L'Aisne avec DSK

06 juillet 2010

Les occasions manquées.

Bonsoir à toutes et à tous.


Il y a des nouvelles qui ne sont pas des événements et qui pourtant vous remuent. Je vais régulièrement sur le blog de mon camarade Thierry, "Saines Colères", que je trouve très bon. Le dernier billet datait du 15 juin, mais je ne m'inquiétais pas plus que ça, sachant Thierry très pris. Et puis badaboum ! Dans un billet posté dimanche, intitulé "Coup de barre", il annonce qu'il démissionne de toutes ses responsabilités politiques, locale et fédérale, à cause de "difficultés personnelles".

Les bras m'en sont tombés. Je l'avais rencontré il n'y a pas si longtemps, tout semblait bien aller. Nous avions même un projet de formation en commun, pour lequel je comptais beaucoup sur ses talents. Ce "coup de barre", c'est moi aussi qui le reçoit sur la tête ! Si ses problèmes sont d'ordre privé, je n'ai rien à en dire, c'est intime. Mais les conséquences sont aussi politiques. Thierry était à mes yeux l'un des éléments les plus prometteurs au niveau fédéral. Son départ est infiniment regrettable.

Pourtant, lors de notre première rencontre (c'était à un meeting en Thiérache en faveur de Ségolène Royal), je n'ai pas vraiment accroché. Il portait si je me souviens bien un tee-shirt en faveur de Ségo, faisait très fan, ça ne me plaisait pas beaucoup. Et puis, en apprenant à le connaître, j'ai compris qu'il valait beaucoup mieux que cette image : c'est un esprit libre, volontiers critique, très militant, ouvert, attentif, intelligent, bossant pour le Parti (c'est grâce à lui que le blog de la Fédé a retrouvé des couleurs et du contenu). Lisez "Saines Colères", vous comprendrez.

Cette mauvaise nouvelle me laisse songeur : ces dernières années, j'ai l'impression d'avoir vu se succéder les occasions manquées. D'abord il y a eu l'exclusion du PS de René Dosière, autour duquel aurait pu se structurer un véritable courant social-démocrate dans l'Aisne. Sa notoriété nationale ne profite plus directement à notre Parti, quelle misère ! Je souhaite vraiment qu'un jour ou l'autre il soit réintégré.

Ensuite, il y a eu l'occasion manquée de Claire Le Flécher, qui aurait pu et dû devenir la "patronne" de la Fédération, qui l'aurait incontestablement rénové et dynamisé. Chez elle comme chez Thierry, nulle trace de l'esprit de sectarisme. Tout a finalement capoté, pour des raisons obscures et peut-être honteuses.

Mais je ne désespère pas, car la relève est là, les talents existent, pourvu qu'on ose leur donner des responsabilités. Je pense notamment à Arnaud Battefort et Coralie Deshaies, qui ne sont pas touchés par la détestable "culture d'appareil", qui sont l'un et l'autre des valeurs d'avenir. Remarquez bien que dans mes attentes et souhaits n'intervient aucune préférence de courant. Les courants ne sont plus aujourd'hui que des courants d'air, des flatulences de pétomane, je m'en fous totalement. Ne m'intéressent que les volontés, les activités et les compétences. Thierry n'en manquait pas. Dommage qu'il parte.


Bonne soirée.

9 Comments:

  • Emmanuel,
    des "occasions manquées", il y en a deux douzaines par jour !
    Personne ne saura ce que serait la Fédé si Claire avait été élue, personne ne saura quel aurait été mon avenir politique (mais j'ai mon idée) si je n'avais pas décidé de démissionner, etc...
    Quelque chose me dit que si toutes ces occasions (et d'autres) n'avaient pas été manquées, notre présent et notre futur serait quasiment le même !
    Car finalement, tout ça n'est que des tempêtes dans des verres d'eau...

    By Blogger Thierry D., at 12:30 PM  

  • Je ne crois pas. La vie peut prendre des chemins différents qui bouleversent les destins. Pourquoi tout resterait identique ? Mais les "tempêtes dans des verres d'eau", ça oui, tu as raison.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:35 PM  

  • J'ajoute que quel que soit e parti, la détestable "culture d'appareil" est quasiment indispensable pour avoir un avenir politique.
    Ce n'est pas un hasard si les "occasions manquées" touchent surtout des militants non-inféodés.
    On n'adhère pas à un Parti pour être indépendant, sauf si on veux rester "simple" militant.

    Sinon, pour faire une carrière politique, j'ai compris qu'il fallait parier sur une grosse locomotive, s'y accrocher et prier pour qu'elle arrive en premier et nous cède sa place quand elle sera bonne pour la casse.

    By Blogger Thierry D., at 12:54 PM  

  • J'ai compris ça depuis quinze ans. Mais j'ai compris aussi autre chose : derrière les grosses locomotives il y a souvent de vieux tacots. Et ce n'est pas avec ça qu'on gagne une élection. Donc je reste et je me bats.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:19 PM  

  • Les locos à vapeur sont au musée où sur des voies touristiques ...

    Comme le reste à notre époque , la politique est TGV ....

    Tout est automatisé et affaire de hyper spécialistes ....

    By Anonymous Anonyme, at 2:28 PM  

  • Je vous apprécie messieurs,
    mais plutôt que de faire porter la responsabilité sur les autres,
    ayez le courage d'admettre que vous n'avez pas l'étoffe.

    Je le regrette pour vous,
    mais il y a visiblement une dimension de la politique qui vous échappe.

    Vous n'êtes ni libre, ni indépendant,
    juste prisonnier de votre égo et de vos passions.

    Pour réussir, il faut de la patience et du travail et je n'ai pas l'impression que vous soyez patient.
    Travailleur, sans doute, encore faudrait-il que vous fassiez ce qu'il faut faire au lieu de juste ce que vous avez envie de faire.

    By Blogger grandourscharmant, at 12:07 AM  

  • Méfiez-vous de vos impressions et de votre propre ego : quand on se mêle de juger autrui, il faut être prudent.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:43 AM  

  • Depuis le temps,
    vous devriez savoir que je ne juge pas,
    je me contente de constater.

    By Blogger grandourscharmant, at 10:56 PM  

  • Un constat n'est pas un jugement.

    By Blogger grandourscharmant, at 11:20 PM  

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