermédiaire du suffrage universel. C'est très beau, ça aussi, ça surtout. Tant qu'il y aura, dans les rues de Saint-Quentin, des drapeaux au vent et une foule qui suit, tout ira bien, la mémoire sera préservée. Mais après ? Tout est tellement fragile ... Alors, ensemble, il faut continuer à défiler.
Bonne soirée.
Il n'y a pas une seule et unique rentrée mais plusieurs. La rentrée scolaire, c'est fait, c'était hier (et ce matin avec les élèves). La rentrée socialiste, c'était lundi, avec la réunion de notre secrétariat fédéral. Ce soir, c'était la rentrée saint-quentinoise, avec les cérémonies commémoratives de la Libération de notre ville. Si le 14 juillet est la plus populaire, le 2 septembre est la plus émotive. Monsieur le Sous-Préfet l'a très bien dit dans son discours (qu'est-ce que ça parle bien, un Sous-Préfet !) : Saint-Quentin a subi dans sa chair les blessures de la guerre.
Monsieur le Maire l'a souligné aussi : pas un quartier où l'on ne trouve une plaque indiquant qu'ici et là de jeunes gens, il y a 65 ans, sont morts pour la France, pour la liberté. Rien ne doit être oublié. C'est pourquoi ce genre de cérémonies existent et qu'elles sont belles. Il faisait beau ce soir sur Saint-Quentin, plus beau encore quand les drapeaux au vent ont descendu la rue d'Isle, suivis par une foule nombreuse. Parmi elle, des élus municipaux, des personnalités locales, et pour la gauche le conseiller régional communiste Jean-Luc Tournay.
Au Palais de Fervaques, où la commémoration s'est terminée par une remise de médailles, je vous recommande la visite de la magnifique exposition proposée par l'ARAC et l'UFAC, qui ont fait un formidable travail de documentation. Les enseignants peuvent venir avec leurs classes, ce sera un déplacement profitable. Mais il faut faire vite, c'est jusqu'au 11 septembre ! J'aurai une pensée particulière pour les 27 fusillés de la Sentinelle. Qu'on comprenne bien ceci : des hommes sont morts, et ce n'est pas si vieux, pour que d'autres hommes, nous aujourd'hui, n'aient pas à mourir pour leurs idées.
C'est ça la République : pouvoir débattre, s'affronter en toute tranquillité, sous la protection des lois, avec l'arbitrage du peuple, par l'intermédiaire du suffrage universel. C'est très beau, ça aussi, ça surtout. Tant qu'il y aura, dans les rues de Saint-Quentin, des drapeaux au vent et une foule qui suit, tout ira bien, la mémoire sera préservée. Mais après ? Tout est tellement fragile ... Alors, ensemble, il faut continuer à défiler.
Bonne soirée.
18 Comments:
Je n'aime pas tellement les défilés. Entre défiler et se défiler il n'y a souvent qu'un petit pas à sauter. Ceux qui sont morts ne sont pas morts seulement pour des idées, ni pour qu'on n'aie plud à mourir pour des idées dans un monde devenu presque parfait. Ils sont morts pour toutes sortes de choses bien singulières et parfois minuscules : le sourire d'un voisin, l'amitié d'un copain, l'amour d'une femme, la pitié pour un môme apeuré, des fois seulement parcequ'ils étaient là, il n'y a pas de guerre sans balles perdues. Souvent par fildélité à des valeurs, par refus de la soumission à un ordre barbare, par une infinité de trajectoires bien singulières qu'on simplifie souvent dans les commémorations. Plutôt que commémorer, travailler la mémoire, oui, gratter les os blanchis de la mémoire, faire ressurgir les visages, les gestes, les paroles singulières : c'est le travail des historiens, des artistes et aussi bien de tout un chacun. Mais pas pour ce constat béat "Ah ce qu'on est bien dans notre République qui nous protège de ses lois". Comme si la loi était toujours la justice comme si la démocratie était autre chose qu'un projet encore largement inaccompli. Oui exalter les résistances toujours si nécessaires, pressantes, souvent modestes dans leurs objets. Oui exhalter l'esprit de résistance qui ne se confond pas avec la rhétorique de l'autocongratulation. C'est toujours l'urgence en quoi nous pourrions tenir la main, si proche, si prochaine, de ceux qui sont tombés
By Claude, at 11:28 PM
N'empêche que la République c'est bien, et les défilés patriotiques nous le rappellent.
By Emmanuel Mousset, at 9:22 AM
La République c'est aussi Besson qui ce matin justifie qu'on envoie à la DAS le môme (français car né en France) d'un Angolais que les tribunaux ont décidé d'expulser manu militari son père un angolais sans papiers. Et qu'est-ce qu'il dit Besson pour justifier ça : la même chose que toi "La République a une loi". "On peut s'affronter dans la sérénité" que tu dis, excuse moi, ce n'est pas le lot commun. Je me demande souvent si en matière de sans papiers Besson n'est pas l'inconscient du PS. Essaie de faire bouger les socialistes axonnais là dessus : j'ai essayé, j'ai vu l'omerta.
By Claude, at 9:53 AM
La République est certes imparfaite, comme chacun d'entre nous. Mais c'est le mouvement de l'Histoire que de tenter de la perfectionner.
By Emmanuel Mousset, at 1:12 PM
je te rappelle tout de même les protagonistes de 39-45: usa, c'est par une république : UNION DES ETATS UNIS d'AMERIQUE, angleterre : une royauté, canada : commonwealth, la russie : " union des republiques soviétiques", allemagne " republique de weymar, FRANCE: REPUBLIQUE DE VICHY", je suis pas sure que ces personnes soient mortes pour la " REPUBLIQUE" mais pour la " LIBERTE" VAL
By Anonyme, at 3:01 PM
La République, c'est la forme politique de la liberté.
Vichy n'a jamais été une République, mais les USA en sont une. A moins que tu ne marches sur la tête. Il suffit alors de te remettre sur les pieds.
By Emmanuel Mousset, at 3:50 PM
réponse décevante. les usa ne sont pas définis juridiquement comme une république mais comme une démocratie républicaine. et pour moi on ne ne meurt quasi jamais pour mais à cause. guy moquet n'avait pas la conscience de mourir pour mais à cause des choses qu'il a fait .ce qui est logique car à la naissance le compte à rebours est lancé.donc ils sont morts à cause de leur idée et d'autres vont mourir à cause de leur idée mais personne ne meurt pour une idée sauf les suicidaires et les extrémistes quoique que!!!! val
By Anonyme, at 4:03 PM
Claude, sans vouloir être polémique, français car né en france n'est pas automatique
la nationalité est acquise par le droit du sol à la naissance pour l'enfant né en France si au moins un des deux parents est lui aussi né en France
Si l'enfant est né en France et qu'aucun de ses parents n'est né en France, il sera Français par le droit du sol à sa majorité.
La dernière grande réforme du code de la nationalité date de mars 1998, sous un gouvernement et une majorité de gauche (ça c'est polémique!!)
By Lightbulb, at 6:29 PM
me revient en mémoire une parole d'ancien combattant de 14 18 dans un documentaire qui disait en substance que mourir pour la patrie c'était bien mais que vivre pour la patrie c'était finalement pas mal non plus
By Lightbulb, at 6:34 PM
A l'Anonyme, quelques précisions :Pour l'Urss il s'agit des Répubiques socialistes soviétiques et en 39/45 ce n'était pas en Allemagne la République de Weimar mais le régime hitlérien depuis 1933.
By PAPI 2, at 6:39 PM
La réoublique, forme de la liberté ?
Du calme, Emmanuel: les belges, espagnols, luxembourgeois, hollandais, danois, norvegiens, suédois sont dans une monarchie et aussi libres que nous les Français. Quant aux sujets de sa grâcieuse majesté, ils sont même venus nous libérer en 1945 !
Réfléchir avant de défiler, et encore après le défilé.
By Anonyme, at 7:58 PM
Votre remarque est futile. Les monarchies dont vous parlez sont des régimes parlementaires qu'il est ridicule d'opposer à la démocratie. Le roi y règne mais ne gouverne pas (c'est bel et bien le peuple). Au sens ancien du terme, rex publica, ce sont bien des républiques. Votre réfutation ne tient pas.
By Emmanuel Mousset, at 9:24 PM
Visiblement ma tentative d'introduire un peu d'esprit de résistance dans ce "débat" sur la commémoration échoue lamentablement. Besson tout le monde semble s'en foutre, expulsons, expulsons, et défilons patriotard. L'omerta sur tout ça c'est peut-être pas seulement l'inconscient du PS, c'est aussi l'inconscient de ce blog.
By Claude, at 10:08 PM
Un blog n'a pas d'inconscient. Il est ce qu'en font les intervenants, puisqu'aucune censure ne filtre les messages.
By Emmanuel Mousset, at 9:53 AM
Finalement tu es souvent très nominaliste comme philosophe politique, le mot, l'étiquetage te suffit à donner du sens. Pourtant la liste des "républiques" où les valeurs démocratiques sont baffouées ou très très imparfaites, ou perfectibles est bien longue.
Je sais que tu le sais donc je ne liste pas, la question reste pour moi pourquoi souvent tu bottes en touche par ce genre de pirouette ?
By Claude, at 3:24 PM
Je suis un grand lecteur de la Bible, je crois en l'importance du Nom et de nommer les choses. Une république est une république, ce n'est pas une dictature. Et si certaines dictatures se font appeler république, c'est un non sens, comme si moi je me faisais appeler Jean-Paul.
By Emmanuel Mousset, at 3:55 PM
Tu devrais quand même te demander pourquoi une bonne partie des grands résistants de la seconde guerre mondiale (René Char par exemple), s'est retirée, à la libération, des honneurs, des allées des pouvoirs et des partis, des commémorations.
Ça t'aiderait peut-être à aller défiler de façon plus créative et d'en parler de façon moins convenue.
By Claude, at 6:32 PM
Arrête ton Char ! Une hirondelle ne fait pas le printemps. Un défilé patriotique n'est pas créatif mais commémoratif. Tu confonds avec les défilés de mode, qui sont certes plus agréables à regarder.
By Emmanuel Mousset, at 7:07 PM
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